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La misère n'est pas une fatalité

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C'est mon histoire.... (p.96)


Mercredi 5 Juillet 2017

C'est mon histoire.... (p.96)
c__est_mon_histoire.mp3 C'est mon histoire.mp3  (9.25 Mo)

IL Y A UN AN
J'arrivais au port de Roscoff, avec mon amie Chloé.
Là-bas, nous attendait une petite femme éclatante de jeunesse et de santé, d'une élégance typiquement française.

A côté d'elle, il y avait un chien très doux, lequel a commencé à bouger sa queue rapidement  quand il a vu qu'on arrivait au niveau de la porte d'entrée. Les deux femmes se sont embrassées fortement alors qu'Avel n'arrêtait pas d'aboyer et de sauter. J'étais très stressé car c' était la première fois que je voyais la mère de ma copine.
Après deux heures de route, nous sommes arrivés à Quimper, une petite ville très jolie, d'aspect médiéval avec une cathédrale gothique, traversée par une rivière et dans laquelle on peut apercevoir des murailles qui anciennement défendaient la ville comme toutes les villes en Europe.
Au bout d'un certain temps, à Quimper, je me suis habitué à la famille de Chloé, à sa maison et à ses traditions françaises. J'affrontais un nouveau défi : apprendre la plus belle langue du monde mais pas la plus facile. 
Je me rappelle encore cette journée où j'ai commencé mon cours de français : c'était un jour gris et froid et la fine pluie de Bretagne me dérangeait quand je marchais jusqu'à l'école.
Mais je ne m'en plaignais pas parce que tout me surprenait et était bizarre. Les « trucs » simples et quotidiens des Français, pour moi, étaient magnifiques et éveillaient ma curiosité.
Je ne pouvais pas arrêter de contempler la ville et ses maisons médiévales. Franchement, je profitais malgré le mauvais temps !
La salle de l'école était petite avec beaucoup de tables et de chaises, ça ne sentait pas bon, l'odeur était forte à cause de l'enfermement et des gens. C'était la première fois que je partageais une salle avec autant de nationalités différentes.
Il y avait une grande diversité culturelle. A la fin du cours, les groupes se rassemblaient selon leur langue natale.
Évidemment, je me suis ajouté aux Latins comme d'habitude car chacun a besoin de parler sa langue. 
A ce moment, un homme s'est approché de nous très cordialement pour nous dire bonjour. Ce jour-là, c'était la première fois que je rencontrais Mustafa.
Il parlait très bien et était en France depuis plus d'un an. Après chaque cours, on allait boire une bière, pour parler, pour se faire des amis ou simplement pour oublier qu'on était loin de notre famille.
 
AUJOURD’HUI  
- « On va faire quoi ce soir ? » me demande Chloé 
- « On va chez Mustafa »

(mon français n'était pas suffisamment fluide, je mélangeais encore l'anglais et le français).
- « Pourquoi cette soirée? »
- « C'est son anniversaire, il va faire une party. Comment tu dis party en français ? »
- « Fête. Il vit où ? »
- « Il habite au centre ville à Terre au Duc. On peut aller à pied si tu veux. »

Étonnée, elle a dit : « C'est le plus beau coin de Quimper ! Tu es sûr ? »

Ce soir-là, nous avons marché jusqu'à l'appartement de Mustafa. Après vingt minutes, nous sommes arrivés. Le façade du bâtiment était du XV ème ou XVI ème siècle. 
Très gentiment, Mustafa nous a reçus dans l'appartement, je ne pouvais croire ce que j'avais en face de mes yeux : une décoration qui datait de 100 ou 200 ans ! Je me suis demandé comment un réfugié syrien pouvait vivre dans une telle maison !
Chloé et moi étions les premiers à arriver , il nous a offert une bière et on a commencé à bavarder.
- « Ton appartement est très beau, merveilleux !»
- « Hahaha! Ce n'est pas le mien, c'est l'appartement d'un ami, Jean-Yves. »

Songeuse, Chloé a dit : 
- « Mais je le connais ! C'est le professeur de littérature et de philosophie qui est aussi écrivain ».
- « Oui, c'est ça ! En plus, il est professeur en Syrie. Venez avec moi, on va faire un petit tour dans la maison ».

La première chambre dans laquelle nous sommes rentrés était remplie d'étagères, de livres et, en regardant attentivement, j'ai réalisé que tous les livres étaient religieux. En plus, il y avait  de petites statues de la Vierge Marie, des tableaux sur Jésus et la représentation de la Cène, partout. Réellement, la chambre était attrayante .La pièce suivante était pratiquement la même mais avec des livres en arabe et des objets liés à l'islam.
Mustafa me demande : 
- « Comment est-ce que tu connais Jean-Yves ? ».
- « Alors, quand la guerre a commencé en Syrie, mon frère et moi travaillions pour Jean-Yves, on peignait sa maison. Après plusieurs semaines de travail, mon frère et Jean-Yves devinrent très proches. Après cela, les bombardements n'ont pas tardé à arriver. Par conséquent, Jean-Yves nous  proposé de venir en France et précisément à Quimper. Mon frère a dit « non » sans songer une seule seconde à quitter son pays. Il avait une famille qu'il devait protéger. En revanche, j'ai dit «oui» directement, et voilà, je suis ici : je m'occupe de son appartement pour le moment. Quant à lui, il habite à Rennes et est professeur à l'université.

- « Et maintenant, ta famille, elle  va bien ? ».
 - « La situation est compliquée, ils ont peur car c'est la guerre mais ils vont bien, du moins pour le moment. »


Soudain, on a entendu la sonnette et la fête a commencé !

Alvaro

 

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