Le gouvernement doit lancer ce vendredi une campagne « anti-abstention ». A six semaines du premier tour, il est temps et l’on se demande bien quels arguments les communiquants vont pouvoir sortir pour résoudre un mal profond qui s’est encore aggravé durant le quinquennat. Jamais la classe politique n’a malmené aussi gravement les « Françaises et Français » des tirades électorales. L’extrême-droite vend peurs, mensonges et illusions ; la droite lui court derrière ; le macronisme s’évertue à casser les repères collectifs et à miner toute alternance ; la gauche se divise et subdivise, incapable de projeter nationalement ce qu’elle réussit en villes et en régions. Alors, à quoi bon ? Personne n’est en situation de « changer la vie », ce slogan socialiste vieux de cinquante ans autant dire archaïque. De proposer un projet désirable et réaliste sur les deux grandes questions d’aujourd’hui : les inégalités et le climat. Le quinquennat qui s’achève a finalement réduit cette Présidentielle à un seul enjeu : contrer l’extrême-droite. Suffisant pour voter. C’est tout. Aucune com’ miracle cette fois ne fera rêver.
Michel Rouger
Michel Rouger