Aller au bout de ses rêves... Le le 7 mars dernier, Alexia Frémaux et Valo Hollenstein ont quitté le petit port de Foleux en Béganne, dans le Morbihan. Ils ont pris la mer, longé la façade Atlantique plein sud, contourné l’Espagne pour remonter la Méditerranée. Trois mois plus tard, ils ont débarqué à Port-Barcarès dans les Pyrénées-Orientales et gagné Perpignan. Là, ils ont retrouvé leurs amis, une quinzaine d’artistes de la compagnie 100 Issues, préparé leur prochain spectacle sous chapiteau puis repris la route qui va notamment les emmener à Prague et en Allemagne.
« On revit en caravane pendant toute la tournée. Notre maison, parfois elle a des roues, parfois elle a des voiles ! »
La Burrasca, compagnie de femmes
Alexia est née à Cannes en 1990. A 18 ans, elle décide de faire du cirque son métier. Elle se forme au centre régional des arts du cirque dans les Alpes Maritimes, puis en 2011, à l'École supérieure des arts du cirque à Bruxelles. En parallèle de son apprentissage de trapéziste ballant, elle travaille le chant, l’accordéon, la trompette, mariant la musique et le cirque dans chacune de ses créations.
Elle se forme aussi à la lumière en spectacle, participe à l’organisation d’événements et de festivals. Ne craignant ni le vide, ni l’effort, elle participe fréquemment au montage de chapiteaux et travaux en hauteur. Avec son amie Viola, rencontrée en Belgique, également trapéziste, elle crée en 2014, sa compagnie de cirque, La Burrasca, qui s’implante en région Centre.
Alexia et Viola ont dans la tête des projets aériens. Toutes deux conçoivent et fabriquent, avec le père d'Alexia, un portique pour être autonomes dans leurs recherches et leurs créations artistiques qui prennent racine dans leurs interrogations, leurs convictions et les évènements du moment. Elles mettent au point leur premier spectacle, Obstinées, avec Yann Ecauvre, devenu leur metteur en scène.
En 2014, une multi instrumentiste, Pauline Bourguère, rejoint la Burrasca qui affiche plus de cent représentations en France à l'été 2017. Puis, une contorsionniste, Cléo Lanfranchi, rejoint à son tour la compagnie suivie d'une chanteuse, guitariste et compositrice, Lison Maillet. L'équipe présente alors une nouvelle création : Marée Noire.
Elle se forme aussi à la lumière en spectacle, participe à l’organisation d’événements et de festivals. Ne craignant ni le vide, ni l’effort, elle participe fréquemment au montage de chapiteaux et travaux en hauteur. Avec son amie Viola, rencontrée en Belgique, également trapéziste, elle crée en 2014, sa compagnie de cirque, La Burrasca, qui s’implante en région Centre.
Alexia et Viola ont dans la tête des projets aériens. Toutes deux conçoivent et fabriquent, avec le père d'Alexia, un portique pour être autonomes dans leurs recherches et leurs créations artistiques qui prennent racine dans leurs interrogations, leurs convictions et les évènements du moment. Elles mettent au point leur premier spectacle, Obstinées, avec Yann Ecauvre, devenu leur metteur en scène.
En 2014, une multi instrumentiste, Pauline Bourguère, rejoint la Burrasca qui affiche plus de cent représentations en France à l'été 2017. Puis, une contorsionniste, Cléo Lanfranchi, rejoint à son tour la compagnie suivie d'une chanteuse, guitariste et compositrice, Lison Maillet. L'équipe présente alors une nouvelle création : Marée Noire.
"On est parties des risques d'un effondrement de la civilisation industrielle, avec son système capitaliste qui ne pouvait plus fonctionner. Nous nous sommes projetées dans l’avenir en se demandant où nous en serions dans cinquante ans… Qu’est-ce qu’on gardera, qu’est-ce qu’on abandonnera, qu’est-ce qu’on reconstruira ? Dans un autre spectacle nous avons questionné la place de la femme dans le BTP, de la femme au travail."
Valo, un maître dans l’art du mât chinois
Entre temps, Alexia a rencontré Valo. Lui est passé maître dans l’art du mât chinois, cet agrès métallique de cinq à six mètres, sur lequel s’enchaînent les figures acrobatiques.
En 2011, il a co-fondé à Joué-lès-Tours en Indre-et-Loire, sa compagnie, 100 issues, offrant « cirque et spectacles encore vivants » ! La quinzaine d’artistes dispose de son propre chapiteau, un bel équipement de 280 m² pouvant accueillir 840 personnes debout ou 400 assises.
Aux arts du cirque, de la création musicale et sonore, ils ajoutent le Tanztheater, une branche de la danse apparue en Allemagne. Ils y cultivent un goût pour des formes artistiques inclassables. Leur dernière création évoque la mort, la manière dont elle est parlée - ou tue - dans nos cultures occidentales.
En 2011, il a co-fondé à Joué-lès-Tours en Indre-et-Loire, sa compagnie, 100 issues, offrant « cirque et spectacles encore vivants » ! La quinzaine d’artistes dispose de son propre chapiteau, un bel équipement de 280 m² pouvant accueillir 840 personnes debout ou 400 assises.
Aux arts du cirque, de la création musicale et sonore, ils ajoutent le Tanztheater, une branche de la danse apparue en Allemagne. Ils y cultivent un goût pour des formes artistiques inclassables. Leur dernière création évoque la mort, la manière dont elle est parlée - ou tue - dans nos cultures occidentales.
Enfant de la balle sur les routes d'Europe
Valo a grandi en camion-roulotte. Né à Châteauroux, dans l’Indre, en 1989, l'année de la Chute du Mur de Berlin, il a beaucoup vécu sur les routes de France, d’Allemagne et d’Espagne.
« Ma mère est allemande, de l’ancienne Berlin Est. Avec mon père, elle a créé il y a une trentaine d’années une compagnie à la fois de cirque, de mime, de théâtre d’ombres et d’art gestuel sous chapiteau. Avec mon frère, on a vécu des années de bonheur, au sein d’une bande d’une quinzaine de personnes qui se croisaient souvent. On était au début du nouveau cirque, entourés d’adultes un peu fous. Entre trois à sept ans, on a grandi dans ces tournées. Chaque jour, c’était l’aventure, un super univers. J’ai connu l’école à la maison et les cours par correspondance. Arrivé en lycée, je suis entré directement en école de cirque. Je n’ai jamais imaginé autre chose dans ma vie que de voyager et continuer à bouger. »
L’appel de la mer et de la navigation
Alexia et Valo décident de faire route commune. Pendant cinq ans, ils vivent en caravane, alternent voyages, spectacles, rencontres puis un jour, à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, ils sympathisent avec un couple qui vit sur un voilier depuis six ans.
« On a été séduits par leur expérience de vie et on s’est dit que l’on voulait vivre cette vie-là. Alors, on a vendu la caravane et cherché un bateau. »Ni l’un ni l’autre n’ont jamais vraiment navigué. Après un stage à l’école de voile des Glénans de Paimpol, ils cherchent un bateau et le trouvent finalement à Foleux en Béganne, non loin de Redon. Un Kerguelen plan sombrero, un 12 m en acier. On est en janvier 2020, en pleine période de crise sanitaire. Entre temps, leur petit garçon Kosma a vu le jour.
"Offrir à notre enfant un monde d'espoir"
Lors du deuxième confinement, impatients de retrouver la scène, ils parviennent à jouer durant l'été un spectacle de La Burrasca, à Peillac. Ils organisent ensuite une rencontre à l’intérieur de leur bateau, transformé pour un court moment, en espace scénique. Les petits objets et marionnettes qu’ils manipulent racontent l’histoire du pêcheur Osman, devenu malgré lui, un héros nettoyeur des mers et des océans.
« Pénétrer à l’intérieur d’un bateau est toujours quelque chose d’intriguant. C’est ce que nous voulions faire partager au public. Notre idée est d’imaginer un spectacle de cirque en extérieur sur le bateau. Nous avons déjà accroché des agrès de cirque sur le tangon du spi et les drisses. »
"Rencontrer les gens différemment, dans des ports, de petites criques et partager"
Et donc, le 7 mars dernier, Alexia, Valo et Kosma ont largué les amarres, rejoint l’estuaire de la Vilaine, remonté vers la presqu’île de Crozon pour ensuite, mettre le cap vers le golfe de Gascogne. Ils ont longé le Portugal, passé le détroit de Gibraltar et remonté le long des côtes espagnoles avant de retrouver leurs amis artistes à Perpignan et de préparer cette tournée en République tchèque qui va marquer les dix ans de 100 Issues.
« Ce qui nous motive, c’est d’être dans le partage, la création, la rencontre. Un spectacle sous un chapiteau, c’est différent d’un théâtre. Le contact est simple, direct avec le public. Tu reçois de plein fouet les émotions. Notre désir, c’est de nous engager dans une autre démarche, arriver quelque part avec le bateau et en même temps, amener quelque chose à offrir. L’embarcation devient lieu de création et de spectacle. Nous allons pouvoir rencontrer les gens différemment, dans des ports, de petites criques et partager… C’est le nouveau projet sur lequel nous allons travailler en septembre prochain. »
« Avant de devenir maman, confie Alexia, l’avenir ne m’inquiétait pas. Depuis qu’il y a notre enfant, je m’interroge sur le monde dans lequel il va grandir. Pour moi, ce voyage, la voile et la mer, c’est aussi lui offrir un rêve, un monde d’espoir, d’entraide dans lequel il aura envie de grandir, de s’ouvrir aux autres et au monde. »