La Tente des Mères ressemble à une petite yourte blanche, ficelée au sol par des cordes. Dressée face à la mairie de Tel Aviv, place Rabin, elle semble lui tenir tête : un petit David face à un Goliath géant. Les femmes du mouvement Women Wage Peace ( WWP ) qui l'ont installée la veille du 8 mars, l'occupent au quotidien. Elles n'auront quitté les lieux qu'à une semaine des élections du 9 avril, répétant sans cesse ce qui fait leur raison d'être : les Femmes Font la Paix.
Dina Ben Yakir et Yael Dagan, militantes du mouvement, se sont donné rendez-vous à la Tente. Elles s'embrassent chaleureusement, faisant ici et là un signe de connivence avec les femmes rassemblées ce soir autour de la réalisatrice Shelley Hermon et de son film « Within the eye of the storm ». Yael Dagan, 44 ans, mère de trois garçons, travaille dans une association liée au handicap. Dina Ben Yakir est psychothérapeute et vit à Eilat dans le sud du pays. Toutes les deux militent dans le mouvement depuis pratiquement sa création.
Dina Ben Yakir et Yael Dagan, militantes du mouvement, se sont donné rendez-vous à la Tente. Elles s'embrassent chaleureusement, faisant ici et là un signe de connivence avec les femmes rassemblées ce soir autour de la réalisatrice Shelley Hermon et de son film « Within the eye of the storm ». Yael Dagan, 44 ans, mère de trois garçons, travaille dans une association liée au handicap. Dina Ben Yakir est psychothérapeute et vit à Eilat dans le sud du pays. Toutes les deux militent dans le mouvement depuis pratiquement sa création.
2014, sitôt après la guerre, des femmes créent WWP
Dina (à g.) avec une militante palestinienne et Yael (à d.) en manifestation
« J'y suis arrivée un peu par hasard en été 2015, explique Yael Dagan. Une amie, de retour de mission pour l'ONU à Vienne, m'y a entrainée, m'assurant que j'allais y rencontrer des femmes extraordinaires. » Elle participe au pique-nique qui marque la fin des 50 jours de jeûne organisés par le mouvement devant la résidence du Premier Ministre. 50 jours, la même durée que l'opération "Bordure protectrice".
C'est en 2014, suite à cette opération militaire que se crée le mouvement Women Wage Peace, les Femmes Font la Paix. « Nous n’aspirons pas, disent les fondatrices, à un futur utopique, nous voulons changer la réalité du présent. » A leurs compatriotes qui s'expriment en termes de peur et de haine, elles proposent de redémarrer le processus de paix. Yael Dagan est impressionnée par toutes ces femmes « toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Je n'avais jamais vu une telle motivation et une telle énergie ! » Elle s'engage en tant que bénévole puis devient coordinatrice entre 2016 et 2017.
C'est un peu la même histoire que raconte Dina Ben Yakir. Elle n'a jamais été une "militante", explique cette professeur de tai chi et chi kong, préférant l'équilibre à une prise de position trop tranchée. « Quatre mois après la création de WWP, j'ai senti quelque chose de fort au fond de moi-même quand je lisais ce que ces femmes voulaient et faisaient sur le terrain. » Elle monte un groupe à Eilat et devient un an après coordinatrice de tous les pôles actifs sur le pays.
C'est en 2014, suite à cette opération militaire que se crée le mouvement Women Wage Peace, les Femmes Font la Paix. « Nous n’aspirons pas, disent les fondatrices, à un futur utopique, nous voulons changer la réalité du présent. » A leurs compatriotes qui s'expriment en termes de peur et de haine, elles proposent de redémarrer le processus de paix. Yael Dagan est impressionnée par toutes ces femmes « toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Je n'avais jamais vu une telle motivation et une telle énergie ! » Elle s'engage en tant que bénévole puis devient coordinatrice entre 2016 et 2017.
C'est un peu la même histoire que raconte Dina Ben Yakir. Elle n'a jamais été une "militante", explique cette professeur de tai chi et chi kong, préférant l'équilibre à une prise de position trop tranchée. « Quatre mois après la création de WWP, j'ai senti quelque chose de fort au fond de moi-même quand je lisais ce que ces femmes voulaient et faisaient sur le terrain. » Elle monte un groupe à Eilat et devient un an après coordinatrice de tous les pôles actifs sur le pays.
2016, la Marche de l'Espoir
En 2015, elles sont quelque 10 000 femmes engagées. En 2019, leur nombre a quintuplé. « L'élément déclencheur a été la Marche de l'Espoir de l'été 2016, raconte Yael Dagan, c'était un paradoxe, cela faisait deux ans qu'on existait, des milliers de femmes étaient actives sur le terrain mais on passait encore trop souvent sous le radar des médias et de l'opinion publique. »
La Marche de l'Espoir, ce sont 5 000 Israéliennes parties de Jérusalem à la rencontre des 1 000 Palestiniennes qui ont pris leur jour de congé et qui les attendent au bord de la Mer Morte, à Qsar el Yahud, lieu saint pour les chrétiens et les musulmans. « Un moment magique. Même encore maintenant, j'en ai la chair de poule, dit Yael Dagan en se frottant le bras, on n'avait aucune idée de comment cela allait se passer. On s'est sauté dans les bras les unes des autres et on s'est mise à chanter et à danser. La chanson "La Prière des Mères" est née de cette rencontre. »
Au retour, ce sont 20 000 femmes en blanc avec leur foulard turquoise, venues de tous les coins du pays qui se retrouvent à Jérusalem. Toute la presse internationale en parle ainsi que les médias du pays qui soulignent la présence de Leymah Gbowee, une des leaders du Mouvement de Paix au Libéria venue les soutenir.
La Marche de l'Espoir, ce sont 5 000 Israéliennes parties de Jérusalem à la rencontre des 1 000 Palestiniennes qui ont pris leur jour de congé et qui les attendent au bord de la Mer Morte, à Qsar el Yahud, lieu saint pour les chrétiens et les musulmans. « Un moment magique. Même encore maintenant, j'en ai la chair de poule, dit Yael Dagan en se frottant le bras, on n'avait aucune idée de comment cela allait se passer. On s'est sauté dans les bras les unes des autres et on s'est mise à chanter et à danser. La chanson "La Prière des Mères" est née de cette rencontre. »
Au retour, ce sont 20 000 femmes en blanc avec leur foulard turquoise, venues de tous les coins du pays qui se retrouvent à Jérusalem. Toute la presse internationale en parle ainsi que les médias du pays qui soulignent la présence de Leymah Gbowee, une des leaders du Mouvement de Paix au Libéria venue les soutenir.
2017, la Route de la Paix
« Cette année-là, on est devenu le mouvement dont tout le monde parle, celui qui réunit des juives et des arabes, des laïques et des religieuses, des femmes de droite, du centre et de gauche », dit Dina Ben Yakir. Des quatre coins d'Israël, des dizaines de milliers de personnes se mettent en route le 24 septembre et par étape rejoignent le 8 octobre, 3 000 femmes palestiniennes dans la plaine en zone neutre qui jouxte la Mer Morte. Deux grandes tentes sont dressées. Elles portent le nom de Sarah, la juive et Hagar, l'égyptienne, les deux femmes d'Abraham d'où sont issus les deux peuples, Israël et Ismaël.
La matinée est dédiée aux discussions mais, rappellent les deux amies, « nous sommes un mouvement israélien. C'est important pour nous de rencontrer les femmes de la société civile palestinienne pour lancer un appel solennel à tous les dirigeants de nos pays afin que démarrent les négociations pour un accord politique. Chaque groupe agit avec ses méthodes dans son propre pays. Les Palestiniennes mènent leur combat de leur côté. Notre objectif est vraiment de faire bouger la société israélienne. »
Pas toujours facile de travailler dans un pays qui ne manque pas de dissensions internes ! « La société israélienne est riche dans sa diversité, cela fait aussi la richesse de WWP et sa complexité. Le dialogue avec toutes les tendances de la société est fondamental. Il nous faut restaurer la confiance et se fédérer autour de nos objectifs communs, comme affirmé par les fondatrices du mouvement : "Mettre le projet de paix à l'ordre du jour des débats publics et au cœur de l'action politique dans le respect des deux camps et impliquer les femmes dans le processus de paix". »
C'est bien aux Israéliennes que s'adresse l'Appel Commun à la Paix. Signé par des milliers de femmes tout au long du parcours, le manifeste est présenté à la Knesset à l'ouverture de la session d'hiver 2017.
La matinée est dédiée aux discussions mais, rappellent les deux amies, « nous sommes un mouvement israélien. C'est important pour nous de rencontrer les femmes de la société civile palestinienne pour lancer un appel solennel à tous les dirigeants de nos pays afin que démarrent les négociations pour un accord politique. Chaque groupe agit avec ses méthodes dans son propre pays. Les Palestiniennes mènent leur combat de leur côté. Notre objectif est vraiment de faire bouger la société israélienne. »
Pas toujours facile de travailler dans un pays qui ne manque pas de dissensions internes ! « La société israélienne est riche dans sa diversité, cela fait aussi la richesse de WWP et sa complexité. Le dialogue avec toutes les tendances de la société est fondamental. Il nous faut restaurer la confiance et se fédérer autour de nos objectifs communs, comme affirmé par les fondatrices du mouvement : "Mettre le projet de paix à l'ordre du jour des débats publics et au cœur de l'action politique dans le respect des deux camps et impliquer les femmes dans le processus de paix". »
C'est bien aux Israéliennes que s'adresse l'Appel Commun à la Paix. Signé par des milliers de femmes tout au long du parcours, le manifeste est présenté à la Knesset à l'ouverture de la session d'hiver 2017.
Le rôle des femmes : une résolution de l'ONU
« Nous nous appuyons sur la résolution 1325 de l'ONU. Elle a été ratifiée par Israël en 2005. C'est à nous, Israéliennes, de nous l'approprier et de la faire respecter », explique Dina Ben Yakir. Cette résolution, votée en 2000, après la guerre des Balkans, met en avant le rôle prépondérant des femmes dans la résolution des conflits. « Nous nous sommes appuyées sur l'expérience des Irlandaises, des Colombiennes et des Libériennes. Nous nous sommes formées avec elles », précise Yael Dagan. « Les statistiques le confirment : quand les femmes sont impliquées dans un processus de paix, il y a 30 à 40 % de chance que les décisions soient réellement appliquées dans la durée », ajoute Dina Ben Yakir.
Cette résolution 1325 est leur force et elles comptent bien la faire respecter. « Non partisan, Women Wage Peace est un mouvement politique parce qu'on manifeste dans la rue, avec un message à faire passer. » Le meilleur moyen : s'adresser aux dirigeants eux-mêmes. Tous les lundis, c'est un bus entier de femmes qui arrivent d'un endroit du pays. Elles assistent aux commissions, ne votent pas certes mais expriment leur opinion. Elles croisent dans les couloirs les député.e.s et prennent rendez-vous avec eux. « Ils ont fini par bien nous connaître ! », s'exclame Dina Ben Yakir.
Cette résolution 1325 est leur force et elles comptent bien la faire respecter. « Non partisan, Women Wage Peace est un mouvement politique parce qu'on manifeste dans la rue, avec un message à faire passer. » Le meilleur moyen : s'adresser aux dirigeants eux-mêmes. Tous les lundis, c'est un bus entier de femmes qui arrivent d'un endroit du pays. Elles assistent aux commissions, ne votent pas certes mais expriment leur opinion. Elles croisent dans les couloirs les député.e.s et prennent rendez-vous avec eux. « Ils ont fini par bien nous connaître ! », s'exclame Dina Ben Yakir.
Une "Loi des Alternatives Politiques" proposée aux députés de la Knesset
« Dans le contexte actuel, le mot "paix" a une connotation presque négative. Nous sommes conscientes de la complexité de la situation mais nous sommes là pour leur rappeler leur devoir : trouver une solution à la résolution du conflit. Certains élus nous ont dit qu'on avait remis à l'honneur le mot "paix" », s'étonne encore aujourd'hui Yael Dagan.
Les femmes du mouvement proposent. A l'ouverture de la Knesset, en octobre 2018, elles sont arrivées avec un projet : la Loi des Alternatives Politiques. A WWP, les femmes ont étudié les rapports détaillant combien certains conflits et guerres auraient pu être évitées si les différents gouvernements et le cabinet politico-sécuritaire avaient pris en compte les solutions politiques possibles pour résoudre ces conflits.
Elles y ont réfléchi avec leur vision de femmes : « On apprend entre nous à fonctionner différemment, autrement que dans le rapport dominant-dominé. Par exemple, on s'interroge sur la manière de se parler, comment s'écouter les unes les autres, à ne pas voir les choses de façon négative, à présenter le positif : on n'est pas contre, on est pour », explique Dina Ben Yakir. Préparée avec quarante-cinq expert.e.s dont des juristes, cette loi obligerait les décideurs, en temps de conflit latent comme en situation d'urgence, à réfléchir à des alternatives.
Les femmes du mouvement proposent. A l'ouverture de la Knesset, en octobre 2018, elles sont arrivées avec un projet : la Loi des Alternatives Politiques. A WWP, les femmes ont étudié les rapports détaillant combien certains conflits et guerres auraient pu être évitées si les différents gouvernements et le cabinet politico-sécuritaire avaient pris en compte les solutions politiques possibles pour résoudre ces conflits.
Elles y ont réfléchi avec leur vision de femmes : « On apprend entre nous à fonctionner différemment, autrement que dans le rapport dominant-dominé. Par exemple, on s'interroge sur la manière de se parler, comment s'écouter les unes les autres, à ne pas voir les choses de façon négative, à présenter le positif : on n'est pas contre, on est pour », explique Dina Ben Yakir. Préparée avec quarante-cinq expert.e.s dont des juristes, cette loi obligerait les décideurs, en temps de conflit latent comme en situation d'urgence, à réfléchir à des alternatives.
2018, avec les jeunes
Dina Ben Yakir se rappelle de cette tournée qu'elle a faite dans les universités anglaises avec Houda, présidente d'ALLMEP (Alliance for Middle East Peace) qui fédère une centaine d'associations pour la paix. Elles ont insisté sur l'importance de l'écoute de la parole dans le respect de l'autre, sur la nécessité de comprendre avant de manifester un désaccord, sur l'antidote à la violence des échanges en « adoucissant » la rudesse des mots. « Les étudiant.e.s étaient très ému.e.s, confie Dina Ben Yakir, ils nous ont dit « il faut nous éclairer là-dessus parce que cela donne de l'espoir » »
Cette expérience l'a marquée et l'a sans doute inspirée dans l'organisation du Peace Hackaton de 2018. Cinquante jeunes ont été regroupés pendant 24 h d'affilée pour proposer des actions concrètes permettant de faire avancer le processus de paix. Le groupe gagnant a suggéré une application qui réunirait sur un territoire donné les passionné.e.s, sans se soucier des différences de religion ou d'origine.
Lors du congrès international "Enlevez les barrières à la paix" à l 'université de Tel Aviv en octobre, il y avait 1 000 personnes, dont 600 jeunes participant pour la première fois à un congrès de cette ampleur, en présence d’ambassadeurs, de politiciens et de leaders d’opinions. « C'est avec les jeunes que se fera le changement », affirme Dina Ben Yakir.
Cette expérience l'a marquée et l'a sans doute inspirée dans l'organisation du Peace Hackaton de 2018. Cinquante jeunes ont été regroupés pendant 24 h d'affilée pour proposer des actions concrètes permettant de faire avancer le processus de paix. Le groupe gagnant a suggéré une application qui réunirait sur un territoire donné les passionné.e.s, sans se soucier des différences de religion ou d'origine.
Lors du congrès international "Enlevez les barrières à la paix" à l 'université de Tel Aviv en octobre, il y avait 1 000 personnes, dont 600 jeunes participant pour la première fois à un congrès de cette ampleur, en présence d’ambassadeurs, de politiciens et de leaders d’opinions. « C'est avec les jeunes que se fera le changement », affirme Dina Ben Yakir.
La force de créer la vie
Il est tard et elles ont encore tant à raconter. La Tente des Mères est un havre de lumière sur la grande place Rabin. Les petits carrés de tissu flottent, Piece for Peace, ils viennent du monde entier. Brodés ou peints, ils chantent la Paix. Assemblés les uns aux autres, ils forment cette grande couverture de l'amitié qui vient d’être exposée Place Rabin à l’occasion du 40ème anniversaire de la signature des accords de paix entre Israël et l’Egypte.
« Faire partie de WWP me galvanise, confie Yael Dagan, je me sens avec mes sœurs de combat, solidaire et complice. Quand mes enfants me voient à la maison un peu fatiguée parfois, ils me disent "mais, maman, pourquoi tu ne retournes pas à Jérusalem avec les femmes ?" Ils sentent l'importance de mon engagement. »
Dina Ben Yakir écoute avec attention son amie de lutte. Les souvenirs de l'enfance l'envahissent. « Mon père est arrivé du Yémen en 1949. Quand j'étais petite, on vivait dans un village, nos voisins étaient arabes, on avait des activités ensemble, on mangeait ensemble, on achetait les mêmes produits. Mon père avait l'habitude de travailler avec les arabes quand il vivait au Yémen. Cela s'est arrêté après la guerre de 1967. Mon père ne m'a jamais expliqué pourquoi. Je n'ai pas compris, on était amis avec les arabes puis on ne l’était plus. Je suis restée avec cette interrogation. »
Ses trois enfants sont fiers de ce qu'elle fait dans le mouvement. Cela lui a donné de la force quand son petit dernier faisait ses trois ans de service militaire. Il y avait des problèmes avec l'armée, elle n'a pas eu peur d'intervenir. Cette force-là, elle la sait ancrée au plus profond d'elle-même. « Quand ma fille est née, j'avais 27 ans, j'ai senti la force que c'est de créer la vie. En entrant à WWP, j'ai ressenti à nouveau cette force fondamentale, avec la conviction que nous, les femmes, nous pouvons tout changer, aller de l'avant, créer un autre monde comme nous créons la vie. »
« Faire partie de WWP me galvanise, confie Yael Dagan, je me sens avec mes sœurs de combat, solidaire et complice. Quand mes enfants me voient à la maison un peu fatiguée parfois, ils me disent "mais, maman, pourquoi tu ne retournes pas à Jérusalem avec les femmes ?" Ils sentent l'importance de mon engagement. »
Dina Ben Yakir écoute avec attention son amie de lutte. Les souvenirs de l'enfance l'envahissent. « Mon père est arrivé du Yémen en 1949. Quand j'étais petite, on vivait dans un village, nos voisins étaient arabes, on avait des activités ensemble, on mangeait ensemble, on achetait les mêmes produits. Mon père avait l'habitude de travailler avec les arabes quand il vivait au Yémen. Cela s'est arrêté après la guerre de 1967. Mon père ne m'a jamais expliqué pourquoi. Je n'ai pas compris, on était amis avec les arabes puis on ne l’était plus. Je suis restée avec cette interrogation. »
Ses trois enfants sont fiers de ce qu'elle fait dans le mouvement. Cela lui a donné de la force quand son petit dernier faisait ses trois ans de service militaire. Il y avait des problèmes avec l'armée, elle n'a pas eu peur d'intervenir. Cette force-là, elle la sait ancrée au plus profond d'elle-même. « Quand ma fille est née, j'avais 27 ans, j'ai senti la force que c'est de créer la vie. En entrant à WWP, j'ai ressenti à nouveau cette force fondamentale, avec la conviction que nous, les femmes, nous pouvons tout changer, aller de l'avant, créer un autre monde comme nous créons la vie. »
La Prière des Mères
La Marche de l'Espoir en 2016
La résolution de l'ONU
« Nous soulignons l’importance du rôle des femmes dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix. Nous réaffirmons notre engagement en faveur de l’application effective et intégrale de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité. Nous soulignons aussi qu’il importe que toute action visant à maintenir et promouvoir la paix et la sécurité tienne compte des impératifs de l’égalité des sexes et offre aux femmes les chances d’une participation pleine et égale, et qu’il est nécessaire d’accroître la participation des femmes aux décisions à tous les niveaux. » – Déclaration du Sommet mondial des Nations Unies, septembre 2005.