Sur la grande scène du théâtre politique, un acte, à gauche, s’achève. Il y a deux ans, un tribun de talent s’est avancé et ses harangues ont plu, tellement plu que le citoyen socialiste ou écologiste, mettant ses idées, sa fidélité et ses craintes dans sa poche, en a fait le Rassembleur. Le peuple fantasmé - 84 % du peuple n’avait pas voté pour lui – donc le suivait. L’élection des députés, s’est-il alors convaincu, allait lui permettre de défier le président élu. Il imposa ses troupes à ses alliés et son visage sur tous les murs du pays. Qu’aurait été la victoire ? Dans la défaite, très vite, le rassembleur a divisé. Il a provoqué ses alliés, tenté de s’emparer de la grande protestation populaire intersyndicale, torpillé le travail des députés, écarté de son entourage les esprits libres pour garder les courtisans. Voilà qu’arrive l’entracte, le moment de vérité des élections européennes. Le septuagénaire et ses fidèles lancent alors insultes et mensonges, surjouent toujours davantage le vieux duel des deux gauches. Jusqu’où iront-ils au prochain acte, retranchés en fond de scène ?
Michel Rouger
Michel Rouger