L'escalier est mal commode maintenant. Alors, au rez-de-chaussée de l'appartement qu'elle a acquis un jour aux enchères, au fond de la cour parisienne, elle s'est arrangé un nid. Un nid discret, modeste, envahi de livres qui courent sur les étangères, s'empilent sur le sol, s'écartent à peine pour la valise en partance, encerclent l'ordinateur sur lequel elle surfe, maile et skype avec ses amis de partout : hier encore, avec ceux de Salvador de Bahia.
Pour fond d'écran, elle a choisi une envolée d'oiseaux. C'est tout elle, ça : s'envoler. De son milieu, déjà. « Je n'ai pas rompu mais j'ai pris beaucoup de distance », sourit la fille du Comte Antoine de Chaponay et de la princesse Geneviève d'Orléans. Eux-mêmes l'y ont grandement aidée. De leur fille intrépide, de la jeune pilote qui tutoyait le ciel à 16 ans, ils ont fait une résistante à l'envahisseur allemand à 19 ans, l'ont entraînée avec eux dans la lutte pour l'indépendance marocaine, ont fait d'elle à jamais une citoyenne du monde.
Nous sommes venus la voir un livre en main, son livre, son incroyable parcours écrit avec son amie Lygia Segala, anthropologue brésilienne. « Toile filante » est son titre. Pas mal trouvé pour cette grande voyageuse - « tisseuse de réseaux » comme dit son ami Stéphane Hessel dans la préface. On peut retrouver le texte sur ce blog. Allez-y ! Stéphane Hessel y résume la vie d'Henryane de Chaponay : difficile de faire mieux...
Pour fond d'écran, elle a choisi une envolée d'oiseaux. C'est tout elle, ça : s'envoler. De son milieu, déjà. « Je n'ai pas rompu mais j'ai pris beaucoup de distance », sourit la fille du Comte Antoine de Chaponay et de la princesse Geneviève d'Orléans. Eux-mêmes l'y ont grandement aidée. De leur fille intrépide, de la jeune pilote qui tutoyait le ciel à 16 ans, ils ont fait une résistante à l'envahisseur allemand à 19 ans, l'ont entraînée avec eux dans la lutte pour l'indépendance marocaine, ont fait d'elle à jamais une citoyenne du monde.
Nous sommes venus la voir un livre en main, son livre, son incroyable parcours écrit avec son amie Lygia Segala, anthropologue brésilienne. « Toile filante » est son titre. Pas mal trouvé pour cette grande voyageuse - « tisseuse de réseaux » comme dit son ami Stéphane Hessel dans la préface. On peut retrouver le texte sur ce blog. Allez-y ! Stéphane Hessel y résume la vie d'Henryane de Chaponay : difficile de faire mieux...
Dévoreuse de livres
Puisqu'on parle lecture... « Y'a un livre qui m'a passionné », dit-elle : « L'Amour au jardin » de Jean-Pierre Otte. Il ne se passe pas dix minutes avec Henryane de Chaponay sans qu'un livre sorte d'une pile. « Va voir, là » : « La bonté humaine » de Jacques Lecomte. « J'ai un autre petit bouquin dans ma valise » : sur les Touaregs. « J'ai commencé à lire un petit livre sur le Maroc » : « Le Roi prédateur » de Catherine Graciet et Éric Laurent. Dévoreuse de livres elle est, et polyglotte aussi : anglais, espagnol, portugais, arabe...
Elle dévore en fait le présent et l'avenir. Pas le genre à ruminer un passé pourtant inépuisable. Même si elle revient souvent vers deux pays-passions : le Maroc, depuis l'enfance, et le Brésil qu'elle n'a plus quitté depuis une premier mission à 45 ans. Ce travail là-bas, avec le CCFD, le centre de développement CEDAL qu'elle a fondé avec le grand pédagogue Paulo Freire, puis des tas d'autres organisations, a engendré maintes complicités, « j'y ai beaucoup d'amis... », et une pensée engagée qu'elle a investie en participant dès l'origine au Forum Social Mondial et à Dialogues en Humanité.
En cette matinée, elle se prépare à repartir au Maghreb. Direction la Tunisie d'abord, pour le Forum social (26-30 mars). La Tunisie où la démocratie a tant de mal à émerger de la révolution. « Tout prend énormément de temps, tempère la baroudeuse de l'altermondialisme, on raisonne dans l'immédiateté : la démocratie est toujours un projet à construire (…) dans la diversité de la culture, du vécu. »
Elle dévore en fait le présent et l'avenir. Pas le genre à ruminer un passé pourtant inépuisable. Même si elle revient souvent vers deux pays-passions : le Maroc, depuis l'enfance, et le Brésil qu'elle n'a plus quitté depuis une premier mission à 45 ans. Ce travail là-bas, avec le CCFD, le centre de développement CEDAL qu'elle a fondé avec le grand pédagogue Paulo Freire, puis des tas d'autres organisations, a engendré maintes complicités, « j'y ai beaucoup d'amis... », et une pensée engagée qu'elle a investie en participant dès l'origine au Forum Social Mondial et à Dialogues en Humanité.
En cette matinée, elle se prépare à repartir au Maghreb. Direction la Tunisie d'abord, pour le Forum social (26-30 mars). La Tunisie où la démocratie a tant de mal à émerger de la révolution. « Tout prend énormément de temps, tempère la baroudeuse de l'altermondialisme, on raisonne dans l'immédiateté : la démocratie est toujours un projet à construire (…) dans la diversité de la culture, du vécu. »
« Il y a beaucoup d'initiatives, partout, ce que j'appelle les germes d'avenir »
Sitôt après, en avril, elle traversera encore lentement les aéroports avec sa canne pour rejoindre le Maroc. « Je viens d'accepter une intervention à Rabat, à la Bibliothèque Nationale, sur les Français libéraux » qui, comme ses parents et elle-même, appuyèrent l'indépendance marocaine. Puis elle prendra le chemin de la montagne pour La Caravane du Livre organisée dans un petit village de l'Atlas.
« Nous sommes dans une période de transition extrêmement difficile qui peut déboucher sur le meilleur ou le pire, tout est à repenser, commente-t-elle, mais il y a beaucoup d'initiatives, partout. » Et c'est cela qui motive la fille de princesse qui se changea un jour en reine de l'éducation populaire : « Ce que j'appelle les germes d'avenir, toute cette capacité cachée des êtres humains à se lancer dans des expériences, des rencontres, des recherches pour pouvoir vivre ensemble. »
Pour conclure, voici quelques paroles d'Henryane de Chaponay. Un incident technique altère la qualité du son mais peu importe le son quand les mots ont un sens...
Marie-Anne Divet et Michel Rouger
Pour conclure, voici quelques paroles d'Henryane de Chaponay. Un incident technique altère la qualité du son mais peu importe le son quand les mots ont un sens...
Marie-Anne Divet et Michel Rouger
« J'aime beaucoup lire »
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« Il y a un machisme qui perdure »
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« Retrouver ces parcours d'humanité à travers l'Histoire »
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« Je suis agnostique »
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« Apprendre à penser par soi-même »
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« La capacité de révolte »
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« Tout est lié »
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