Un trafic qui regrimpe vers les sommets, des commandes d’avions vertigineuses au Salon du Bourget : ça plane pour l’aérien. Moins pour la planète. Constructeurs et gouvernements vont devoir s’arracher pour réussir l’impossible : protéger à la fois le climat et le droit de chacun au voyage. Sauf à attendre, dans un délai imprévisible, un carburant propre et peu cher, le plus simple serait de taper dans l’inutile : les vols de courte durée, le frêt aérien, les jets privés et autres usages de la population la plus voyageuse donc la plus pollueuse. La “honte de l’avion”, qui culpabilise une fois de plus le citoyen, ne volera, elle, jamais loin. Parce que partir, aller au-delà du village, de la ville, du pays, vers l’inconnu, est inscrit dans l’humain depuis la nuit des temps. Et que rencontrer jusqu’au bout de la planète ses semblables dans toutes leurs différences culturelles et leurs visions du monde est plus que jamais nécessaire dans un temps où chacun se replie sur une identité desséchée. Le gouvernement, lui, pourchasse et veut faire taire les militants écologistes des “Soulèvements de la terre”. Choisit toujours de voler bas.
Michel Rouger
Michel Rouger