Pas de miracle. Comme prévu, les Neuf gardiens de la Constitution ont fait bonne garde. Verrouillé la porte entrouverte par les citoyens. Bétonner les articles et leurs usages bâtis par la gaullienne Ve République pour asseoir la suprématie du Président sur les parlementaires et autres représentants de la population. Claquemurés dans un juridisme qui rend cette réforme un peu plus anti-sociale, les “sages” n’ont guère fait preuve de sagesse tant leur décision ébranle cette Constitution à la française décalée dans l’Union européenne et surtout par rapport aux attentes des citoyens et aux urgences que soulignent les records d’abstentions à chaque élection. Sauf à accepter l’affaiblissement en cours de la démocratie. Aujourd’ui, l’extrême-droite, grande gagnante du premier mandat Macron, gagnante aussi dans les sondages du conflit sur les retraites, en piste pour le pouvoir en 2027, saura s’appuyer sur le précédent du 14 avril 2023 pour domestiquer le Parlement, l’intersyndicale des salariés et une opinion indocile.
Michel Rouger
Michel Rouger