© Rémi Mer
Fin novembre 2021. Quand on entre au "Mélar dit", c'est le nom du bistrot, on sent bien qu'on n'est pas ici dans un bar classique, ni dans une épicerie comme les autres. Au mur, des affiches, des annonces, et même une tribune ! A gauche, des étalages de légumes frais et des étagères de conserves et autres produits alimentaires de première nécessité, mais aussi des vins et des bières, souvent locales. A droite, des tables pour s'asseoir, prendre un café ou déguster une bière du pays. Et derrière le comptoir, Margot et Florian, les deux jeunes (respectivement 32 et 35 ans) installés là par un heureux hasard depuis plus de deux ans.
Hasard ? pas tout à fait. Leur arrivée dans ce petit village de près de 500 âmes (+11% en 10 ans), est un curieux concours de circonstances. D'un côté, un maire nouvellement élu, avec une équipe municipale volontariste : ils ont mis dans leur programme de mandat de redynamiser le centre-bourg, qui a vu son dernier commerce partir... il y a bien longtemps ! Et de l'autre, un couple de jeunes, en quête de point de chute pour réaliser leur projet : un bistrot "multi-activités" comme ils en ont vu plusieurs lors de leur tour de France, dans le sud (la Drôme), le pays basque et le Limousin.
Hasard ? pas tout à fait. Leur arrivée dans ce petit village de près de 500 âmes (+11% en 10 ans), est un curieux concours de circonstances. D'un côté, un maire nouvellement élu, avec une équipe municipale volontariste : ils ont mis dans leur programme de mandat de redynamiser le centre-bourg, qui a vu son dernier commerce partir... il y a bien longtemps ! Et de l'autre, un couple de jeunes, en quête de point de chute pour réaliser leur projet : un bistrot "multi-activités" comme ils en ont vu plusieurs lors de leur tour de France, dans le sud (la Drôme), le pays basque et le Limousin.
Un projet participatif
© Rémi Mer
Comment atterrit-on à Locmélar au pied des Monts d'Arrée, au pays des Enclos ? L'un et l'autre ont déjà travaillé dans le secteur associatif et celui de l'Economie sociale et solidaire (ESS) en Loire-Atlantique, dont ils sont originaires. Sur les conseils du pôle de l'Adess de Morlaix, ils prennent contact avec la mairie de Locmélar. Le courant avec les élus passe bien tout de suite. Le lieu répond aussi aux attentes de Margot et Florian : « Nous recherchions un petit village en pleine campagne, au cœur de la nature. »
Par chance, la mairie vient de faire l'acquisition d'une salle paroissiale, à rénover complètement pour accueillir une nouvelle activité. Le local donne sur la placette du village, où trône un beau calvaire entouré d'arbres. Un site idéal pour installer des tables en extérieur. Chacun se projette : « On a flashé sur le lieu », lance Margot. L'accord est assez vite trouvé : la mairie engage et finance les travaux de rénovation. « Le montant des travaux s'élève à 250.000€, ce qui n'est pas rien pour si petite commune. La municipalité a pris le risque à l'unanimité ; les subventions sont arrivées après », ajoutent les deux porteurs de projet.
Celui-ci se précise autour d'un café-épicerie avec un volet animation, à travers des spectacles en extérieur ou sous chapiteau. Les travaux sont réalisés avec le concours décisif d'un architecte, enfant du pays. « On a lancé un financement participatif pour financer les travaux d'aménagement intérieur », précise Florian. Cela leur fait chaud au cœur de voir leur projet soutenu par des amis, des habitants... et de futurs clients !
Par chance, la mairie vient de faire l'acquisition d'une salle paroissiale, à rénover complètement pour accueillir une nouvelle activité. Le local donne sur la placette du village, où trône un beau calvaire entouré d'arbres. Un site idéal pour installer des tables en extérieur. Chacun se projette : « On a flashé sur le lieu », lance Margot. L'accord est assez vite trouvé : la mairie engage et finance les travaux de rénovation. « Le montant des travaux s'élève à 250.000€, ce qui n'est pas rien pour si petite commune. La municipalité a pris le risque à l'unanimité ; les subventions sont arrivées après », ajoutent les deux porteurs de projet.
Celui-ci se précise autour d'un café-épicerie avec un volet animation, à travers des spectacles en extérieur ou sous chapiteau. Les travaux sont réalisés avec le concours décisif d'un architecte, enfant du pays. « On a lancé un financement participatif pour financer les travaux d'aménagement intérieur », précise Florian. Cela leur fait chaud au cœur de voir leur projet soutenu par des amis, des habitants... et de futurs clients !
Mairie, associations et particuliers unis en coopérative
Les murs sont la propriété de la mairie. De son côté, le fonds de commerce appartient à une SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif), une forme juridique qui permet d'associer des collectivités, des associations et des particuliers autour d'un même projet. Cette coopérative est bénéficiaire d'un bail commercial (3-6-9). Outre la mairie, la SCIC réunit les futurs salariés, des individuels et deux associations (Les amis du bistrot et Rue Z'Avel, une association culturelle locale d'intermittents du spectacle).
En 2018, la commune de Locmélar accueille le Tro Menez Are, un rassemblement de plusieurs milliers de randonneurs, au bénéfice des écoles Diwan qui pratiquent l'enseignement en immersion en breton. Une occasion exceptionnelle pour attirer l'attention sur la commune, ses paysages, son architecture et bientôt son café ! Son nom, "Le Mélar dit", est désormais affiché au fronton de l'ancienne salle devenue municipale. Tout est prêt pour un lancement en fanfare prévu en juin 2019 ! Ça démarre bien ; les premiers clients arrivent, les habitant de la communes suivent et les visiteurs de passage s'arrêtent dans ce lieu inédit, à l'écart des grands axes routiers.
En 2018, la commune de Locmélar accueille le Tro Menez Are, un rassemblement de plusieurs milliers de randonneurs, au bénéfice des écoles Diwan qui pratiquent l'enseignement en immersion en breton. Une occasion exceptionnelle pour attirer l'attention sur la commune, ses paysages, son architecture et bientôt son café ! Son nom, "Le Mélar dit", est désormais affiché au fronton de l'ancienne salle devenue municipale. Tout est prêt pour un lancement en fanfare prévu en juin 2019 ! Ça démarre bien ; les premiers clients arrivent, les habitant de la communes suivent et les visiteurs de passage s'arrêtent dans ce lieu inédit, à l'écart des grands axes routiers.
Le test du Covid
© Le Mélar dit
Tout se passait bien, jusqu'au premier confinement de mars 2020 qui marque un coup d'arrêt brutal aux animations, ordonne la fermeture des cafés (deux activités jugées alors non "essentielles"). Par miracle, le maintien de l'épicerie est autorisé, sous conditions sanitaires. Si la période fut très difficile à vivre, elle a aussi confirmé l'attachement de la population de la commune et des communes environnantes à ce nouveau commerce. « C'était curieux de voir les gens faire la queue sur la place du village à attendre leur tour pour entrer dans la boutique », rappelle Margot.
De fait, les deux locataires du "Mélar dit" ont tout fait pour élargir leur offre de produits, notamment avec les producteurs locaux. Au passage, ils ont également adapté les horaires pour remplir pleinement leurs fonction de commerce de proximité. « Le bistrot est actuellement ouvert l'après midi pour favoriser les rencontres entre les clients du bar et ceux de l'épicerie », rajoute Florian. Heureusement, le plan d'accompagnement de l'Etat les a aidés à passer ce moment difficile. Reste que la pilule du passe sanitaire n'est pas passée. Florian et Margot se sont trouvés ainsi associés à un mouvement de protestation des tenanciers de cafés qui s'indignaient de devoir contrôler les passes sanitaires de leurs clients habituels ou de passage. Peut-être l'amorce d'un réseau des bistrots alternatifs de Bretagne (et d'ailleurs) ?
De fait, les deux locataires du "Mélar dit" ont tout fait pour élargir leur offre de produits, notamment avec les producteurs locaux. Au passage, ils ont également adapté les horaires pour remplir pleinement leurs fonction de commerce de proximité. « Le bistrot est actuellement ouvert l'après midi pour favoriser les rencontres entre les clients du bar et ceux de l'épicerie », rajoute Florian. Heureusement, le plan d'accompagnement de l'Etat les a aidés à passer ce moment difficile. Reste que la pilule du passe sanitaire n'est pas passée. Florian et Margot se sont trouvés ainsi associés à un mouvement de protestation des tenanciers de cafés qui s'indignaient de devoir contrôler les passes sanitaires de leurs clients habituels ou de passage. Peut-être l'amorce d'un réseau des bistrots alternatifs de Bretagne (et d'ailleurs) ?
Animations à gogo
Quelques mois plus tard, la situation s'est peu ou prou rétablie. Les animations ont bien repris, mais la menace de mesures plus restrictives plane toujours. Depuis le début, la programmation est étonnante, avec des têtes d'affiche comme Hop Hop Hop Crew qui assuré l'inauguration. On sent bien que Florian et Margot y trouvent du plaisir et ça marche ! La notoriété les fait connaître en Bretagne, et même au-delà. L'effet réseau (ils sont très actifs sur Internet et Facebook) et le bouche à oreille fonctionnent très bien. « On a deux à trois propositions de spectacles par semaine », note Florian.
En attendant des jours meilleurs, le bistrot marque son empreinte dans l'économie locale. Il est même devenu un des symboles d'un renouveau de la vie du pays. Un bistrot de pays comme tant d'autres. La salle à l'étage sert de lieu de rencontre pour la chorale du coin, de pratique de remise en forme (Pilates) et même de réunion pour des associations. Un lieu de vie, quoi ! L'ancien maire a réussi son défi et fait taire les frileux qui suivaient l’expérience de loin. Et pour Margot et Florian, le pari est réussi : « Nourrir le corps, le cœur et l'esprit », selon la belle expression de Margot. Une nouveau "tiers-lieu" à fréquenter sans modération !
Pour en savoir plus : le blog et la page facebook du "Mélar dit"
En attendant des jours meilleurs, le bistrot marque son empreinte dans l'économie locale. Il est même devenu un des symboles d'un renouveau de la vie du pays. Un bistrot de pays comme tant d'autres. La salle à l'étage sert de lieu de rencontre pour la chorale du coin, de pratique de remise en forme (Pilates) et même de réunion pour des associations. Un lieu de vie, quoi ! L'ancien maire a réussi son défi et fait taire les frileux qui suivaient l’expérience de loin. Et pour Margot et Florian, le pari est réussi : « Nourrir le corps, le cœur et l'esprit », selon la belle expression de Margot. Une nouveau "tiers-lieu" à fréquenter sans modération !
Pour en savoir plus : le blog et la page facebook du "Mélar dit"