02/12/2021

Le Racisme environnemental ou l'empoisonnement des minorités



20211202 Le racisme environnemental.mp3  (2.86 Mo)

Le "racisme environnemental" est une notion peu développée et peu parlée dans les mouvements écologistes, alors qu'il existe en France comme ailleurs dans le monde. C'est démontré : les victimes des discriminations raciales vivent souvent dans les endroits les plus pollués.

L'expression de "racisme environnemental" nait dans les années 1980 : des militants des droits civiques s’aperçoivent que les déchets toxiques sont le plus souvent entreposés, légalement ou illégalement, à proximité des régions à majorité noire. En plus d’autres formes de racisme, les Noirs ont donc à subir un racisme environnemental, l’environnement dans lequel ils vivent étant plus dégradé que celui des autres catégories de la population.

Dans le cadre d’une tournée en Europe, une délégation de femmes noires brésiliennes ont présenté le problème et leurs revendications lors d’une soirée au Centre international de culture populaire à Paris. Interviewées par Gaspard d'Allens sur Reporterre, "elles ont insisté, écrit le journaliste, il n’y aura pas de transformation écologique réelle sans la prise en compte des fondations racistes et coloniales de nos sociétés. Selon elles, l’indifférence des dirigeants face au changement climatique s’explique aussi par la couleur de peau de ses principales victimes."

En France aussi, comme partout

Bien des exemples de racisme environnemental peuvent être cités en France. Le plus grave est assurément le scandale du
chlordéchone dans les bananeraies de Guadeloupe et Martinique. Cet empoisonnement perpétré pendant plus de vingt ans en toute connaissance de cause n'aurait sûrement pas existé en métropole. Voir la vidéo du journal Le Monde ci-dessous et ce dossier approfondi sur le portail des Outre-Mer de Franceinfo. Il commence par les deux paragraphes suivants :

"Le chlordéchone aux Antilles, c’est l’équivalent des essais nucléaires en Polynésie ou de l’amiante dans l’Hexagone. Cet insecticide utilisé pendant plus de 20 ans de 1972 à 1993 dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique a empoisonné les sols, les rivières et la mer pour des siècles. Sans oublier les conséquences sanitaires sur la population dont les scientifiques commencent peu à peu à mesurer la gravité.

Neuf antillais sur dix ont du chlordécone dans le sang selon l'étude Kannari de Santé publique France parue en octobre 1998 (consultable ci-dessous), 95% de la population de la Guadeloupe et 92% de la population de le Martinique sont touchés. La Martinique est championne du monde des cancers de la prostate sans que l’on sache encore précisément le rôle du chlordécone dans cette anomalie
" (...)



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