(CC) G Garitan
Abdennour Bidar est philosophe, essayiste, haut fonctionnaire français, membre du comité de rédaction de la revue Esprit. En 2012 et 2013, on l’entendait sur France inter animer l’émission « Cause commune, tu m'intéresses » sur le thème du vivre ensemble et de l'identité puis sur France Culture, où il a repris l'émission « Cultures d'islam ».
Dans le journal Libération du 4 mai, il s’interroge sur l’attitude paradoxale adoptée face à la crise sanitaire : "Interdiction de visiter les malades à l’hôpital, interdiction de visiter les personnes âgées en Ehpad, interdiction au conjoint d’assister à l’accouchement dans certaines maternités, interdiction de se rassembler à plus de quinze personnes pour les enterrements, et tout cela ajouté à l’interdiction de sortir de chez soi pour un motif autre que celui de subvenir à ses besoins vitaux. Sommes-nous donc devenus fous ? Comment avons-nous pu tomber si bas ? Comment en est-on arrivé à bafouer à ce point de radicalité les droits et devoirs les plus sacrés, autant que les droits humains les plus fondamentaux et les plus élémentaires de la démocratie ?"
Il interpelle : « N’a-t-on pas atteint collectivement un degré d’égarement absolument effarant ? »… « Aurons-nous la lucidité, l’humilité, la sagesse de l’admettre ? De reconnaître que nous ne sommes plus à l’échelle mondiale qu’une civilisation de bas niveau éthique, humain, spirituel ? »
Il accuse : « Nous avons réagi à la crise de façon tellement déshumanisée et déshumanisante, tellement irrationnelle derrière les apparences de la plus grande rationalité, que cela signe sans appel la fausseté parfaite de notre vision du monde, de notre mode de pensée, du sens que nous avons, ou prétendons avoir, de notre humanité même. »
Il met en garde : « Comment retrouver dorénavant la moindre confiance en toute cette rhétorique, et, au-delà des mots, une confiance en nous-mêmes, en ce que nous sommes, en ce qui fonde notre existence personnelle et collective, en notre trajet de civilisation, alors que nous avons failli à ce point ? Comment nous relever désormais de cette faillite… que d’aucuns ne manqueront pas demain de célébrer, pour le vendre à leur profit, comme «une grande victoire de l’humanité unie» contre le mal d’un maudit virus ? »
T.R.
Dans le journal Libération du 4 mai, il s’interroge sur l’attitude paradoxale adoptée face à la crise sanitaire : "Interdiction de visiter les malades à l’hôpital, interdiction de visiter les personnes âgées en Ehpad, interdiction au conjoint d’assister à l’accouchement dans certaines maternités, interdiction de se rassembler à plus de quinze personnes pour les enterrements, et tout cela ajouté à l’interdiction de sortir de chez soi pour un motif autre que celui de subvenir à ses besoins vitaux. Sommes-nous donc devenus fous ? Comment avons-nous pu tomber si bas ? Comment en est-on arrivé à bafouer à ce point de radicalité les droits et devoirs les plus sacrés, autant que les droits humains les plus fondamentaux et les plus élémentaires de la démocratie ?"
Il interpelle : « N’a-t-on pas atteint collectivement un degré d’égarement absolument effarant ? »… « Aurons-nous la lucidité, l’humilité, la sagesse de l’admettre ? De reconnaître que nous ne sommes plus à l’échelle mondiale qu’une civilisation de bas niveau éthique, humain, spirituel ? »
Il accuse : « Nous avons réagi à la crise de façon tellement déshumanisée et déshumanisante, tellement irrationnelle derrière les apparences de la plus grande rationalité, que cela signe sans appel la fausseté parfaite de notre vision du monde, de notre mode de pensée, du sens que nous avons, ou prétendons avoir, de notre humanité même. »
Il met en garde : « Comment retrouver dorénavant la moindre confiance en toute cette rhétorique, et, au-delà des mots, une confiance en nous-mêmes, en ce que nous sommes, en ce qui fonde notre existence personnelle et collective, en notre trajet de civilisation, alors que nous avons failli à ce point ? Comment nous relever désormais de cette faillite… que d’aucuns ne manqueront pas demain de célébrer, pour le vendre à leur profit, comme «une grande victoire de l’humanité unie» contre le mal d’un maudit virus ? »
T.R.