Vous aussi vous avez été émus par les larmes d'Elsa Fornero, la ministre italienne des Affaires sociales, dimanche dernier ? En tout cas, moi, oui. Enfin un peu d'humanité dans cette avalanche de mesures contre les peuples européens. Vous imaginez Sarkozy ou Copé exposant leur plan de rigueur la larme à l'oeil ? Pour les taxes sur les riches, peut-être...
Elsa Fornero a pleuré sur les sacrifices imposés aux futurs retraités, sur son impuissance, sans doute aussi sur le hold-up des marchés financiers sur les gouvernements. La démocratie, en ce moment, c'est à pleurer. Dans les mêmes temps, mon député s'est mis à hurler, trépigner. Là-dessus aussi ? Non. Simplement, élu sans combattre depuis trente ans dans une circonscription imperdable, il a cette fois été exclu des législatives 2012 : les militants en ont choisi un autre. Adieu honneurs, voyages, mes places au stade et au théâtre... Aller, camarade, on ne va pas pleurer, c'est ça la démocratie. Sauvons ce qui nous reste.
Michel Rouger
Michel Rouger