« Je m’appelle Nasrine Nabiyar. Je suis afghane et francophone. J'ai étudié au lycée Malalay, soutenu par la France, puis au département de français de l'Université de Kaboul. J'ai fait partie de la première équipe féminine de basket-ball d'Afghanistan, notre équipe a été championne durant plusieurs années à Kaboul. Pour la fête de la jeunesse, on défilait au stade de Kaboul avec les autres sportives.
Mes quatre enfants ont un métier, grâce à la France
Je suis venue en France en 1969 et en 1980, avec une bourse du gouvernement français, pour faire des études pédagogiques. J’ai diffusé la langue et la civilisation française en Afghanistan pendant 21 ans. Issue d’une famille aisée, je n’ai aucune sympathie pour l’islamisme fondamentaliste, ni pour les autres partis politiques, car l’Afghanistan est un pays-mosaïque de peuples et de diversités culturelles et linguistiques.
J’ai connu la guerre sous le régime soviétique pendant dix ans. C’est une longue histoire... En 1989, en raison des évènements politiques tragiques, j'ai quitté à contrecœur mon pays d’origine avec mes quatre nfants âgés de 7 mois, 3 ans, 9 ans et 12 ans. Huit mois après, mon mari a pu nous rejoindre en Inde. Là bas, j’ai eu des moments de solitude, de l’inquiétude, de l’angoisse, de la peur.
En 1990, nous sommes arrivés en France avec un visa d’établissement, en perdant notre situation professionnelle et nos biens. L’important, c’est que nous ayons pu sauver la vie de nos enfants. Aujourd’hui, les quatre ont un métier, grâce à notre pays d’accueil, la France.
J’ai connu la guerre sous le régime soviétique pendant dix ans. C’est une longue histoire... En 1989, en raison des évènements politiques tragiques, j'ai quitté à contrecœur mon pays d’origine avec mes quatre nfants âgés de 7 mois, 3 ans, 9 ans et 12 ans. Huit mois après, mon mari a pu nous rejoindre en Inde. Là bas, j’ai eu des moments de solitude, de l’inquiétude, de l’angoisse, de la peur.
En 1990, nous sommes arrivés en France avec un visa d’établissement, en perdant notre situation professionnelle et nos biens. L’important, c’est que nous ayons pu sauver la vie de nos enfants. Aujourd’hui, les quatre ont un métier, grâce à notre pays d’accueil, la France.
Avec « Malalay-Afghanistan », le combat pour l'éducation
Mon combat, depuis toujours, se résume à l’éducation et à la formation des filles et des femmes afghanes, car la base des malheurs en Afghanistan est directement liée à l’éducation. Concrètement, je me bats, depuis une vingtaine d’année, au sein de association « Malalay-Afghanistan », dont je suis la fondatrice et la présidente. Cela a été ma réaction à la fermeture des écoles de filles par les Taliban.
En 2002, je suis retournée à Kaboul, bénévolement, avec une association humanitaire, pour enseigner dans un lycée. Je me suis battue, à la demande de la population, pour avoir l’autorisation de construire une école pour fille dans la petite ville d'Estalèf, à 50 Km de Kaboul, où nous avions notre maison familiale. Toute la ville a été entièrement détruite pendant la guerre. Les filles et les garçons, assoiffés d'éducation, étudiaient par terre, sous un arbre, sous une tente ou dans les dépendances de la mosquée...
En Septembre 2002,j'ai posée la première pierre de l’école, en présence du ministère de l’Éducation, des filles, des enseignantes de la ville et des amis français. L’établissement a pris le nom d’une écolière assassinée juste à côté de l’école, avec ses deux sœurs, sous le bombardement soviétiques : « Atèfa ». En Mars 2003, le jour de la rentrée scolaire, l’établissement est devenu fonctionnel avec 240 filles, encadrées par 7 enseignantes, répartis dans 8 salles de classes et un bureau avec le soutien de l’Ambassade de France à Kaboul, notre équipe de Vannes, de Cadillac, et nos partenaires associatifs en France, en Allemagne et en Afghanistan.
En 2002, je suis retournée à Kaboul, bénévolement, avec une association humanitaire, pour enseigner dans un lycée. Je me suis battue, à la demande de la population, pour avoir l’autorisation de construire une école pour fille dans la petite ville d'Estalèf, à 50 Km de Kaboul, où nous avions notre maison familiale. Toute la ville a été entièrement détruite pendant la guerre. Les filles et les garçons, assoiffés d'éducation, étudiaient par terre, sous un arbre, sous une tente ou dans les dépendances de la mosquée...
En Septembre 2002,j'ai posée la première pierre de l’école, en présence du ministère de l’Éducation, des filles, des enseignantes de la ville et des amis français. L’établissement a pris le nom d’une écolière assassinée juste à côté de l’école, avec ses deux sœurs, sous le bombardement soviétiques : « Atèfa ». En Mars 2003, le jour de la rentrée scolaire, l’établissement est devenu fonctionnel avec 240 filles, encadrées par 7 enseignantes, répartis dans 8 salles de classes et un bureau avec le soutien de l’Ambassade de France à Kaboul, notre équipe de Vannes, de Cadillac, et nos partenaires associatifs en France, en Allemagne et en Afghanistan.
Depuis 2002 entre deux pays
En 2007, l’établissement est devenu lycée, avec 538 élèves, 18 salles de classes un laboratoire de sciences et une bibliothèque. Il faut se battre pour les filles sinon, en fin de primaire, elles restent chez elles attendre le mariage. Au sein du lycée nous avons pu créer aussi une crèche, pour les enfants des professeurs et un centre de formation professionnelle. Le lycée « Atèfa », également centre de formation pédagogique, est géré par une femme et rassemble 17 enseignantes, un trésorier, une femme de ménage, un gardien et un chauffeur.
Depuis 2002, je suis entre deux pays. Je me rends sur place une à deux fois par an, pour créer, pour soutenir, pour améliorer, pour partager, pour échanger et pour les écouter avec le soutien de mon mari, de mes enfants et de la population d'Estalèf.
Parallèlement, durant plusieurs années, à l’université de Kaboul, au département de français, en collaboration aves l’Ambassade de France, j’ai pu former les futures professeures et les étudiants de 3ème et de 4ème année, de la faculté de lettres.
En 2009, avec l’association « Mères Pour la Paix », j’ai pu équiper une clinique sanitaire pour les habitants d’Estalef et créer une clinique-mobile dans les endroits lointains de la ville d’Estalef.
Je voudrais partager avec le monde entier une prière
Mon équipe et moi-même somme attendues dans la ville. Et moi je rentre avec de merveilleux souvenirs après avoir partagé le chagrin et la joie de la population.
Ces dernières années, j’ai pu rédiger plusieurs articles dans le magasine Les nouvelles d’Afghanistan, et aussi, dans l'espoir de pouvoir les publier, un imagier tri lingues de 400 mots ainsi que des recueils de témoignages sous les titres Estalèf Terre Sacrée et L’exil et la rupture. Je voudrais partager avec le monde entier, une prière : que la paix s’installe dans le monde, que mon pays trouve la paix, que ses habitants puissent y vivre normalement avec leurs mœurs, riches d’histoires et d’aventures. »
Nasrine Nabiyar
(Les intertitres sont de la rédaction d'Histoires Ordinaires)