26/09/2013

Pas de souci, ils ont faim



28 euros par mois... Les grandes manifestations ouvrières du Bangladesh pour augmenter l'indigne salaire minimum du textile vont-ils faire fléchir le patronat local et les multinationales qui passent commande ? Un peu, pas trop, ou celles-ci chercheront ailleurs, sans honte et même avec bonne conscience, d'autres peuples qui ont faim : ça les aide, n'est-ce pas ? C'est la logique ici aussi. Tous les secteurs ont leurs « chinois » ou « bangladais ». « Pas de souci, ils ont faim », disait un jour un journaliste faisant travailler à bas prix de jeunes pigistes. Chômeurs de longue durée, stagiaires, étudiants, auto-entrepreneurs, toutes sortes de travailleurs « indépendants » comme l'on dit, ont faim. Et des tas d'employeurs ordinaires les exploitent, ne les payent pas sinon quelques euros de l'heure, les privent d'assurance chômage, de mutuelle et d'assurance vieillesse. Sans honte et même avec bonne conscience : ça les aide, n'est-ce pas ? 

Michel Rouger
 


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