"Il nous faut travailler davantage", a dit le Président en présentant ses vœux. Il est grand temps, pour comprendre le conflit des retraites qui s'annonce, qu'il se mette lui-même à bûcher les mots "travail" et "travailler" sur lesquels ses connaissances sont limitées. ll les a répétés dix-sept fois comme un slogan pointé sur les chômeurs aux droits de nouveau amputés. Ou comme s’il tournait en rond, enfermé dans l’idéologie, impuissant à parler du travail réel. Le problème est ancien. Dès son arrivée au pouvoir en 2017, il a fait supprimer quatre des dix facteurs de "pénibilité" et même banni le mot des textes. Sa saillie "Je traverse la rue et je vous en trouve, un travail" est restée célèbre. Il est temps qu'il bosse la question. Le partage entre actionnaires et travailleurs, pourquoi 1,2 millions de personnes sont pauvres tout en travaillant, pourquoi les plus de 55 ans sont empêchés justement de travailler davantage, pourquoi tant de métiers n’attirent pas, etc. Surtout, quelle est la place du travail aujourd’hui dans la vie des gens ? Pour rattraper tout ça, y’a du boulot.
Michel Rouger
Michel Rouger