La Liberté. Désormais, chaque samedi, dans les villes françaises, elle occupe la rue. D’un côté, quelques centaines d’Afghans, de l’autre des milliers d’antivax/antipass. Les deux défilés ne se croisent pas, ne sauraient se croiser. Le cauchemar qui tenaille les premiers ne peut se marier aux haines qui échauffent les seconds. Les antis qui soutiennent les Afghans ne sont pas là, refusant de mêler leur voix aux discours extrémistes prompts à renvoyer en enfer les Afghans parvenus jusqu'ici. L’arrêt du pont aérien est regrettable. Il est tragique : la Liberté fauchée, ses défenseurs afghans abandonnés. En même temps, ces avions, plutôt que de repartir à vide, pouvaient emporter les plus furieux des antivax à Kaboul pour qu’ils sachent ce que Liberté veut vraiment dire. A moins qu’arrivés là-bas, ils prennent le parti des talibans.
Michel Rouger
Michel Rouger