Une passion depuis l'enfance
De multiples compétences se cachent dans les centres d'accueil des demandeurs d'asile, tel le "PRAHDA" (*) de Fouquières-lès-Béthune. Quand il ne sort pas pour effectuer quelque démarche ou trouver nourriture et soutien chez Elisabeth, à l'épicerie sommaire et solidaire de l'association Chemins croisés, Musaad Abdulkarim travaille à sa table. Dessine, peint, compose sur Photoshop des images publicitaires. Tour à tour artiste, graphiste, communicant.
"Je dessine depuis que je suis tout petit", confie-t-il. Ce n'est sûrement pas aujourd'hui que ses crayons vont le quitter, loin de sa famille dont il est sans nouvelles depuis dix-huit mois, loin de son pays englué dans des guerres sans fin, de nouveau sous l'emprise des milices depuis la révolution pacifique étouffée il y a cinq ans. A 30 ans maintenant, à côté de ses connaissances en économie et gestion (quatre ans d'université après le bac), ils peuvent l'aider à bâtir en France un meilleur avenir que l'insécurité et les petits boulots
"Depuis l'enfance, je dessine au café, ajoute-t-il ; au Soudan, j'utilisais aussi la poudre d'hibiscus. Ce sont des éléments naturels et ce n'est pas cher." Au figuratif, il a ajouté l'art abstrait puis, depuis son arrivée en France il y a dix mois, il a enrichi sa palette avec l'aquarelle, l'acrylique.
Dessins au café
"Je dessine depuis que je suis tout petit", confie-t-il. Ce n'est sûrement pas aujourd'hui que ses crayons vont le quitter, loin de sa famille dont il est sans nouvelles depuis dix-huit mois, loin de son pays englué dans des guerres sans fin, de nouveau sous l'emprise des milices depuis la révolution pacifique étouffée il y a cinq ans. A 30 ans maintenant, à côté de ses connaissances en économie et gestion (quatre ans d'université après le bac), ils peuvent l'aider à bâtir en France un meilleur avenir que l'insécurité et les petits boulots
"Depuis l'enfance, je dessine au café, ajoute-t-il ; au Soudan, j'utilisais aussi la poudre d'hibiscus. Ce sont des éléments naturels et ce n'est pas cher." Au figuratif, il a ajouté l'art abstrait puis, depuis son arrivée en France il y a dix mois, il a enrichi sa palette avec l'aquarelle, l'acrylique.
Lors d'une expo en juin
Un moyen de parler aux gens
Dessiner, peindre, rompt la solitude de l'exil, face à soi-même dans le silence de la chambre, et aussi au dehors. "Je suis timide : avec la peinture, je parle aux gens." Cela a été particulièrement vrai en juin dernier lors d'une exposition d'une semaine organisée par les Amis du Musée de Poche d'Annezin, la ville voisine où habitent ses amis Doriane et Bernard. L'objet tableau permet aussi de faire des cadeaux : il en a laissé un au musée.
Bien sûr, pour communiquer, il faut surtout apprendre le plus vite possible la langue française. Pour se construire un avenir, travailler un jour peut-être dans le graphisme. Pour espérer. Il a demandé l'asile à la France. C'est un choix : "Il y a davantage de racisme en Italie ou en Allemagne." Mais obtenir l'asile est une épreuve difficile. Heureusement, peindre aide sûrement là aussi.
M. R.
(*) Programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile.