"On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l'autre pour se révéler" (proverbe africain)
Un ancien "Formule 1", des blocs de béton blancs retirés en lisière de Fouquières-lès-Béthune, un millier d'habitants, Pas-de-Calais. Dans les chambres, des exilés qui demandent l'asile. Loin de son Soudan natal, Musaad ne cesse de peindre et de créer des images. L'art de Musaad a été exposé en juin.
De multiples compétences se cachent dans les centres d'accueil des demandeurs d'asile, tel le "PRAHDA" (*) de Fouquières-lès-Béthune. Quand il ne sort pas pour effectuer quelque démarche ou trouver nourriture et soutien chez Elisabeth, à l'épicerie sommaire et solidaire de l'association Chemins croisés, Musaad Abdulkarim travaille à sa table. Dessine, peint, compose sur Photoshop des images publicitaires. Tour à tour artiste, graphiste, communicant.
"Je dessine depuis que je suis tout petit", confie-t-il. Ce n'est sûrement pas aujourd'hui que ses crayons vont le quitter, loin de sa famille dont il est sans nouvelles depuis dix-huit mois, loin de son pays englué dans des guerres sans fin, de nouveau sous l'emprise des milices depuis la révolution pacifique étouffée il y a cinq ans. A 30 ans maintenant, à côté de ses connaissances en économie et gestion (quatre ans d'université après le bac), ils peuvent l'aider à bâtir en France un meilleur avenir que l'insécurité et les petits boulots
"Depuis l'enfance, je dessine au café, ajoute-t-il ; au Soudan, j'utilisais aussi la poudre d'hibiscus. Ce sont des éléments naturels et ce n'est pas cher." Au figuratif, il a ajouté l'art abstrait puis, depuis son arrivée en France il y a dix mois, il a enrichi sa palette avec l'aquarelle, l'acrylique.
Dessins au café
"Je dessine depuis que je suis tout petit", confie-t-il. Ce n'est sûrement pas aujourd'hui que ses crayons vont le quitter, loin de sa famille dont il est sans nouvelles depuis dix-huit mois, loin de son pays englué dans des guerres sans fin, de nouveau sous l'emprise des milices depuis la révolution pacifique étouffée il y a cinq ans. A 30 ans maintenant, à côté de ses connaissances en économie et gestion (quatre ans d'université après le bac), ils peuvent l'aider à bâtir en France un meilleur avenir que l'insécurité et les petits boulots
"Depuis l'enfance, je dessine au café, ajoute-t-il ; au Soudan, j'utilisais aussi la poudre d'hibiscus. Ce sont des éléments naturels et ce n'est pas cher." Au figuratif, il a ajouté l'art abstrait puis, depuis son arrivée en France il y a dix mois, il a enrichi sa palette avec l'aquarelle, l'acrylique.
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Aliou Hamidou Bah vit à 6 000 kilomètres de chez lui, Conakri, où il est né il y a 28 ans. « J’espère un jour pouvoir retourner chez moi, retrouver ma mère et mes deux sœurs, mais, pour l’instant, c’est trop dangereux » dit celui qui a dû fuir son pays pour raisons politiques. Alors qu'il suit des études de géologie, il s'investit dans le parti d'opposition au président Alpha Condé.
Un matin, alors qu’il travaille à la boutique de son père, la milice fait une descente. Il s'enfuit mais la police saccage la maison de ses parents. Il n'a plus le choix, son père l'oblige à quitter le pays. Ce qu'il fait avec son ami Ousmane.
Clandestins, c'est la narration de ce périple de Conakry à Dinan. Ils traversent le Mali, l'Algérie, le Maroc et l'Espagne. La peur et l'horreur au Mali quand ils sont arrêtés par des hommes armés jusqu'aux dents : « On nous a pointés avec des kalachnikovs. Le chef a dit qu’il avait déjà tué six personnes ce jour et, pour nous faire renoncer au peu que nous avions, il a abattu deux personnes de sang-froid devant nous ». Mais aussi la solidarité de ce couple d'algériens qui l'hébergent et le soignent.
Aliou Hamadou Bah est arrivé en février 2019 à Dinan, accueilli par l'association Noz-Deiz. Son livre, il l’a écrit « pour donner voix aux sans-voix », à la mémoire de son père, décédé peu après son arrivée en France.
Un matin, alors qu’il travaille à la boutique de son père, la milice fait une descente. Il s'enfuit mais la police saccage la maison de ses parents. Il n'a plus le choix, son père l'oblige à quitter le pays. Ce qu'il fait avec son ami Ousmane.
Clandestins, c'est la narration de ce périple de Conakry à Dinan. Ils traversent le Mali, l'Algérie, le Maroc et l'Espagne. La peur et l'horreur au Mali quand ils sont arrêtés par des hommes armés jusqu'aux dents : « On nous a pointés avec des kalachnikovs. Le chef a dit qu’il avait déjà tué six personnes ce jour et, pour nous faire renoncer au peu que nous avions, il a abattu deux personnes de sang-froid devant nous ». Mais aussi la solidarité de ce couple d'algériens qui l'hébergent et le soignent.
Aliou Hamadou Bah est arrivé en février 2019 à Dinan, accueilli par l'association Noz-Deiz. Son livre, il l’a écrit « pour donner voix aux sans-voix », à la mémoire de son père, décédé peu après son arrivée en France.
2022, un cours d'histoire-géographie des 3ème du collège Rosa Parks à Rennes : l'Union Européenne. Ronan Chérel, leur professeur, est attentif aux interrogations des élèves, surtout sur la question de l'accueil des migrants :
" J'ai des élèves qui sont issus de l'immigration clandestine. Certains ont vécu dans des foyers, ont eu des soucis pour obtenir des papiers d'identité. Beaucoup connaissent des jeunes dans ce cas autour d'eux. C'est une question sensible au collège."
Ronan Chérel leur propose de creuser le sujet. Aidés par des étudiants et enseignants de la faculté de Droit et de Science-Po, ils décident de monter un projet d'Initiative Citoyenne Européenne (ICE), atteindre la barre du million de signatures sur l'Union afin que la Commission se penche sur une nouvelle législation concernant les migrants.
Initiative retenue
Dans un premier temps, le projet est présenté au vote de la Fabrique citoyenne de la ville de Rennes. En mai 2022, l'ICE est validée et soutenue par la Maison de quartier de Villejean, la Maison internationale de Rennes et la municipalité. Nathalie Appéré, la maire, défend l'ICE le 3 mai à Bruxelles et l'opération signatures est lancée.
" J'ai des élèves qui sont issus de l'immigration clandestine. Certains ont vécu dans des foyers, ont eu des soucis pour obtenir des papiers d'identité. Beaucoup connaissent des jeunes dans ce cas autour d'eux. C'est une question sensible au collège."
Ronan Chérel leur propose de creuser le sujet. Aidés par des étudiants et enseignants de la faculté de Droit et de Science-Po, ils décident de monter un projet d'Initiative Citoyenne Européenne (ICE), atteindre la barre du million de signatures sur l'Union afin que la Commission se penche sur une nouvelle législation concernant les migrants.
Initiative retenue
Dans un premier temps, le projet est présenté au vote de la Fabrique citoyenne de la ville de Rennes. En mai 2022, l'ICE est validée et soutenue par la Maison de quartier de Villejean, la Maison internationale de Rennes et la municipalité. Nathalie Appéré, la maire, défend l'ICE le 3 mai à Bruxelles et l'opération signatures est lancée.
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" Et si l'Europe assurait un accueil digne des personnes migrantes
collège Rosa Parks à Rennes
dès leur entrée sur le territoire ? "
Initiative Citoyenne Européenne (ICE)
la Maison de quartier de Villejean
la Maison internationale de Rennes
migrant
Nathalie Appéré
Ronan Chérel
Union Européenne
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Lundi 9 janvier 2023, cinquième journée de formation au journalisme citoyen. Au programme : la diffusion de l'Intro Jingle et la rédaction des chroniques de 3 minutes sur les articles des droits humains. La dizaine de participant.es buchent dur ! Ils sont jeunes, sont nés dans le vannetais et sur le continent africain. Antoine Joullié, un des animateurs de Radio Kalon, est enthousiaste : " Nous travaillons ensemble à développer notre esprit critique, à être vigilant.es sur l'information. Pour cela nous avons réfléchi avec Vincent Couronne des Surligneurs, Fabien Delettres de Virgin Radio et Nicolas Rousseau de la CIMADE."
"Nous", ce sont des jeunes en recherche d'emploi, des jeunes migrants et les animateurs bénévoles de Radio Kalon - Radio Courage en breton. Ce sont aussi Nicola, Anaïs, Antoine, Ahmed, Lucile et Sharon qui ont réalisé la première émission de radio de ce projet européen "Podcast pour l'Inclusion" le 2 avril 2022 au Share Radio Studio à Milan.
Podcast pour l'inclusion - Podcast Inc. - réunit trois organisations : l'Association des médias africains (MALTE), Radio Kalon (France) et Share Radio (ITALIE). L'enjeu majeur est de donner aux personnes qui ont quitté leur pays à la recherche d'un avenir meilleur les outils d'une participation active à la vie citoyenne. Par la radio, le but est de fournir aux migrants, à tous les jeunes en insertion sociale et professionnelle un outil concret pour les aider à porter leur voix. "En France, à Malte et en Italie, la formation les aidera à devenir créateurs de contenus audio. Ils produiront des podcasts sur les articles de la Déclaration universelle des Droits Humains." précise Antoine Joullié.
"Nous", ce sont des jeunes en recherche d'emploi, des jeunes migrants et les animateurs bénévoles de Radio Kalon - Radio Courage en breton. Ce sont aussi Nicola, Anaïs, Antoine, Ahmed, Lucile et Sharon qui ont réalisé la première émission de radio de ce projet européen "Podcast pour l'Inclusion" le 2 avril 2022 au Share Radio Studio à Milan.
Podcast pour l'inclusion - Podcast Inc. - réunit trois organisations : l'Association des médias africains (MALTE), Radio Kalon (France) et Share Radio (ITALIE). L'enjeu majeur est de donner aux personnes qui ont quitté leur pays à la recherche d'un avenir meilleur les outils d'une participation active à la vie citoyenne. Par la radio, le but est de fournir aux migrants, à tous les jeunes en insertion sociale et professionnelle un outil concret pour les aider à porter leur voix. "En France, à Malte et en Italie, la formation les aidera à devenir créateurs de contenus audio. Ils produiront des podcasts sur les articles de la Déclaration universelle des Droits Humains." précise Antoine Joullié.
En février 2022, nous présentions Hamza, 18 ans, arrivé en France adolescent après un long périple (voir ci-dessous). Jusqu'au 28 janvier, il expose à Tréguier, à la librairie Le Bel Aujourd'hui.
Peindre, la découverte d'Hamza
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Le "Réseau des Territoires Accueillants", qui fédère des communes, des élus, des associations et des syndicats en Ille-et-Vilaine pour "permettre un accueil digne des migrants", organise une rencontre le 22 octobre à Mordelles". Le Réseau, qui s'est donné une "Charte pour l'accès au travail des sans papiers", cherche, à travers cette rencontre de samedi, "faire évoluer les pratiques administratives faisant obstacles au droit de travailler des migrants".
Des tas d'entreprises ayant du mal à recruter, tout le monde serait gagnant. "Les pénuries de main d’œuvre constituent un facteur de ralentissement économique", indiquent les organisateurs. Il faut donc débloquer "des autorisations de travail pour les personnes exilées, sans titre de séjour, comme cela existe déjà dans de nombreux pays européens, dont l’Allemagne, l’Espagne ou le Portugal."
En parallèle, le Réseau " a répertorié plus de 500 migrants actuellement en attente d’une autorisation de travail". Et de rappeler que "nombre de migrants sont volontaires pour des métiers « en tension »".
La rencontre a lieu de 13 h 30 à 18 h salle de la Biardais avec le programme ci-dessous. Pour plus d'informations, s'adresser à territoires.accueillants35@gmail.com
Des tas d'entreprises ayant du mal à recruter, tout le monde serait gagnant. "Les pénuries de main d’œuvre constituent un facteur de ralentissement économique", indiquent les organisateurs. Il faut donc débloquer "des autorisations de travail pour les personnes exilées, sans titre de séjour, comme cela existe déjà dans de nombreux pays européens, dont l’Allemagne, l’Espagne ou le Portugal."
En parallèle, le Réseau " a répertorié plus de 500 migrants actuellement en attente d’une autorisation de travail". Et de rappeler que "nombre de migrants sont volontaires pour des métiers « en tension »".
La rencontre a lieu de 13 h 30 à 18 h salle de la Biardais avec le programme ci-dessous. Pour plus d'informations, s'adresser à territoires.accueillants35@gmail.com
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Dimanche 3 juillet 2022, c’est la fête de fin d’année au conservatoire de Saint-Brieuc. Sur la scène, dans le cloître, des corps allongés, des sacs à dos qui volent, des paroles fortes qui retentissent comme des cris. Les dix jeunes du groupe « Herbes Folles et Macadam », mettent leurs tripes dans ces « Enracinements » qu’ils ont construits ensemble au fil des répétition
"J’ai fait le Cameroun et le Nigéria. Après le Nigéria, je suis allé au Niger. Après le Niger, en Algérie. Après l’Algérie, j’ai fait le Maroc. Après le Maroc, j’ai fait l’Espagne. Et après l’Espagne, je suis arrivé en France." explique-t-il Ulrich Cabrel dans la vidéo de BRUT. Original. Il a 15 ans et fait le grand voyage pour venir de Bonaloka, le bidonville de Douala au Cameroun à Saint Brieuc où l'accueille, en 2017, Étienne Longueville, bénévole au CAJMA22.
Ulrich Cabrel et lui racontent dans "Boza" le périple et l'arrivée en France faits d'obstacles, de dangers, de bassesses mais aussi d'humanité. "S'il y a un truc que je retiens de tout ce que j’ai vécu en France, c’est l’accueil. Et l’attention des profs. Les professeurs, vraiment, ils font un travail de ouf ! J’aimerais leur rendre hommage. Je pense aussi aux associations, qui militent et se battent pour la réussite des migrants, pour l’acquisition de nos papiers."
A lire
Boza ! par Ulrich Cabrel et Étienne Longueville, éditions Philippe Rey, 380 pages, 19,50 €
20220512 Les projets pour l'Afrique de D Mvogo.mp3 (817.67 Ko)
Tags :
Association Across the World Abidjan
Cameroun
Dacres
Daniel Senovilla
Denis Mvogo
migrant
Université de Poitiers
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C’est une bande de 8 copains qui viennent de pays différents. Ils ont entre 16 et 21 ans et sont arrivés en France entre 2015 et 2016. Ils aiment la musique et ils pratiquent le slam pour le plaisir.
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Pourquoi ce blog
Michel Rouger
Comme Ulysse, ils et elles ont fait un long et douloureux voyage. Ils sont jeunes et ils ont une sacrée expérience de la vie. Ils se posent des questions et ont des rêves… enfin pas trop, car ils n’ont pas le choix, ils doivent aller de l’avant pour faire leur trou en France. Ils ont la crainte de ne pas savoir faire et l’espoir d’y arriver un jour.
Diogo, Mamadou, Abdul, Fatima, Abbas et les autres vous souhaitent la bienvenue dans toutes les langues et vous convient à découvrir qui ils sont et ce qu’ils font.
Diogo, Mamadou, Abdul, Fatima, Abbas et les autres vous souhaitent la bienvenue dans toutes les langues et vous convient à découvrir qui ils sont et ce qu’ils font.
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