Plus belle la vie des sondages + "You Don't Know Me" SOJA (9.39 Mo)
« Maître Journaux, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un sondage.
Maître Bobard par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Et bonjour Monsieur des Journaux.
Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!
Sans mentir, si votre sondage
Se rapporte au vrai pourcentage,
Tenait en son bec un sondage.
Maître Bobard par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Et bonjour Monsieur des Journaux.
Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!
Sans mentir, si votre sondage
Se rapporte au vrai pourcentage,
Vous êtes l'Astérix des votes de ces voix".
A ces mots, Maitre Journaux ne se sentit pas de joie;
Et pour monter sa bonne foi
Il fonca aussi sec et publia des résultats
Maitre Bobard lui sourit et dit: "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout sondeur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute:
Cette élection vaut bien quelques sondages sans doute."
Maitre Journaux honteux et confus
Jura mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. »
L'élection présidentielle 2012, 2012, 2012, 2012 est présentée comme un combat de tous les jours, tous les jours, tous les jours pour le futur président. En face de nos radios crachotantes, de nos télés flamboyantes et de nos lectures attachantes, les promesses côtoient les annonces comme quoi notre voisin pense plutôt ceci que cela. Seulement, le pouvoir de dire, c'est le pouvoir de faire, comme une sorte de prophétie auto-réalisatrice. On trouve même cette forme de réflexion dans le Yi King, qui est l'oracle chinois. En fait, on dit que si une personne connait son avenir dans un domaine précis, alors il en sera forcément autrement ou au moins différemment puisque la personne agira en fonction de ce qui lui a été prédit. On n'agit pas pareil quand on sait. L'incertitude, à bien des égards, est davantage libératrice. Ainsi les sondages agiraient comme des fumigènes sur l'égalité des candidats et sur la conscience des électeurs. C'est bien simple, avec les sondages relayés à la télé ou ailleurs, on change de président tout le temps, voire même en même temps. Autre exemple : Les 1000 personnes sondées pour calculer l'audience à la télé deviennent des millions annoncés dans les médias. Ils seraient représentatifs de 65 millions de personnes. Mais si les sondages représentent la France, comment se fait-il qu'ils se contredisent ?
A ces mots, Maitre Journaux ne se sentit pas de joie;
Et pour monter sa bonne foi
Il fonca aussi sec et publia des résultats
Maitre Bobard lui sourit et dit: "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout sondeur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute:
Cette élection vaut bien quelques sondages sans doute."
Maitre Journaux honteux et confus
Jura mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. »
L'élection présidentielle 2012, 2012, 2012, 2012 est présentée comme un combat de tous les jours, tous les jours, tous les jours pour le futur président. En face de nos radios crachotantes, de nos télés flamboyantes et de nos lectures attachantes, les promesses côtoient les annonces comme quoi notre voisin pense plutôt ceci que cela. Seulement, le pouvoir de dire, c'est le pouvoir de faire, comme une sorte de prophétie auto-réalisatrice. On trouve même cette forme de réflexion dans le Yi King, qui est l'oracle chinois. En fait, on dit que si une personne connait son avenir dans un domaine précis, alors il en sera forcément autrement ou au moins différemment puisque la personne agira en fonction de ce qui lui a été prédit. On n'agit pas pareil quand on sait. L'incertitude, à bien des égards, est davantage libératrice. Ainsi les sondages agiraient comme des fumigènes sur l'égalité des candidats et sur la conscience des électeurs. C'est bien simple, avec les sondages relayés à la télé ou ailleurs, on change de président tout le temps, voire même en même temps. Autre exemple : Les 1000 personnes sondées pour calculer l'audience à la télé deviennent des millions annoncés dans les médias. Ils seraient représentatifs de 65 millions de personnes. Mais si les sondages représentent la France, comment se fait-il qu'ils se contredisent ?
Et oui, you don't know me at all... You don't know me, du groupe S.O.J.A. Cette chanson, tirée de l'album Get Wiser ("devenir plus sage"- tout un programme) fait le lien avec les sondages et l'illusion qu'ils donnent de connaître l'opinion publique, si elle existe vraiment d'ailleurs. C'est l'occasion de faire le point d'exclamation sur le pourcentage trompeur et leurs instituts vendeurs.
Dimanche 11 mars a eu lieu le grand meeting de Nicolas Sarkozy à Villepinte (bien joué pour le lieu, le cerveau imprime les noms associés, assimilation inconsciente, vote utile, nan vraiment bien vu). Selon l'UMP, ils étaient 70 000 personnes à acclamer le président-candidat, même si, enquête faite, la salle a une capacité d'accueil de 45 000 personnes. Quelques jours après, le sondage de l'IFOP tombe : Nicolas Sarkozy est passé devant François Hollande ! On est en véritable Tour de France là ! L'IFOP appartient à 75% à Laurence Parisot, directrice du Médef. Le Medef, a présenté il y a un mois, un programme 2012, baptisé "Besoin d’aire" qui présente une vingtaine de propositions dans la lignée pour la plupart, du programme de l'UMP et de son candidat. Ensuite, parlons de l'autre institut, celui qui place le même jour mais 3 heures après François Hollande devant tout le monde : TNS Sofres, Pierre Weill, président directeur général de Sofres France rappelle : je cite « le terme institut est devenu obsolète pour caractériser ce métier. Le terme institut en rappelle les origines, avec un côté universitaire et sociologique, alors que la réalité actuelle est celle des entreprises et du business.» S'il y a une guerre des sondages, comme c'est relayé et embrayé, c'est surtout guerre de concurrence. Coluche disait : « Quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent pas pour que ça ne se vende plus ». Enfin, entre s'appuyer sur des chiffres volatiles ou parler de promesses qui le sont tout autant, les médias doivent parler en double contrainte. De l'autre côté du poste, après tout hein, j'insiste: « tout sondeur vit aux dépens de celui qui l'écoute! »
Références:
Le Corbeau et le Renard, Jean de La Fontaine
Crazy World, Glen Washington
Dimanche 11 mars a eu lieu le grand meeting de Nicolas Sarkozy à Villepinte (bien joué pour le lieu, le cerveau imprime les noms associés, assimilation inconsciente, vote utile, nan vraiment bien vu). Selon l'UMP, ils étaient 70 000 personnes à acclamer le président-candidat, même si, enquête faite, la salle a une capacité d'accueil de 45 000 personnes. Quelques jours après, le sondage de l'IFOP tombe : Nicolas Sarkozy est passé devant François Hollande ! On est en véritable Tour de France là ! L'IFOP appartient à 75% à Laurence Parisot, directrice du Médef. Le Medef, a présenté il y a un mois, un programme 2012, baptisé "Besoin d’aire" qui présente une vingtaine de propositions dans la lignée pour la plupart, du programme de l'UMP et de son candidat. Ensuite, parlons de l'autre institut, celui qui place le même jour mais 3 heures après François Hollande devant tout le monde : TNS Sofres, Pierre Weill, président directeur général de Sofres France rappelle : je cite « le terme institut est devenu obsolète pour caractériser ce métier. Le terme institut en rappelle les origines, avec un côté universitaire et sociologique, alors que la réalité actuelle est celle des entreprises et du business.» S'il y a une guerre des sondages, comme c'est relayé et embrayé, c'est surtout guerre de concurrence. Coluche disait : « Quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent pas pour que ça ne se vende plus ». Enfin, entre s'appuyer sur des chiffres volatiles ou parler de promesses qui le sont tout autant, les médias doivent parler en double contrainte. De l'autre côté du poste, après tout hein, j'insiste: « tout sondeur vit aux dépens de celui qui l'écoute! »
Références:
Le Corbeau et le Renard, Jean de La Fontaine
Crazy World, Glen Washington
Envoyer à un ami
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partir en live