On y trouve des adolescents en construction, originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne. Déchirés entre deux pays, deux identités, deux environnements, deux langues... Les regards cherchent la compréhension des autres et aussi la leur.
Extraits de l'entretien avec le réalisateur Xavier de Lausanne sur le site du documentaire :
« Comme beaucoup de Français, j’ai du mal à me faire une opinion claire sur la question de l’immigration
Pourquoi suis-je à la fois convaincu par la richesse qu’apporte la mixité et troublé lorsque je me promène dans certains quartiers ? Pourquoi suis-je à la fois en faveur d’une régulation du nombre d’arrivants et embarrassé par les expulsions ? Ce qui est sûr, c’est que le brassage des cultures qui dorénavant s’impose à nous remet en cause « l’identité traditionnelle du Français type » derrière laquelle nous avions l’habitude de nous retrancher. Je peux moi-même, selon les circonstances, réagir avec curiosité ou inquiétude à ce changement. Si la peur est un réflexe naturel face à l’inconnu, il est essentiel de la combattre en s’intéressant à « l’autre ». Je regrette l’attitude des hommes politiques qui s’en servent comme levier électoral, tout comme je déteste les discours démagogiques : nous méritons mieux pour élever nos consciences. Aussi, quand Sandrine Montin et Carole Gadet, deux enseignantes qui intervenaient dans les classes d’accueil à destination des jeunes migrants, sont venues me voir avec une idée de film, je me suis dit que c’était une bonne occasion d’apporter ma contribution au débat avec un regard différent.
Avec le temps, les préjugés s’effacent
Vivre une expérience forte avec une personne modifie toujours l’idée qu’on en a. Avec le temps, les préjugés s’effacent. Et cela change tout. Aujourd’hui, je sais à quoi ces jeunes sont confrontés. Par ailleurs, j’ai bien vu que ce sont ceux dont l’environnement familial est le plus sécurisant qui s’en sortent généralement le mieux. La détresse ou le courage de ces adolescents se lisent dans la considération que leurs parents leur vouent. Mais qu’y a-t-il d’extraordinaire en cela, me direz-vous ? Et bien justement, rien. Les schémas émotionnels, quelles que soient les origines culturelles, sont identiques. Et il est important de s’en rendre compte.
Ces jeunes subissent les décisions prises par les adultes
Ce titre m’est venu en discutant avec l’assistante sociale de l’école. Initialement utilisé pour désigner les enfants des DOM-TOM envoyés en métropole, il dit bien que ces jeunes subissent les décisions prises par les adultes. Cette condition d’ « enfants valises » les façonne : nombre d’entre eux sont en effet évanescents, insaisissables, ils ne sont pas habitués à s’inscrire dans une régularité et souffrent d’une remise en cause permanente. »
« Comme beaucoup de Français, j’ai du mal à me faire une opinion claire sur la question de l’immigration
Pourquoi suis-je à la fois convaincu par la richesse qu’apporte la mixité et troublé lorsque je me promène dans certains quartiers ? Pourquoi suis-je à la fois en faveur d’une régulation du nombre d’arrivants et embarrassé par les expulsions ? Ce qui est sûr, c’est que le brassage des cultures qui dorénavant s’impose à nous remet en cause « l’identité traditionnelle du Français type » derrière laquelle nous avions l’habitude de nous retrancher. Je peux moi-même, selon les circonstances, réagir avec curiosité ou inquiétude à ce changement. Si la peur est un réflexe naturel face à l’inconnu, il est essentiel de la combattre en s’intéressant à « l’autre ». Je regrette l’attitude des hommes politiques qui s’en servent comme levier électoral, tout comme je déteste les discours démagogiques : nous méritons mieux pour élever nos consciences. Aussi, quand Sandrine Montin et Carole Gadet, deux enseignantes qui intervenaient dans les classes d’accueil à destination des jeunes migrants, sont venues me voir avec une idée de film, je me suis dit que c’était une bonne occasion d’apporter ma contribution au débat avec un regard différent.
Avec le temps, les préjugés s’effacent
Vivre une expérience forte avec une personne modifie toujours l’idée qu’on en a. Avec le temps, les préjugés s’effacent. Et cela change tout. Aujourd’hui, je sais à quoi ces jeunes sont confrontés. Par ailleurs, j’ai bien vu que ce sont ceux dont l’environnement familial est le plus sécurisant qui s’en sortent généralement le mieux. La détresse ou le courage de ces adolescents se lisent dans la considération que leurs parents leur vouent. Mais qu’y a-t-il d’extraordinaire en cela, me direz-vous ? Et bien justement, rien. Les schémas émotionnels, quelles que soient les origines culturelles, sont identiques. Et il est important de s’en rendre compte.
Ces jeunes subissent les décisions prises par les adultes
Ce titre m’est venu en discutant avec l’assistante sociale de l’école. Initialement utilisé pour désigner les enfants des DOM-TOM envoyés en métropole, il dit bien que ces jeunes subissent les décisions prises par les adultes. Cette condition d’ « enfants valises » les façonne : nombre d’entre eux sont en effet évanescents, insaisissables, ils ne sont pas habitués à s’inscrire dans une régularité et souffrent d’une remise en cause permanente. »