Sept décennies de vie, c’est un temps rempli d’expériences à raconter, un héritage qui ne doit pas se perdre, c’est une école d'humanité. Avec ses yeux joueurs, petits, espiègles, pétillants, avec ses jambes arquées, sa petite taille, sa bouche ornée d’une seule dent, ce qui lui confère un caractère particulier, sa voix stridente mais chaleureuse, avec un bagou sans fin et un humour propre à lui seul, Hilarión est l'archétype de l’homme provincial, celui qui ne renonce jamais à être comme il veut être, tout en se moquant des années précieuses qui passent.
Le classique Don Juan créole
Il habite dans une grande maison avec une porte en métal, un toit en zinc et des murs en briques non polies. Une maison rustique comme son propriétaire, située au pied d’une colline, au milieu d’un quartier marginal, périphérique, de ces lieux où la vie est plus simple. Avec peu de meubles, pour beaucoup déjà branlants, et un vieux lit où faire reposer son squelette, il fait face à la pauvreté avec une dignité exemplaire en compagnie de sa femme.
Malgré son âge, il travaille encore. Il ouvre des fosses, répare des toits, construit des citernes. C’est un ouvrier du bâtiment, un homme quotidiennement en recherche urgente de moyens de subsistance avec les emplois les plus rudes. Il méprise l’almanach et surprend par sa vitalité où se mêlent innocence et espièglerie. Sa parole réunit l'esprit rustique de l’homme populaire et la sagesse que l'expérience apporte. C'est un personnage singulier, toute sa vie est un hymne au courage, à la force et à l’espoir. Il a plusieurs frères qui vivent tous dans la capitale, mais il n'a jamais voulu quitter sa terre d'origine. Son fils unique est en prison, mais je ne l’ai jamais entendu évoquer ce sujet.
Séducteur incorrigible, il se vante de ses conquêtes amoureuses, de ses fugaces prouesses sexuelles qui lui permettent de réaffirmer une masculinité qu’il affiche avec une fierté puérile. La promiscuité, pour lui, est un symbole de virilité. C'est le classique Don Juan Tenorio créole.
Il habite dans une grande maison avec une porte en métal, un toit en zinc et des murs en briques non polies. Une maison rustique comme son propriétaire, située au pied d’une colline, au milieu d’un quartier marginal, périphérique, de ces lieux où la vie est plus simple. Avec peu de meubles, pour beaucoup déjà branlants, et un vieux lit où faire reposer son squelette, il fait face à la pauvreté avec une dignité exemplaire en compagnie de sa femme.
Malgré son âge, il travaille encore. Il ouvre des fosses, répare des toits, construit des citernes. C’est un ouvrier du bâtiment, un homme quotidiennement en recherche urgente de moyens de subsistance avec les emplois les plus rudes. Il méprise l’almanach et surprend par sa vitalité où se mêlent innocence et espièglerie. Sa parole réunit l'esprit rustique de l’homme populaire et la sagesse que l'expérience apporte. C'est un personnage singulier, toute sa vie est un hymne au courage, à la force et à l’espoir. Il a plusieurs frères qui vivent tous dans la capitale, mais il n'a jamais voulu quitter sa terre d'origine. Son fils unique est en prison, mais je ne l’ai jamais entendu évoquer ce sujet.
Séducteur incorrigible, il se vante de ses conquêtes amoureuses, de ses fugaces prouesses sexuelles qui lui permettent de réaffirmer une masculinité qu’il affiche avec une fierté puérile. La promiscuité, pour lui, est un symbole de virilité. C'est le classique Don Juan Tenorio créole.
Les soirées, il profite de son temps libre et se réjouit en jouant aux dominos, le jeu le plus répandu dans le peuple. C'est là qu’il montre son vrai visage, un moi qui a souffert et qui souffre, comme tous ceux qui vivent en marge du progrès.
Le vieux Hilarión n'est pas rancunier
Ses histoires, ces expériences gardées précieusement comme des reliques, sont des témoignages de ses espoirs et de ses frustrations. Toujours attentif à tout ce qui l’entoure, il connaît les secrets du quartier, la vie et les miracles de tous les habitants. C'est une sorte de gourou omniscient. C’est touchant et tendre, mais en même temps, déchirant et provocateur.
Les jeunes du quartier font de lui la cible de leurs plaisanteries, ils provoquent parfois chez lui une explosion de colère brutale et justifiée, intense mais de courte durée car le vieux Hilarión n'est pas rancunier. Jamais je ne l’ai jamais entendu offenser quelqu'un.
Tout le monde dans le voisinage a pour lui une grande affection. A son âge, il a réussi à devenir un symbole pour tous ceux qui partagent avec lui le défi de vivre dans ce coin vétuste de la ville.
Beaucoup ne soupçonnent même pas que derrière ses jambes arquées, ses mains calleuses durcies par le maniement de la pioche et la pelle, débordent la tendresse et la noblesse d'un être humain.
Ses histoires, ces expériences gardées précieusement comme des reliques, sont des témoignages de ses espoirs et de ses frustrations. Toujours attentif à tout ce qui l’entoure, il connaît les secrets du quartier, la vie et les miracles de tous les habitants. C'est une sorte de gourou omniscient. C’est touchant et tendre, mais en même temps, déchirant et provocateur.
Les jeunes du quartier font de lui la cible de leurs plaisanteries, ils provoquent parfois chez lui une explosion de colère brutale et justifiée, intense mais de courte durée car le vieux Hilarión n'est pas rancunier. Jamais je ne l’ai jamais entendu offenser quelqu'un.
Tout le monde dans le voisinage a pour lui une grande affection. A son âge, il a réussi à devenir un symbole pour tous ceux qui partagent avec lui le défi de vivre dans ce coin vétuste de la ville.
Beaucoup ne soupçonnent même pas que derrière ses jambes arquées, ses mains calleuses durcies par le maniement de la pioche et la pelle, débordent la tendresse et la noblesse d'un être humain.
Respect et admiration
Le vieux Hilarión, à l'âge où beaucoup profitent d'une retraite bien méritée et d’une pension décente, travaille encore, durement, pour s’assurer une existence humble, assez précaire oui, mais avec une dignité impressionnante. Ses richesses ne se traduisent pas en biens matériels. Quiconque le voit avec ses vêtements élimés et ses chaussures usées, avec son pas lent signe de l'existence pauvre et résignée d’un petit ouvrier, ignore une vérité seulement perceptible par qui sait voir dans le cœur de l’homme : la grandeur de l'humain n'est pas dans le tape-à-l'œil. Cette existence anonyme a une beauté que peu de gens peuvent imaginer.
Ce vieil ami, bavard et sympathique, vainqueur des difficultés, avec sa poche vide et sa pauvre maison, mais avec une richesse de l’âme incommensurable et tant de rêves au cœur, éveille chez ceux qui le connaissent et jouissent de sa compagnie, respect et admiration pour un vieux travailleur, infatigable combattant et amoureux invétéré, dépourvu de vanité, franc et plein de vie, miroir fidèle de son peuple et de son temps. La vie a couronné son existence d'une seule fleur : le travail.
Le vieux Hilarión, à l'âge où beaucoup profitent d'une retraite bien méritée et d’une pension décente, travaille encore, durement, pour s’assurer une existence humble, assez précaire oui, mais avec une dignité impressionnante. Ses richesses ne se traduisent pas en biens matériels. Quiconque le voit avec ses vêtements élimés et ses chaussures usées, avec son pas lent signe de l'existence pauvre et résignée d’un petit ouvrier, ignore une vérité seulement perceptible par qui sait voir dans le cœur de l’homme : la grandeur de l'humain n'est pas dans le tape-à-l'œil. Cette existence anonyme a une beauté que peu de gens peuvent imaginer.
Ce vieil ami, bavard et sympathique, vainqueur des difficultés, avec sa poche vide et sa pauvre maison, mais avec une richesse de l’âme incommensurable et tant de rêves au cœur, éveille chez ceux qui le connaissent et jouissent de sa compagnie, respect et admiration pour un vieux travailleur, infatigable combattant et amoureux invétéré, dépourvu de vanité, franc et plein de vie, miroir fidèle de son peuple et de son temps. La vie a couronné son existence d'une seule fleur : le travail.
Texte original
Una vida, una flor, un sentido: el trabajo
Siete décadas de vida son tiempo pleno de experiencias para narrar, herencia que no debe perderse, escuela de humanidad. Con sus ojos pequeños, juguetones, pícaros, chispeantes, sus piernas arqueadas, la estatura pequeña, su boca adornada por un solo diente, que le confiere un sello original, la voz, chillona pero cálida, una verborrea inagotable un humor muy propio Hilarión, es el arquetipo del hombre provinciano, ese que jamás renuncia a ser como quiere, burlándose de los años atesorados en su caminar.
Siete décadas de vida son tiempo pleno de experiencias para narrar, herencia que no debe perderse, escuela de humanidad. Con sus ojos pequeños, juguetones, pícaros, chispeantes, sus piernas arqueadas, la estatura pequeña, su boca adornada por un solo diente, que le confiere un sello original, la voz, chillona pero cálida, una verborrea inagotable un humor muy propio Hilarión, es el arquetipo del hombre provinciano, ese que jamás renuncia a ser como quiere, burlándose de los años atesorados en su caminar.
Vive en una casa grande, de puerta de metal y techo de zinc, de paredes de ladrillos sin pulimento, rústica como su dueño, situada al inicio de una loma, en medio de un barrio marginal, periférico, de esos donde la vida es más simple. Con pocos muebles, muchos ya desvencijados y un camastro donde reposar su esqueleto, en compañía de su esposa sobrelleva con ejemplar dignidad su pobreza.
A pesar de su edad aún trabaja. Abre fosas, repara techos, construye cisternas. Es un obrero de la construcción, un hombre urgido a buscarse el diario sustento con los trabajos más rudos. Desprecia al almanaque y asombra por su vitalidad, donde se mezclan la ingenuidad y la picardía. Su verbo reúne, junto al gracejo popular del hombre rústico, la sabiduría que aporta la experiencia. Es un personaje singular, su vida toda es un canto al coraje, la firmeza y la esperanza. Tiene varios hermanos, quienes viven todos en la capital del país, pero jamás ha querido irse de su terruño. Su único hijo se encuentra cumpliendo prisión, pero jamás le he oído referirse a este asunto.
Enamorado sempiterno, se ufana de sus conquistas amorosas, de esos fugaces desahogos sexuales que le permiten reafirmar una masculinidad que exhibe con pueril orgullo. La promiscuidad para él es símbolo de hombría. Es el clásico Tenorio criollo.
Durante las noches recrea su ocio y se solaza jugando al dominó, el juego más extendido entre el pueblo. Y entonces es cuando muestra su verdadero rostro, el yo sufrido y sufriente de quienes viven al margen del progreso.
Sus historias, esas vivencias atesoradas como reliquias, son testimonios de sus anhelos y frustraciones. Siempre atento a cuanto le rodea, conoce los secretos del vecindario, la vida y milagros de todos los habitantes. Es una especie de gurú omnisciente. Es conmovedor y tierno, pero al mismo tiempo desgarrador e incitante.
Los jóvenes del vecindario le hacen blanco de sus bromas y en ocasiones provocan en él un estallido de brusca y justificada cólera, intenso pero breve, porque el viejo Hilarión no sabe guardar rencores. Jamás le he escuchado ofender a nadie.
Todos en el barrio le profesan un gran afecto. A su edad, ha logrado convertirse en un símbolo para quienes comparten con él la aventura de vivir en este pedazo vetusto de ciudad.
Muchos siquiera sospechan que detrás de sus piernas arqueadas, de esas manos callosas, endurecidas por el trabajo duro, el manejo del pico y la pala, el esfuerzo físico agotador, yace la ternura y la nobleza de un ser humano.
El viejo Hilarión, a esa edad en que muchos disfrutan de un merecido retiro y una pensión digna, aún trabaja duramente para garantizarse una existencia humilde, algo precaria, ¡sí!, pero de una dignidad imponente. Sus riquezas no se expresan en bienes materiales. Quien le ve, con ropas desgastadas por el uso y los zapatos gastados, con su pausado caminar, anunciador de una existencia pobre, sufrida, de humilde obrero, ignora una verdad solo perceptible para quienes saben mirar dentro del corazón del hombre: la grandeza de lo humano no siempre está en el oropel. Esa existencia anónima tiene tanto de belleza como pocos pueden imaginar.
Este viejo amigo, dicharachero y simpático, vencedor de las dificultades, con un bolsillo y una casa pobres, pero con una riqueza inmedible en el alma y tantos sueños en su pecho despierta, en quienes le conocen y disfrutan de su compañía, respeto y admiración por este anciano trabajador, incansable luchador, empedernido enamorado. Desprovisto de vanidades, franco y vital, espejo nítido de su pueblo y de su tiempo, la vida le ha sembrado, como corona de su existencia, una sola flor: la del trabajo.