L'ouvrage "Hola desde Cuba" étant épuisé, Histoires Ordinaires propose en accès libre les vingt-quatre portraits réalisés par notre ami poète et philosophe Juan Lazaro Besada dans sa ville de Trinidad ainsi que le portrait de l'auteur.

La vie à cheval




La vie à cheval
Il y a des hommes pour lesquels une vie sans plantes ni animaux n’est pas une vie. Surtout si on parle de chevaux. Ce noble animal, qui apparaît partout, même dans la mythologie, a été un protagoniste à toutes les périodes de l’histoire. A l’intérieur de cette Trinidad du XXI° siècle, les équidés ont une importance décisive dans la vie quotidienne de beaucoup d’habitants. Ils en ont beaucoup, qu’ils aiment et soignent avec tant de zèle que parfois cela relève de la passion. 

N'allez pas croire que c’est une aberration des propriétaires. Les chevaux ont une grande multitude d’emplois et cela fait d'eux des acteurs de première catégorie au sein du concert social.

La vie à cheval
Les«  montas » des touristes

Comme elle est un important site touristique, Trinidad est visitée tous les jours par de nombreux voyageurs désireux de découvrir sa riche histoire, de profiter de ses belles plages, de parcourir ses endroits historiques et ses beautés naturelles, parmi lesquelles on peut citer les cascades, les fleuves et rivières ainsi que beaucoup d’autres accidents naturels ayant un incroyable attrait.  
 
Ce que l’on appelle les « montas » ou promenades à cheval, proposées aux touristes, sont uniquement une expression du folklore de beaucoup d’habitants de Trinidad.  C'est une marque de la lutte pour la survie. Combien de bonnes amitiés aussi, d’invitations à voyager à travers d’autres pays et combien même de relations amoureuses sont nées sur le dos d’un cheval ?
 
Plus encore, il est fréquent d’utiliser ces animaux pour tirer les charrettes dans lesquelles on transporte d’innombrables matériaux et marchandises ou alors des personnes qu’on emmène vers des lieux éloignés.  Aussi, pendant les fêtes populaires, on s'exhibe avec des montures bien attelées pour parcourir les rues pavées, dans la joie typique des hommes du village.  

Cependant, je connais un jeune dont l’existence n'est semble-t-il centrée que sur deux choses : prendre soin de sa jument et ingérer des quantités disproportionnées de rhum, à n’importe quelle heure de la journée. 

La vie à cheval
Contrebande et piraterie

Même s’il ne dépasse pas les 30 années de vie, il a déjà trois filles et une femme dont il devrait s’occuper. Néanmoins, toute son énergie est tournée vers sa jument.  Malgré les énormes opportunités que le pays lui offre pour faire des études et avoir un métier, il n’a pas voulu étudier. C’est dommage car il n’est pas quelqu’un de maladroit, bien au contraire, il a l’ esprit éveillé.  Mais c’est un paresseux.  Il rêve chaque jour de vivre sa vie le plus agréablement possible, sur le dos de sa jument, en buvant autant d’alcool qu’il lui soit possible. Ses nuits et ses soirées se dissipent en jouant au domino, ce jeu si populaire et répandu à Cuba : il n’a pas d’autres préoccupations.
 
Je l’ai déjà entendu dire à plusieurs occasions qu’il aimerait bien abandonner le pays pour aller là où, selon ses propres mots, il pourrait vivre mieux. Il ne comprend pas peut être, car il n’a jamais pris le temps de penser à cela, que là où il rêve quotidiennement d’aller, il est nécessaire de travailler dur, d’avoir une préparation adéquate, de faire continuellement des efforts pour obtenir le bien-être auquel on aspire. 

J’ai mauvaise conscience lorsque je le vois tous les jours perdre son temps le plus productif, celui de la jeunesse, sans se soucier de l’avenir. 
 
Excusez-moi, mes amis lecteurs, de la digression faite, je vous parlais de chevaux et je vous ai introduit dans cette histoire humaine de l’univers équestre. Mais vous saurez me comprendre et me pardonner. 
 
Le cheval est plus qu’un symbole de Trinidad. Il est lié indissolublement à l’histoire de la contrebande et de la piraterie de la ville. Au milieu du XIX° siècle, là où la technologie s’ouvre un chemin de façon incontrôlable, beaucoup d’habitants de la ville, dont les origines se fondent dans les traditions de leurs ancêtres, perçoivent ce noble animal comme un ami indispensable qui est toujours à notre service sans proférer la moindre plainte. 

La vie à cheval
Tel un lasso qui nous relie à la création

Ah! J’oubliais de vous dire que le cheval est aussi présent, de façon polysémique, dans le langage des cubains. Lorsque quelqu’un est très intelligent, sagace ou habile dans une activité quelconque, on a l’habitude de dire : « C’est un cheval ». Si une femme est belle ou possède une caractéristique positive qui la distingue, l’expression est :  « C’est une jument ». Si cette femme a un corps exubérant comme ceux qui provoquent la luxure, on dit : « Quelle monture démesurée ! » Lorsqu’on veut que quelqu’un modère sa façon de parler ou qu’il prenne le temps de faire quelque chose, alors la phrase la plus utilisée est : « Mets le frein parce que tu t’es emballé. » Comme ça, il y a des centaines d’expressions populaires, toutes liées aux équidés. 
 
Les chevaux sont toujours présents dans la vie d'ici : dans le langage, dans la culture et dans les façons de vivre. Ils sont, tels la brise qui rafraîchit les matinées ensoleillées, un lasso qui nous relie à la création. 
 
Si un jour vous visitez cette ville, ici où la nature a mis tant de merveilles, n’oubliez pas de faire une promenade à cheval dans un de ces sites naturels dont la beauté est maîtresse. Et, si vous pouvez, essayez de manger un bon steak avec des œufs au plat par-dessus, plat dont le nom est, dans le langage populaire… steak à cheval ! 

Traduction : Rocio Guerrero
(Intertitres : rédaction d'Histoires Ordinaires)

Texte original

                                                                 La vida a caballo

 
Hay hombres para quienes la vida sin plantas ni animales no es vida. Especialmente, si se trata de caballos. Ese noble animal, que aparece en todas partes, incluso en la mitología, ha tenido protagonismo en todas las épocas de la historia. Pero en esta Trinidad del siglo XXI, los equinos tienen una importancia decisiva en la existencia cotidiana de muchos pobladores, tanta, que son amados y cuidados con un celo en ocasiones rayano con la más increíble pasión.
 
No, no crea que es una aberración de sus poseedores. Los caballos tienen una multitud enorme de empleos y esto los hace actores de primera magnitud en el concierto social.
 
Por ser una importante plaza turística, Trinidad es visitada a diaria por numerosos turistas, interesados en descubrir la rica historia que posee, gozar de sus hermosas playas, recorrer sus sitios históricos y bellezas naturales, entre las cuales se pueden citar cascadas, ríos, saltos de agua y muchos otros accidentes naturales de increíble atractivo. Y aquí es donde los equinos tienen una presencia decisiva. Es un negocio lucrativo alquilar caballos a los turistas que desean visitar a lomos de ellos esos lugares. Y como de esta forma se pueden proveer los bolsillos de los imprescindibles CUC que ayudan a aliviar la existencia, resulta fácil comprender el celo de sus dueños por cuidar de estos animales.
 
Las llamadas “montas” o paseos a caballos ofrecidos a los turistas no son únicamente una expresión del folclor de muchos habitantes trinitarios, tienen la marca de la lucha por la subsistencia. Cuántas buenas amistades, invitaciones a visitar otros países e incluso, relaciones sentimentales han nacido a lomos de los caballos.
 
Más aún, es recurrente el empleo de estos animales para tirar de carretones que sirven para acarrear innumerables materiales o mercancías, transportar a personas a lugares algo distantes o, durante las fiestas populares, exhibirse en cabalgaduras bien enjaezadas y recorrer las calles de piedra con la alegría típica del hombre de pueblo.
 
Sin embargo, conozco a un joven cuya existencia parece centrarse en solamente dos cosas: cuidar de su yegua e ingerir cantidades desproporcionadas de ron a toda hora del día. Aún cuando no rebasa los treinta años de edad, ya tiene tres hijas y una esposa a quienes debería atender. Sin embargo, sus energías todas se vierten en su yegua. A pesar de las enormes oportunidades que el país le ofrece para estudiar y hacerse de un oficio o una profesión, no quiso estudiar. Y es lamentable, porque no es una persona torpe, por lo contrario, es despierto de mente. Pero holgazán. Sueña cada día con pasar la vida lo más placenteramente posible, a lomos de su yegua y beber cuanto alcohol le sea posible. Sus noches se gastan en jugar dominó, ese tan popular y extendido juego en Cuba. No tiene otras preocupaciones. 
 
Le he escuchado decir en reiteradas ocasiones que anhelaría abandonar el país, irse a otro donde, según sus palabras, podría vivir mejor. No comprende, acaso porque jamás se ha detenido a pensar en ello, que en esos lugares con los que sueña a diario es necesario trabajar duramente, tener una preparación adecuada, esforzarse continuamente para alcanzar el bienestar a que aspira.
 
Me remuerde la conciencia verle a diario sobre su yegua, perdiendo el tiempo más productivo de la vida humana, la juventud, sin preocuparse por su porvenir.
 
Perdonen la digresión, amigos lectores, les hablaba de los caballos y he introducido esta historia humana en un universo equino. Pero ustedes sabrán comprender y perdonar.
 
El caballo es más que un símbolo trinitario. Está ligado indisolublemente a la historia de contrabando y piratas de Trinidad. En medio de este siglo XIX, donde la tecnología se abre paso de forma incontrolable, muchos de sus habitantes, cuyas raíces se asientan en las tradiciones heredadas de los ancestros, ven a este noble animal como ese amigo imprescindible, que siempre está a nuestro servicio sin exhalar la más mínima queja.
 
Ah, olvidaba decirles que también el caballo tiene una presencia polisémica en el lenguaje de los cubanos. Cuando alguien es muy inteligente, sagaz o hábil en alguna actividad, se suele decir: “es un caballo”. Si una mujer es hermosa o tiene alguna cualidad positiva que la distingue, he aquí la expresión: “es una yegua”. Si esa mujer posee un cuerpo exuberante, de esos que provocan la lascivia, se dice: “tremenda montura”. Cuando se desea que alguien modere su lenguaje o no se apure en hacer algo, entonces la frase más socorrida es: “ponte un freno que vas desbocado”. Y como esas, existen cientos de expresiones populares, todas vinculadas a los equinos.
 
Los caballos, siempre presentes en la vida trinitaria, en su lenguaje, en su cultura y formas de vivir. Ellos son, como la brisa que refresca las mañanas de sol, un lazo que nos ata a la creación.
 
Si alguna vez visitan esta villa, donde la naturaleza ha puesto tantas maravillas, no olviden darse una cabalgada por alguno de esos sitios naturales donde la belleza es señora y, si pueden, traten de comer un buen bistec con huevos fritos, cuy nombre, en lenguaje popular es… ¡bistec a caballo! 
 



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Bienvenue à Cuba
Michel Rouger
Pays-prison pour les uns, pays de l'utopie en marche pour les autres : quand on parle de Cuba, la caricature n'est jamais loin. Et si l'on chassait les fantasmes ? Gardons les clichés qui ne sont pas faux - la musique, le rhum, le cigare, les plages... - et pour le reste déposons les idées reçues. S'arrêter, regarder, s'interroger. Cuba, au tournant de son histoire, contrainte de s'ouvrir pour survivre, a beaucoup à dire à un monde désaxé, en recherche d'un horizon plus humain. Surtout ses habitants. Et Juan, le poète et le philosophe, peut-être un peu plus que d'autres. Une amitié s'est nouée avec Histoires Ordinaires. Désormais, deux fois par mois, Il nous raconte ses histoires, des histoires vraies. Merci Juan de nous accueillir dans ta maison, Cuba.

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Chez Juan Lazaro, le poète philosophe
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