Arpenter les rues avec un plateau de bonbons, ces délicieux produits qui donnent tant de plaisir au palais, n’est pas une chose facile, surtout si le parcours emprunte des rues pavées et des pentes raides. Cela exige un corps en bonne santé car la marchandise ne se vend pas toujours si facilement et à la distance que l'on doit parcourir s'ajoute l'énergie physique qu'il faut dépenser pour porter le plateau de métal contenant les bonbons.
« ¡Señoritas!, ¡Capuchinos! ¡La señorita! ¡El capuchino! »
Deux ou trois fois par jour, un de ces vendeurs parcourt les rues de mon quartier. D’un teint basané béni par les rayons du soleil, de taille moyenne, de forte carrure, avec ses cheveux noirs que viennent orner quelques cheveux gris et, au-dessus des lèvres, une petite moustache affirmant vitalité et détermination, ce personnage parcourt le quartier en proclamant quotidiennement d'une voix puissante : « ¡Señoritas!, ¡Capuchinos! ¡La señorita! ¡El capuchino! » Qu’il pleuve ou que brille un intense soleil, qu’il fasse chaud ou froid, cet homme ne renonce jamais à sa tambourinade journalière. Son récit était enraciné dans l'humain
D'une voie affable, avec la spontanéité d’un homme simple dont le plus grand titre c’est d’être comme ça, sans façon, sans complexe, franc, il me relata son histoire et me fit entrer dans une part de Cuba que beaucoup ne soupçonnent pas ou ne veulent pas accepter, même si elle fait bien partie du réel. Son récit, vivace et imagé, était vrai et enraciné dans l’humain. Ses mots découvraient un visage de la quotidienneté, tellement ignoré, occulté ou très peu ébruité, comme lorsqu’on tente de réduire au silence la voie authentique du peuple.
Ne croyez pas, amis lecteurs, et je vous nomme ainsi car chaque lecteur établit un lien d’amicale complicité avec l’auteur du texte, que vous allez pouvoir comprendre sans vous engager. Tous ceux qui sont habitués à s'approvisionner dans des magasins bien fournis, avec des subalternes en uniforme, méconnaissent le profond attrait qu’exerce un vendeur ambulant, athlète du travail, poussé par le besoin de lutter contre les bas salaires et la cherté de la vie. L'esprit d’indépendance héberge une bonne dose de révolte.
Deux ou trois fois par jour, un de ces vendeurs parcourt les rues de mon quartier. D’un teint basané béni par les rayons du soleil, de taille moyenne, de forte carrure, avec ses cheveux noirs que viennent orner quelques cheveux gris et, au-dessus des lèvres, une petite moustache affirmant vitalité et détermination, ce personnage parcourt le quartier en proclamant quotidiennement d'une voix puissante : « ¡Señoritas!, ¡Capuchinos! ¡La señorita! ¡El capuchino! » Qu’il pleuve ou que brille un intense soleil, qu’il fasse chaud ou froid, cet homme ne renonce jamais à sa tambourinade journalière.
Ces jours-ci, dans la plénitude de l'été, alors que la chaleur étouffe et engendre une énorme transpiration, notre ami, impénitent et étranger aux difficultés, poursuit sa route. Je lui ai acheté ses sucreries exquises et me suis décidé à discuter aujourd'hui avec lui. La constance de sa tâche quotidienne a éveillé mon attention. Son histoire, les raisons de ses allées et venues, chargé de sucreries, constituaient un énigme à déchiffrer.
D'une voie affable, avec la spontanéité d’un homme simple dont le plus grand titre c’est d’être comme ça, sans façon, sans complexe, franc, il me relata son histoire et me fit entrer dans une part de Cuba que beaucoup ne soupçonnent pas ou ne veulent pas accepter, même si elle fait bien partie du réel. Son récit, vivace et imagé, était vrai et enraciné dans l’humain. Ses mots découvraient un visage de la quotidienneté, tellement ignoré, occulté ou très peu ébruité, comme lorsqu’on tente de réduire au silence la voie authentique du peuple.
Ne croyez pas, amis lecteurs, et je vous nomme ainsi car chaque lecteur établit un lien d’amicale complicité avec l’auteur du texte, que vous allez pouvoir comprendre sans vous engager. Tous ceux qui sont habitués à s'approvisionner dans des magasins bien fournis, avec des subalternes en uniforme, méconnaissent le profond attrait qu’exerce un vendeur ambulant, athlète du travail, poussé par le besoin de lutter contre les bas salaires et la cherté de la vie. L'esprit d’indépendance héberge une bonne dose de révolte.
Dans le bâtiment puis la canne à sucre
José Manuel, surtout connu sous le nom de« Mongui », est un gladiateur, un être qui n’abandonne jamais, qui poursuit son effort malgré la dureté de la bataille. Sa vie active et professionnelle est un véritable chapelet de différents métiers. Il a commencé ouvrier du bâtiment, une activité dans laquelle il a pratiqué diverses tâches, toutes aussi rudes. Il a été ensuite coupeur de canne à sucre dans l'ancienne centrale sucrière FNTA, proche de Trinidad.
Ces deux emplois étaient liés à l’État. Aujourd’hui la centrale n’existe plus, elle a été victime de la décision de démanteler de nombreuses centrales sucrières à cause de la crise énergétique qui affecta le pays. Croyez bien que cette décision a été contestée et peu comprise car pendant plus de trois siècles, l’industrie sucrière a été la première source de revenus de l’économie nationale.
José Manuel, surtout connu sous le nom de« Mongui », est un gladiateur, un être qui n’abandonne jamais, qui poursuit son effort malgré la dureté de la bataille. Sa vie active et professionnelle est un véritable chapelet de différents métiers. Il a commencé ouvrier du bâtiment, une activité dans laquelle il a pratiqué diverses tâches, toutes aussi rudes. Il a été ensuite coupeur de canne à sucre dans l'ancienne centrale sucrière FNTA, proche de Trinidad.
Ces deux emplois étaient liés à l’État. Aujourd’hui la centrale n’existe plus, elle a été victime de la décision de démanteler de nombreuses centrales sucrières à cause de la crise énergétique qui affecta le pays. Croyez bien que cette décision a été contestée et peu comprise car pendant plus de trois siècles, l’industrie sucrière a été la première source de revenus de l’économie nationale.
Plus tard, selon ses propres mots, exprimés avec cette façon de parler propre à l'homme du commun, il a dû commencer à travailler à son compte comme vendeur de produits alimentaires car son salaire ne lui permettait pas de couvrir les dépenses de sa famille composée de sa femme et de trois enfants. Il a vendu du riz, des haricots rouges, de la viande et tout produit lui permettant d’avoir une vie meilleure. Finalement, il a décidé de changer d’activité et aujourd’hui il parcourt les rues comme vendeur de sucreries.
Apporter du pain à la famille
Mongui est un cubain simple, un homme du pays amoureux de sa terre. Dans son langage, on trouve la simplicité populaire. Avec aisance, sans même une pincée de méchanceté ou de rancune, il avoue qu’il se consacre à cette activité car le salaire que l’État verse « ne fait pas le compte » pour entretenir la famille et avoir une vie normale. Il confesse aussi, sans aucune honte, qu’il a été emprisonné à un moment donné à cause d’une bagarre dont il ne se déclare pas coupable mais sans cacher ni renier sa responsabilité.
Dévoué à son travail journalier, il répond à mes questions avec fluidité et sans aucune crainte. « Pour vivre, j’entreprends n’importe quelle affaire qui me permette d’apporter du pain à ma famille, mais sans voler. Ça jamais ! Je suis un combattant, mais je suis honnête. »
Faire de la vie la lumière de l'aube
À 48 ans, la peau et l’âme brunies par le travail, une énergie indomptable, la volonté d'aller de l’avant et de garantir ainsi aux siens les besoins de base, Mongui impressionne par son apparence sereine, son affabilité et sa volonté de travailler. Il a hérité des sucreries qu’il vend la capacité à sucrer l’existence. Il sent qu’il a, plus qu’une dette avec la vie, un défi à relever, celui d’être un homme du peuple, un héros anonyme dont la vie est l’expression même de la capacité humaine à surmonter les difficultés, à faire de la vie la lumière de l'aube.
C’est pour cela que lorsqu’il parcourt les rues de mon quartier en criant, avec sa voix puissante et ferme sa marchandise : ¡Señoritas!, ¡Capuchinos! , je sens que derrière son appel se cache une irrémissible passion d’exister qui le rend véritablement et admirablement humain et infiniment cubain.
Traduction : Rocio Guerrero
(Intertitres : rédaction d'Histoires Ordinaires)
Faire de la vie la lumière de l'aube
À 48 ans, la peau et l’âme brunies par le travail, une énergie indomptable, la volonté d'aller de l’avant et de garantir ainsi aux siens les besoins de base, Mongui impressionne par son apparence sereine, son affabilité et sa volonté de travailler. Il a hérité des sucreries qu’il vend la capacité à sucrer l’existence. Il sent qu’il a, plus qu’une dette avec la vie, un défi à relever, celui d’être un homme du peuple, un héros anonyme dont la vie est l’expression même de la capacité humaine à surmonter les difficultés, à faire de la vie la lumière de l'aube.
C’est pour cela que lorsqu’il parcourt les rues de mon quartier en criant, avec sa voix puissante et ferme sa marchandise : ¡Señoritas!, ¡Capuchinos! , je sens que derrière son appel se cache une irrémissible passion d’exister qui le rend véritablement et admirablement humain et infiniment cubain.
Traduction : Rocio Guerrero
(Intertitres : rédaction d'Histoires Ordinaires)
Texte original
Endulzando la existencia
Hollar las calles con una bandeja de dulces, esos sabrosos productos que tanta delicia proporcionan al paladar no es tarea fácil, especialmente si el recorrido se hace a través de calles empedradas y empinadas cuestas. Exige una buena salud corporal, pues no siempre la mercancía se vende fácilmente y además, junto a la distancia a recorrer se suma el gasto de energía física para cargar la bandeja de metal que contiene los productos.
Dos o tres veces cada día recorre las calles de mi barrio uno de esos vendedores. De piel trigueña, bendecida por los rayos del sol tropical, estatura mediana, fornido, con una cabellera negra a la cual asoman algunas canas que la ornan, con un pequeño bigote sobre los labios que denotan vitalidad y determinación, este personaje transita la zona con su cotidiano pregón: ¡Señoritas!, ¡Capuchinos! ¡La señorita! ¡El capuchino! Dicho con voz potente, haya lluvia o sol, calor o frío, este hombre jamás renuncia a su diaria faena.
En estos días, cuando el verano se muestra a plenitud y el calor sofoca y causa abundante transpiración, nuestro amigo prosigue, impenitente y ajeno a las dificultades, su ruta, Le he comprado sus exquisitos dulces y hoy me animé a conversar con él. La constancia de su quehacer cotidiano despertó mi atención. Su historia, las causas de este ir y venir cargado de dulces era un enigma a descifrar.
Con voz afable y esa espontaneidad del hombre sencillo, cuyo mayor blasón es ser así, simple, desinhibido, franco, me relató su historia, me hizo partícipe de un pedazo de Cuba que muchos no sospechan o no quieren aceptar, aunque sea la real. Y su relato, vivaz y gráfico, es real y raigalmente humano. Sus palabras descubrían ese rostro de la cotidianeidad tantas veces ignorado, preterido o poco divulgado, como cuando se pretende silenciar la genuina voz del pueblo.
No crean, amigos lectores, y los catalogo así porque todo lector establece un nexo de amistosa complicidad con el autor del texto, que podrán entender sin comprometerse. Quienes están habituados a adquirir sus productos en tiendas bien provistas y con dependientes uniformados, desconocen el profundo atractivo que ejerce un vendedor ambulante, atleta del trabajo, compulsado por la necesidad de luchar contra los bajos salarios y la carestía de la vida. Es un rasgo de independencia que encierra una buena dosis de rebeldía.
José Manuel, más conocido por “Mongui” es un gladiador, un ser que no ceja en su empeño por muy ardua que sea la batalla. Su vida laboral es un verdadero rosario de diferentes oficios. Comenzó por ser trabajador de la construcción, actividad en la cual desempeñó diversos oficios, todos rudos; luego fue machetero en el desaparecido central FNTA, próximo a Trinidad.
Ambos trabajos vinculados al Estado. Hoy el central ya no existe, pues fue víctima de la decisión de desmantelar numerosos centrales azucareros producto de la crisis energética que afectó al país. Y crean que esta decisión ha sido bien cuestionada y poco entendida, pues durante más de tres siglos, la industria azucarera fue la primera fuente de ingresos de la economía nacional.
Más tarde, según sus propias palabras, dichas con esa habla propia del hombre común, debió comenzar a trabajar por cuenta propia como vendedor de productos alimenticios, pues el salario no le permitía cubrir los gastos de su familia, compuesta por la esposa y tres hijos. Vendía arroz, frijoles, viandas, todo producto agrícola que le permitiera llevar una vida más desahogada. Finalmente, decidió cambiar de ocupación y hoy recorre las calles como vendedor de dulces.
Mongui es un cubano simple, criollo enamorado de su tierra. En su lenguaje hay esa simplicidad distintiva del pueblo. Con desenfado, sin pizca alguna de maldad o resentimiento confiesa, que se dedica a esta actividad porque el salario que paga el estado “no da la cuenta” para sostener a la familia y tener una vida normal. También confiesa, sin vergüenza alguna, que estuvo preso en una ocasión producto de una riña, de la cual no se confiesa culpable, aunque no esconde su responsabilidad ni reniega de ella.
Entregado a su trabajo diario, responde a mis preguntas con fluidez y sin temores. “Para vivir emprendo cualquier negocio que me permita llevar el pan a mi familia, pero sin robar. ¡Eso, jamás! Soy un luchador, pero honrado”.
A sus cuarenta y ocho años de edad, con la piel y el alma curtidas por el trabajo, su energía indomable, su afán por salir adelante y garantizar a los suyos las necesidades básicas, Mongui impresiona por su semblante sereno, su afabilidad y disposición para trabajar. Ha heredado, de los dulces que vende, la capacidad de endulzar la existencia y siente, más que una deuda con la vida, el reto de ser un hombre del pueblo, un héroe anónimo cuya vida es expresión de la capacidad humana de sobreponerse a las dificultades y hacer con su vida luz de aurora.
Por eso, cuando recorre las calles de mi barrio pregonando, con su voz fuerte y decidida su mercancía: ¡Señoritas!, ¡Capuchinos!, siento que tras de su pregón se esconde esa irredimible pasión de ser que lo hace verdadera y admirablemente humano y raigalmente cubano.
Endulzando la existencia
Hollar las calles con una bandeja de dulces, esos sabrosos productos que tanta delicia proporcionan al paladar no es tarea fácil, especialmente si el recorrido se hace a través de calles empedradas y empinadas cuestas. Exige una buena salud corporal, pues no siempre la mercancía se vende fácilmente y además, junto a la distancia a recorrer se suma el gasto de energía física para cargar la bandeja de metal que contiene los productos.
Dos o tres veces cada día recorre las calles de mi barrio uno de esos vendedores. De piel trigueña, bendecida por los rayos del sol tropical, estatura mediana, fornido, con una cabellera negra a la cual asoman algunas canas que la ornan, con un pequeño bigote sobre los labios que denotan vitalidad y determinación, este personaje transita la zona con su cotidiano pregón: ¡Señoritas!, ¡Capuchinos! ¡La señorita! ¡El capuchino! Dicho con voz potente, haya lluvia o sol, calor o frío, este hombre jamás renuncia a su diaria faena.
En estos días, cuando el verano se muestra a plenitud y el calor sofoca y causa abundante transpiración, nuestro amigo prosigue, impenitente y ajeno a las dificultades, su ruta, Le he comprado sus exquisitos dulces y hoy me animé a conversar con él. La constancia de su quehacer cotidiano despertó mi atención. Su historia, las causas de este ir y venir cargado de dulces era un enigma a descifrar.
Con voz afable y esa espontaneidad del hombre sencillo, cuyo mayor blasón es ser así, simple, desinhibido, franco, me relató su historia, me hizo partícipe de un pedazo de Cuba que muchos no sospechan o no quieren aceptar, aunque sea la real. Y su relato, vivaz y gráfico, es real y raigalmente humano. Sus palabras descubrían ese rostro de la cotidianeidad tantas veces ignorado, preterido o poco divulgado, como cuando se pretende silenciar la genuina voz del pueblo.
No crean, amigos lectores, y los catalogo así porque todo lector establece un nexo de amistosa complicidad con el autor del texto, que podrán entender sin comprometerse. Quienes están habituados a adquirir sus productos en tiendas bien provistas y con dependientes uniformados, desconocen el profundo atractivo que ejerce un vendedor ambulante, atleta del trabajo, compulsado por la necesidad de luchar contra los bajos salarios y la carestía de la vida. Es un rasgo de independencia que encierra una buena dosis de rebeldía.
José Manuel, más conocido por “Mongui” es un gladiador, un ser que no ceja en su empeño por muy ardua que sea la batalla. Su vida laboral es un verdadero rosario de diferentes oficios. Comenzó por ser trabajador de la construcción, actividad en la cual desempeñó diversos oficios, todos rudos; luego fue machetero en el desaparecido central FNTA, próximo a Trinidad.
Ambos trabajos vinculados al Estado. Hoy el central ya no existe, pues fue víctima de la decisión de desmantelar numerosos centrales azucareros producto de la crisis energética que afectó al país. Y crean que esta decisión ha sido bien cuestionada y poco entendida, pues durante más de tres siglos, la industria azucarera fue la primera fuente de ingresos de la economía nacional.
Más tarde, según sus propias palabras, dichas con esa habla propia del hombre común, debió comenzar a trabajar por cuenta propia como vendedor de productos alimenticios, pues el salario no le permitía cubrir los gastos de su familia, compuesta por la esposa y tres hijos. Vendía arroz, frijoles, viandas, todo producto agrícola que le permitiera llevar una vida más desahogada. Finalmente, decidió cambiar de ocupación y hoy recorre las calles como vendedor de dulces.
Mongui es un cubano simple, criollo enamorado de su tierra. En su lenguaje hay esa simplicidad distintiva del pueblo. Con desenfado, sin pizca alguna de maldad o resentimiento confiesa, que se dedica a esta actividad porque el salario que paga el estado “no da la cuenta” para sostener a la familia y tener una vida normal. También confiesa, sin vergüenza alguna, que estuvo preso en una ocasión producto de una riña, de la cual no se confiesa culpable, aunque no esconde su responsabilidad ni reniega de ella.
Entregado a su trabajo diario, responde a mis preguntas con fluidez y sin temores. “Para vivir emprendo cualquier negocio que me permita llevar el pan a mi familia, pero sin robar. ¡Eso, jamás! Soy un luchador, pero honrado”.
A sus cuarenta y ocho años de edad, con la piel y el alma curtidas por el trabajo, su energía indomable, su afán por salir adelante y garantizar a los suyos las necesidades básicas, Mongui impresiona por su semblante sereno, su afabilidad y disposición para trabajar. Ha heredado, de los dulces que vende, la capacidad de endulzar la existencia y siente, más que una deuda con la vida, el reto de ser un hombre del pueblo, un héroe anónimo cuya vida es expresión de la capacidad humana de sobreponerse a las dificultades y hacer con su vida luz de aurora.
Por eso, cuando recorre las calles de mi barrio pregonando, con su voz fuerte y decidida su mercancía: ¡Señoritas!, ¡Capuchinos!, siento que tras de su pregón se esconde esa irredimible pasión de ser que lo hace verdadera y admirablemente humano y raigalmente cubano.