Un quartier périphérique de la ville, où les rues sont encore en terre battue. La poussière adhère à la semelle des chaussures ; durant les jours de pluie, marcher devient un défi pour l’équilibre et la propreté des souliers. Ici, l’existence est plus simple, les passions plus visibles et les conditions de vie précaires. Ici habite un Cubain singulier.
Toujours prêt à faire une blague
Sa maison, construite moyennant des efforts prodigieux mais toujours en cours d’achèvement, avec ses murs en briques nues privés de la caresse bienfaisante de la peinture, sa porte et sa fenêtre en métal, son spacieux patio en terre où abondent des plantes de toutes sortes, ses toits en bois et en tuiles, était en d'autres temps un pauvre taudis en zinc.
Sa maison, construite moyennant des efforts prodigieux mais toujours en cours d’achèvement, avec ses murs en briques nues privés de la caresse bienfaisante de la peinture, sa porte et sa fenêtre en métal, son spacieux patio en terre où abondent des plantes de toutes sortes, ses toits en bois et en tuiles, était en d'autres temps un pauvre taudis en zinc.
Si aujourd’hui elle a un meilleur aspect, c’est parce que Ricardo, au prix d’innombrables sacrifices et avec l’aide de sa femme, de son jeune fils et d’un voisin qui est comme un frère pour lui et plus encore un monument vivant de véritable amitié, a élevé petit à petit les murs de la maison. Pour ceux qui ne connaissent pas ces efforts ardus, cela peut paraître une légende à peine croyable, mais c’est une réalité.
Examiner sa biographie, riche de curiosités dignes de la meilleure plume, c’est ouvrir les portes de l’histoire quotidienne de beaucoup de Cubains. Malgré ses 49 ans, « le maigre », tel que le connaissent ses amis, est un de ces hommes qui éclairent avec une conception incomparable de l'existence. Je ne l’ai jamais entendu maudire son sort ou se plaindre. Au contraire, il profite pleinement de sa vie et transmet cette capacité à être toujours prêt à faire une blague soudaine et amusante, celle qui soulève un rire franc et contagieux.
L'électronique en autodidacte
À 17 ans, après avoir eu son diplôme d’électricien de maintenance dans un lycée professionnel, il a démarré sa vie professionnelle dans « la Papelera de Jatibonico », un grand complexe industriel situé à environ 120 kilomètres de Trinidad. Là-bas, il était obligé d’habiter dans une auberge pour travailleurs du lundi au vendredi et il rentrait dans sa ville natale seulement les week-ends. Il a abandonné cet emploi car, bien qu'ayant droit à un logement, on ne le lui a pas accordé et, une fois marié et avec un enfant, l'éloignement lui rendait impossibles les voyages et l’attention due à sa famille.
À 17 ans, après avoir eu son diplôme d’électricien de maintenance dans un lycée professionnel, il a démarré sa vie professionnelle dans « la Papelera de Jatibonico », un grand complexe industriel situé à environ 120 kilomètres de Trinidad. Là-bas, il était obligé d’habiter dans une auberge pour travailleurs du lundi au vendredi et il rentrait dans sa ville natale seulement les week-ends. Il a abandonné cet emploi car, bien qu'ayant droit à un logement, on ne le lui a pas accordé et, une fois marié et avec un enfant, l'éloignement lui rendait impossibles les voyages et l’attention due à sa famille.
Ensuite, il a commencé à travailler comme « pistero » dans une entreprise de transport où il était chargé de fournir du carburant aux cars de Trinidad car, à cette époque là, le bloc socialiste existait encore et le pétrole provenant de l’Union Soviétique garantissait le fonctionnement du parc automobile de l’île.
De là, il est parti travailler comne électricien dans le « Tejar La Milpa », qui avait été propriété de son grand-père paternel. Lorsque la période de la crise est arrivée, suite à l’effondrement du bloc socialiste en Europe de l’est, Ricardo a perdu son emploi et a dû aller travailler comme « chapeador », c’est-à-dire comme coupeur d’herbe et d’arbres dans l’agriculture. Finalement, il a réussi à trouver un autre emploi, celui qu’il occupe actuellement dans l’atelier d’ « Electromedicina » où il répare les équipements médicaux des installations hospitalières et de santé de la municipalité.
Ce travail, il ne le doit qu’à sa capacité à étudier l’électronique en autodidacte. «Le maigre », comme l’appellent ses voisins et amis, est capable de réparer de nombreux équipements electroménagers tels que les fers à repasser, téléviseurs, radios, DVDF, chaînes et autres. Il a appris aussi une des leçons les plus difficiles : comment survivre dans les moments fatidiques ?
Ce travail, il ne le doit qu’à sa capacité à étudier l’électronique en autodidacte. «Le maigre », comme l’appellent ses voisins et amis, est capable de réparer de nombreux équipements electroménagers tels que les fers à repasser, téléviseurs, radios, DVDF, chaînes et autres. Il a appris aussi une des leçons les plus difficiles : comment survivre dans les moments fatidiques ?
Sa mallette d’outils, compagne inséparable
Néanmoins - et ceci est un dénominateur commun chez les travailleurs cubains - le salaire s'avère insuffisant pour assurer les besoins de sa famille. C’est pour cela que pendant ses temps libres, il s'emploie à torréfier et à moudre du café qu’il vend ensuite pour soutenir l’économie familiale. De plus, il répare à domicile quantité d'appareils électriques qu’on lui amène.
Néanmoins - et ceci est un dénominateur commun chez les travailleurs cubains - le salaire s'avère insuffisant pour assurer les besoins de sa famille. C’est pour cela que pendant ses temps libres, il s'emploie à torréfier et à moudre du café qu’il vend ensuite pour soutenir l’économie familiale. De plus, il répare à domicile quantité d'appareils électriques qu’on lui amène.
La ténacité est son trait le plus distinctif. À 48 ans, un âge où on est encore jeune, Ricardo fait plus vieux. Sa chevelure noire est pleine de cheveux gris comme sa moustache qu’il exhibe avec fierté. Fumeur invétéré, il n’est pas de ceux qui aiment les boissons alcoolisées ou les jeux. Sa plus grande distraction est de regarder des films à la télévision ou dans le lecteur DVD qu’il a dans son humble foyer, écouter le chant des oiseaux chanteurs qui ornent sa maison et discuter avec ses voisins et amis les plus proches. De taille moyenne et d'une corpulence mince, malgré ses problèmes de santé car il souffre du système digestif, il est un cubain entrepreneur et décidé, un de ceux qui ne cèdent pas et qui vont toujours de l’avant, confiant en l’avenir.
Avant, il parcourait quotidiennement le village à pied. Aujourd’hui, grâce à cet hasard qui favorise toujours les battants, il le fait sur un vélo qui a de nouveaux pneus, cadeau d’un ami qui l’apprécie et qui connaît ses valeurs humaines. Ce n’est pas son moindre exploit que de parcourir plusieurs kilomètres, environ quinze, pour aller de sa maison au travail et vice-versa. Toujours accompagné de sa mallette d’outils, compagne inséparable de ses parcours.
Une lumière intérieure
Une lumière intérieure
Je le vois presque tous les jours de bonne humeur, avec le sourire et une patience bénédictine, affrontant l'existence souffrante et digne d'un cubain honnête et bon travailleur, toujours pressé d’améliorer sa vie, de récupérer autant de bois qu'il lui est utile pour finir de sécuriser son logement précaire. Je pense à sa table à manger, très pauvre mais toujours propre et bien présentée, sa franchise qui invite au dialogue, sa modestie et sa simplicité, cet indomptable caractère de batailleur et son amour infini des êtres humains, pour servir et aider son prochain, je saisis la véritable valeur de la vertu, celle qui sait se taire, être constante et serviable.
“Le maigre” n’est pas un symbole ni un monument. Il n’est pas un héros, ni un paradigme. Plus encore, plus que tout ça, il est une part de la cubanité en marche et possède la sérénité de ceux qui ont une lumière intérieure et vont à la conquête du plus grand trésor des hommes : leur véritable dimension humaine.
Traduction : Rocio Guerrero
(Intertitres : rédaction d'Histoires Ordinaires)
Texte original
El flaco Ricardo o el valor de la entrega
Traduction : Rocio Guerrero
(Intertitres : rédaction d'Histoires Ordinaires)
Texte original
El flaco Ricardo o el valor de la entrega
En una barriada periférica de la villa, cuyas calles aún son de tierra, el polvo se adhiere a la suela de los zapatos y en los días de lluvia caminar es un desafío al equilibrio y la limpieza del calzado, allí donde la existencia es más simple, las pasiones más visibles y las condiciones de vida son precarias, vive este singular cubano.
Su casa, construida con esfuerzos ingentes, pero aún pendiente de terminación, con sus paredes de ladrillos desnudos, sin la caricia benéfica de la pintura, su puerta y ventana de metal, un espacioso patio de tierra donde abundan todo tipo de plantas, sus techos de madera y tejas, fue en otro tiempo un pobre rancho de zinc. SI hoy tiene mucho mejor aspecto, es porque Ricardo, a costa de innumerables sacrificios y con la ayuda de su esposa, su joven hijo y un vecino que es como un hermano o un monumento viviente a la amistad verdadera, poco a poco ha levantado las paredes. Para quienes no saben de estos esfuerzos ímprobos, podría parecer una leyenda apenas creíble, pero es una realidad.
Repasar su biografía, rica en curiosidades dignas de mejor pluma, es abrir las puertas de la historia cotidiana de muchos cubanos. A pesar de sus 49 años, el flaco, como lo conocen sus amigos, es de esos hombres que alumbran con un gracejo inconfundible la existencia. No le escuchado jamás maldecir de su suerte ni quejarse. Al contrario, disfruta a plenitud su vida y contagia con esa capacidad de estar siempre dispuesto a la broma oportuna y feliz, esa que despierta la risa franca y contagiosa.
A los 17 años de edad, tras graduarse de electricista de mantenimiento en un Instituto Politécnico, inició su vida laboral en la Papelera de Jatibonico, un gran complejo industrial situado a unos 120 kilómetros de Trinidad. Allí debía vivir en un albergue para trabajadores de lunes a viernes y solamente los fines de semana regresaba a su ciudad natal. Abandonó este empleo porque, a pesar de tener derecho a que se le otorgara una vivienda, no lo hicieron y la lejanía, una vez casado y con un hijo, le imposibilitaba los viajes y la atención debida a su familia.
Luego, comenzó a trabajar como pistero en la Empresa de Transporte, o sea, era el encargado de proveer de combustible a los ómnibus trinitarios, pues en esa época existía el extinto campo socialista y el petróleo proveniente de la Unión Soviética garantizaba el funcionamiento del parque automotor de la isla. De ahí pasó a trabaja en el Tejar La Milpa, que había sido propiedad de su abuelo paterno como electricista Cuando llegó la época de la crisis, tras el derrumbe del campo socialista en Europa del este, Ricardo perdió su empleo y debió ir a trabajar como chapeador, o sea, como cortador de hierba y árboles en la agricultura.
Finalmente, logró conseguir otro empleo, que actualmente desempeña, en el taller de Electromedicina perteneciente a la Dirección Municipal de Salud, donde repara los equipos médicos de las instalaciones hospitalarias y de salud del municipio. Y este trabajo lo debe a su capacidad para, de forma autodidacta, haber estudiado electrónica. El flaco, como le conocen y nombran sus vecinos y amigos, es capaz de reparar numerosos equipos electrodomésticos, tales como planchas, televisores, radios, equipos de DVDF, grabadoras y otros. Ha aprendido una de las más difíciles lecciones: cómo sobrevivir en períodos aciagos.
Luego, comenzó a trabajar como pistero en la Empresa de Transporte, o sea, era el encargado de proveer de combustible a los ómnibus trinitarios, pues en esa época existía el extinto campo socialista y el petróleo proveniente de la Unión Soviética garantizaba el funcionamiento del parque automotor de la isla. De ahí pasó a trabaja en el Tejar La Milpa, que había sido propiedad de su abuelo paterno como electricista Cuando llegó la época de la crisis, tras el derrumbe del campo socialista en Europa del este, Ricardo perdió su empleo y debió ir a trabajar como chapeador, o sea, como cortador de hierba y árboles en la agricultura.
Finalmente, logró conseguir otro empleo, que actualmente desempeña, en el taller de Electromedicina perteneciente a la Dirección Municipal de Salud, donde repara los equipos médicos de las instalaciones hospitalarias y de salud del municipio. Y este trabajo lo debe a su capacidad para, de forma autodidacta, haber estudiado electrónica. El flaco, como le conocen y nombran sus vecinos y amigos, es capaz de reparar numerosos equipos electrodomésticos, tales como planchas, televisores, radios, equipos de DVDF, grabadoras y otros. Ha aprendido una de las más difíciles lecciones: cómo sobrevivir en períodos aciagos.
Sin embargo, -y esto es un denominador cubano de los trabajadores cubanos- el salario le resulta insuficiente para mantener a su familia. Por ello, en su tiempo libre, se dedica a tostar y moler café, que luego vende para aliviar la economía familiar y además, repara a domicilio cuantos equipos eléctricos le lleven. La tenacidad es su rasgo distintivo. A pesar de sus 48 años, pues aún es joven, Ricardo parece algo mayor. Su negra cabellera está llena de cabellos grises, así como su bigote, que exhibe con orgullo.
Fumador empedernido, no es de quienes gustan de las bebidas alcohólicas o los juegos. Su mayor distracción es ver filmes en la televisión o en el aparato de DVD que tiene en su modesto hogar, escuchar el canto de las aves canoras que adornan su casa y conversar con sus vecinos y amigos más cercanos. De estatura mediana y complexión física delgada, a pesar de sus problemas de salud, pues padece del aparato digestivo, es un cubano emprendedor y decidido, de esos que no ceden y siempre va hacia adelante, confiando en el porvenir.
Fumador empedernido, no es de quienes gustan de las bebidas alcohólicas o los juegos. Su mayor distracción es ver filmes en la televisión o en el aparato de DVD que tiene en su modesto hogar, escuchar el canto de las aves canoras que adornan su casa y conversar con sus vecinos y amigos más cercanos. De estatura mediana y complexión física delgada, a pesar de sus problemas de salud, pues padece del aparato digestivo, es un cubano emprendedor y decidido, de esos que no ceden y siempre va hacia adelante, confiando en el porvenir.
Antes, recorría el pueblo diariamente a pie. Hoy, gracias a esa casualidad que siempre favorece a los luchadores, lo hace en una bicicleta con llantas nuevas, regalo de un amigo que le aprecie y conoce sus valores humanos. No es pequeña su diaria proeza de recorrer varios kilómetros, aproximadamente 15, para ir y venir de la casa la trabajo y viceversa. Siempre acompañado con su maletín de herramientas, compañero inseparable de sus carreras.
Cuando le veo, casi a diario, con su sonrisa, buen humor y esa paciencia benedictina afrontar su existencia, sufrida y digna de cubano honrado y trabajador, afanado siempre en mejorar su vida, recoger cuanto pedazo de madera le pueda ser útil para terminar de asegurar su precaria vivienda y pienso en su mesa de comer, bastante pobre, pero siempre limpia y bien presentable, su franqueza que invita al diálogo, su modestia y sencillez, ese indomable carácter de batallador y su infinito amor a los seres humanos, a servir y ayudar al prójimo comprendo el verdadero valor de la virtud, esa que sabe ser callada, constante y servicial.
El flaco no es un símbolo ni un monumento. No es un héroe, ni un paradigma. Más, mucho más que eso, es un pedazo de cubanía que marcha, con la serenidad de quienes tienen en el alma toda la luz, a la conquista del mayor tesoro de los hombres: su verdadera dimensión humana.