L'Afdi Bretagne soutient des exploitations familiales à Madagascar (photo AFDI Bretagne).
René Collin, 63 ans, ancien agriculteur à Bédée près de Rennes, a été en responsabilité professionnelle durant toute sa carrière. Secrétaire général puis président de la FDSEA d’Ille-et-Vilaine pendant six ans, premier vice-président de la chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine pendant six ans, il est aujourd’hui président de l’Afdi Bretagne, agriculteurs français et développement international.
Parlez-nous de l’Afdi…
L’association a été mise en place en Bretagne en 1981, par François Guézou, originaire de Plouézec dans les Côtes d’Armor, alors président de la chambre d’agriculture des Côtes d’Armor, figure emblématique de l'agriculture bretonne et française, décédé en 2009. Ses objectifs sont de sensibiliser la profession agricole et rurale française à la situation de leurs homologues du sud et d’accompagner les organisations paysannes des pays du sud dans leur structuration et leur développement. Elle a été créée en 1975 par les organisations professionnelles agricoles françaises que sont l’Apca (chambres d’agriculture de France), la CNMCCA (Confédération nationale de la mutualité, du crédit et de la coopération agricoles), la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et JA (Jeunes agriculteurs). Elle est gérée et animée aujourd’hui par une cinquantaine de salariés et 6000 professionnels bénévoles. Le conseil d’administration régional est constitué d’une quinzaine de membres, tous issus du monde agricole. Au sein de sa gouvernance, deux collèges, l’un pour les organisations professionnelles agricoles, l’autre pour les individus et autres organismes. Chaque région est représentée au Conseil d’administration d’Afdi National, et bénéficie de fonds pour ses actions provenant de l’AFD (Agence française de Développement).
Parlez-nous de l’Afdi…
L’association a été mise en place en Bretagne en 1981, par François Guézou, originaire de Plouézec dans les Côtes d’Armor, alors président de la chambre d’agriculture des Côtes d’Armor, figure emblématique de l'agriculture bretonne et française, décédé en 2009. Ses objectifs sont de sensibiliser la profession agricole et rurale française à la situation de leurs homologues du sud et d’accompagner les organisations paysannes des pays du sud dans leur structuration et leur développement. Elle a été créée en 1975 par les organisations professionnelles agricoles françaises que sont l’Apca (chambres d’agriculture de France), la CNMCCA (Confédération nationale de la mutualité, du crédit et de la coopération agricoles), la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et JA (Jeunes agriculteurs). Elle est gérée et animée aujourd’hui par une cinquantaine de salariés et 6000 professionnels bénévoles. Le conseil d’administration régional est constitué d’une quinzaine de membres, tous issus du monde agricole. Au sein de sa gouvernance, deux collèges, l’un pour les organisations professionnelles agricoles, l’autre pour les individus et autres organismes. Chaque région est représentée au Conseil d’administration d’Afdi National, et bénéficie de fonds pour ses actions provenant de l’AFD (Agence française de Développement).
De quelle manière intervenez-vous ?
Toutes et tous, nous sommes engagés dans la coopération internationale et nous nous appuyons sur nos expériences syndicales, économiques et sociales pour favoriser l’engagement en faveur de l’agriculture familiale, l’accompagnement d’organisations paysannes des pays en développement, la sensibilisation du monde agricole breton au développement international. Cela se traduit concrètement par des échanges professionnels entre pairs et le partage de savoir-faire qui favorisent l’autonomie des paysans, la catégorie de la population la plus touchée par la pauvreté à l’échelle mondiale.
Quels projets sont menés en Bretagne ?
Nous intervenions auprès de deux pays. Le Mali mais nous avons dû y interrompre notre intervention au vu de la situation socio politique et diplomatique avec la France. En revanche, nous intervenons toujours à Madagascar avec une première opération au nord, avec l’Union Matanjaka qui regroupe 430 exploitations familiales. Nous accompagnons l’organisation dans son appui aux pratiques agroécologiques, à l’installation de jeunes agriculteurs, au développement de la filière riz parfumé, à la production et à la diffusion de compost et plants forestiers ou fruitiers.
Et une deuxième opération au centre, depuis une vingtaine d’années, dans la région de Tsiroanomandidy, avec l’APDIP, une organisation qui regroupe 460 exploitations familiales, là aussi en appui aux pratiques agroécologiques et à l’installation de jeunes agriculteurs mais aussi en appui à la production de semences (haricot, riz, maïs) et à la reforestation dans les exploitations. L’APDIP est devenue une référence pour le pays, notamment auprès du réseau SOA (syndicat des organisations agricoles), dont elle est adhérente.
Toutes et tous, nous sommes engagés dans la coopération internationale et nous nous appuyons sur nos expériences syndicales, économiques et sociales pour favoriser l’engagement en faveur de l’agriculture familiale, l’accompagnement d’organisations paysannes des pays en développement, la sensibilisation du monde agricole breton au développement international. Cela se traduit concrètement par des échanges professionnels entre pairs et le partage de savoir-faire qui favorisent l’autonomie des paysans, la catégorie de la population la plus touchée par la pauvreté à l’échelle mondiale.
Quels projets sont menés en Bretagne ?
Nous intervenions auprès de deux pays. Le Mali mais nous avons dû y interrompre notre intervention au vu de la situation socio politique et diplomatique avec la France. En revanche, nous intervenons toujours à Madagascar avec une première opération au nord, avec l’Union Matanjaka qui regroupe 430 exploitations familiales. Nous accompagnons l’organisation dans son appui aux pratiques agroécologiques, à l’installation de jeunes agriculteurs, au développement de la filière riz parfumé, à la production et à la diffusion de compost et plants forestiers ou fruitiers.
Et une deuxième opération au centre, depuis une vingtaine d’années, dans la région de Tsiroanomandidy, avec l’APDIP, une organisation qui regroupe 460 exploitations familiales, là aussi en appui aux pratiques agroécologiques et à l’installation de jeunes agriculteurs mais aussi en appui à la production de semences (haricot, riz, maïs) et à la reforestation dans les exploitations. L’APDIP est devenue une référence pour le pays, notamment auprès du réseau SOA (syndicat des organisations agricoles), dont elle est adhérente.
Mme Fenitra, jeune agricultrice installée avec l'Apdip de Madagascar avec l'appui de l'Afdi Bretagne (photo AFDI Bretagne).
Quelle philosophie vous anime ?
Le principe est toujours le même. Il ne s’agit pas d’intervenir en direct ni d’amener du matériel mais bien en appui et conseil auprès des paysannes et des paysans à travers les organisations professionnelles. Nous appuyons l’embauche des techniciens sur place et leur prise en charge dans la durée. Nous apportons, très modestement, nos expériences, nos savoir-faire, avec aussi nos questionnements et nos incertitudes pour chercher ensemble des solutions, améliorer les pratiques culturales, réfléchir à la transition écologique, mettre en place des débouchés et circuits de distribution de leurs productions. C’est de l’accompagnement et chacun apporte à l’autre dans une réciprocité gagnant-gagnant. De nombreuses problématiques nous sont communes, ne serait-ce que le réchauffement climatique…
Le Cneap Bretagne fait partie de votre conseil d‘administration. Quel sens a pour vous ce partenariat ?
Régulièrement, nous intervenons dans les établissements scolaires pour partager notre démarche, faire connaître la coopération internationale, sensibiliser les jeunes à la citoyenneté et à la solidarité avec les pays du Sud. Nous sommes certains qu’avec l’arrivée de Laura Renaux au sein de notre conseil d’administration, nous pourrons amplifier et dynamiser ces échanges avec les lycées agricoles privés de Bretagne. Il est important de garder cet œil ouvert sur la planète et de ne pas nous replier sur nous-mêmes. C’est le message que nous souhaitons transmettre aux jeunes en formation.
Propos recueillis par Tugdual Ruellan.
Agriculteurs français et développement international | Afdi - Agriculteurs français et développement international (afdi-opa.org)
Le principe est toujours le même. Il ne s’agit pas d’intervenir en direct ni d’amener du matériel mais bien en appui et conseil auprès des paysannes et des paysans à travers les organisations professionnelles. Nous appuyons l’embauche des techniciens sur place et leur prise en charge dans la durée. Nous apportons, très modestement, nos expériences, nos savoir-faire, avec aussi nos questionnements et nos incertitudes pour chercher ensemble des solutions, améliorer les pratiques culturales, réfléchir à la transition écologique, mettre en place des débouchés et circuits de distribution de leurs productions. C’est de l’accompagnement et chacun apporte à l’autre dans une réciprocité gagnant-gagnant. De nombreuses problématiques nous sont communes, ne serait-ce que le réchauffement climatique…
Le Cneap Bretagne fait partie de votre conseil d‘administration. Quel sens a pour vous ce partenariat ?
Régulièrement, nous intervenons dans les établissements scolaires pour partager notre démarche, faire connaître la coopération internationale, sensibiliser les jeunes à la citoyenneté et à la solidarité avec les pays du Sud. Nous sommes certains qu’avec l’arrivée de Laura Renaux au sein de notre conseil d’administration, nous pourrons amplifier et dynamiser ces échanges avec les lycées agricoles privés de Bretagne. Il est important de garder cet œil ouvert sur la planète et de ne pas nous replier sur nous-mêmes. C’est le message que nous souhaitons transmettre aux jeunes en formation.
Propos recueillis par Tugdual Ruellan.
Agriculteurs français et développement international | Afdi - Agriculteurs français et développement international (afdi-opa.org)