Tout a commencé avec la rencontre de Pascal Lesage, habitant du quartier depuis plus de 13 ans. Pascal est bénévole au local photographique de Maurepas, et s’est spécialisé dans les techniques photographiques du sténopé et du cyanotype. Étant lui-même habitant du quartier, il était la personne parfaite pour nous y intégrer autour d’un point central : la photographie. Nous avons donc décidé d’organiser un atelier photo pour initier celles et ceux qui le souhaitaient à cette technique unique en son genre : le sténopé. Une occasion parfaite de rencontrer quelques habitants du quartier et en apprendre davantage sur leurs histoires.
9 h : la découverte du sténopé
Nous sommes donc samedi 11 mars, et l’atelier commence. Dès 9h, Pascal prend les rênes et explique le fonctionnement de la photographie sténopé. Pour le soixantenaire, rien de plus simple, après plus de 8 années de pratique. Mais pour les participantes, Brenna et Fatima, pas si évident de comprendre comment une boite en métal percée de minuscules trous d’aiguilles puisse produire une photo. Pas d’inquiétude, rien ne vaut la pratique pour se faire la main. Pascal équipe tout le monde d’une “boîte de photo” plus ou moins percée, et nous voilà déjà en route pour la première séance photo.
Tour à tour, il explique à chacun comment fonctionne sa boîte. Le processus est minutieux : il faut positionner sa boîte face aux paysage que l’on souhaite photographier, puis retirer le scotch noir d’un trou pour laisser passer de la lumière sur le papier photo placé à l’intérieur de la boîte. Le temps de pose est aussi très important puisque la photo peut être trop exposée, ou au contraire pas assez, en fonction du temps où le trou reste ouvert.
Les participantes s’essayent donc à leur premières photos. Brenna Dano a choisi de photographier l’aire de jeu et les arches près de l’arrêt de bus Gros Chêne. “C’est l'endroit où j’ai grandi, j’y ai beaucoup de souvenirs”, confie-t-elle, nostalgique. “Avant il y avait plus d’arbres, avec trois cerisiers juste ici ! Mais les arcades n’ont pas changé, j’y jouais à la marchande quand j’étais petite.” Concentrée, elle dépose sa boîte sur le petit muret en pierre et retire précautionneusement le scotch noir, chronomètre en main. À une minute et trente secondes pétantes, elle s’empresse de reboucher le trou, toute contente.
11 h : révélation dans la chambre noire
C’est maintenant l’heure d’aller révéler les premières créations. Pascal nous invite dans la chambre noire du cabinet. Equipés de lampes frontales rouges, car la révélation se fait dans le noir, nous observons le professionnel en action. Après avoir soigneusement retiré le scotch qui scellait la boite, il plonge le papier photo qui s’y trouvait dans un bac de liquide révélateur. Après quelques va-et-vient dans le liquide transparent, le paysage se dessine peu à peu sous les yeux émerveillés de Brenna et Fatima.
Les participantes s’essayent donc à leur premières photos. Brenna Dano a choisi de photographier l’aire de jeu et les arches près de l’arrêt de bus Gros Chêne. “C’est l'endroit où j’ai grandi, j’y ai beaucoup de souvenirs”, confie-t-elle, nostalgique. “Avant il y avait plus d’arbres, avec trois cerisiers juste ici ! Mais les arcades n’ont pas changé, j’y jouais à la marchande quand j’étais petite.” Concentrée, elle dépose sa boîte sur le petit muret en pierre et retire précautionneusement le scotch noir, chronomètre en main. À une minute et trente secondes pétantes, elle s’empresse de reboucher le trou, toute contente.
11 h : révélation dans la chambre noire
C’est maintenant l’heure d’aller révéler les premières créations. Pascal nous invite dans la chambre noire du cabinet. Equipés de lampes frontales rouges, car la révélation se fait dans le noir, nous observons le professionnel en action. Après avoir soigneusement retiré le scotch qui scellait la boite, il plonge le papier photo qui s’y trouvait dans un bac de liquide révélateur. Après quelques va-et-vient dans le liquide transparent, le paysage se dessine peu à peu sous les yeux émerveillés de Brenna et Fatima.
Le timing est toujours très important, car quelques secondes de trop dans le révélateur peuvent rendre la photo complètement noire. Mais là encore, Pascal sait ce qu’il fait, et ressort la photo parfaitement révélée qu’il rince sous de l’eau froide avant de la mettre à sécher, collée sur son frigo. Comme il nous l’explique, “ce n’est que le négatif.” Avec des gestes assurés mais minutieux, il saisit un nouveau papier photo qu’il superpose au négatif tout juste sec. Le temps d’une seconde, il flashe les papiers l’un sur l’autre avec la lumière blanche d’une lampe de bureau avant de plonger ce nouveau papier dans le liquide révélateur.
La manipulation est identique et il ne faut que quelques secondes pour que le paysage de Brenna apparaisse sous nos yeux, cette fois en positif. Pascal rince la photo, la fait sécher au sèche-cheveux pour plus de rapidité et nous montre le résultat. D’une boite à thé trouée, nous obtenons une belle image en noir et blanc de l’air de jeu du Gros Chêne. Chacun s’essaye à l’exercice et les images se multiplient. Toutefois, quelques ratés témoignent de la difficile maîtrise de cette pratique dont le temps de pose, la patience et la captation de la lumière sont les maîtres mots.
La manipulation est identique et il ne faut que quelques secondes pour que le paysage de Brenna apparaisse sous nos yeux, cette fois en positif. Pascal rince la photo, la fait sécher au sèche-cheveux pour plus de rapidité et nous montre le résultat. D’une boite à thé trouée, nous obtenons une belle image en noir et blanc de l’air de jeu du Gros Chêne. Chacun s’essaye à l’exercice et les images se multiplient. Toutefois, quelques ratés témoignent de la difficile maîtrise de cette pratique dont le temps de pose, la patience et la captation de la lumière sont les maîtres mots.
14h : les différentes visions de Maurepas
Après une pause déjeuner bien méritée, l’atelier reprend. Il est maintenant 14h, et nous partons de nouveau faire un tour de Maurepas. Cette fois, nous demandons à chaque participant de capter, avec sa boîte, sa propre vision du quartier. Sous les conseils avisés de Pascal, chacun prend, tour à tour, son cliché. Comme il le rappelle : “Ce qui est génial avec le sténopé, c’est que chaque image est unique.” Une fois le trou ouvert, la concentration est maximale, il n’y aura pas de deuxième chance. Des arbres fleuris aux bancs abandonnés, en passant par un parc pour enfants, chacun trouve son endroit idéal. Finalement, nous obtenons 8 perspectives d’un même espace. Pour Brenna, Maurepas, c’est l’aire de jeux ; pour Fatima, ce sont les arbres et pour Pascal, ce sont les gens qui l'habitent. Nous rentrons finalement au cabinet photo pour révéler les derniers clichés.
17 h : bilan très positif de l’atelier
La journée se termine autour d’une tasse de café, en admirant les divers clichés réalisés dans la journée. “C’était génial et très enrichissant”, confie Brenna. “Pascal, t’as assuré !” lance-t-elle en lui tapant sur l’épaule. “Je trouve que c’est super cette technique photo, avec son propre appareil et un résultat très rapide. Et ça s’intègre dans le mouvement de récup’, recyclage en plus.” Pascal, ravi d’avoir pu enseigner les bases de sa passion, s’empresse de sécher les dernières photos au sèche-cheveux pour que chacun puisse emporter la sienne.
Pour le photographe bénévole, le sténopé est une pratique unique qui requiert patience et technique. Mais c’est aussi un art attirant de plus en plus d'étudiants qui viennent faire un stage à son cabinet. Depuis quelques années, Pascal Lesage organise donc des ateliers photos. Sans attendre de retour, le soixantenaire espère transmettre sa passion pour la photographie sténopé, en commençant par son quartier.
Laurine Le Goff , Camille Debaud