2018 12 20 Sarah émerveillée face à l'engagement solidaire des étudiants.mp3 (8.82 Mo)
Sarah Brault est chargée de développement local à Rennes pour l’Afev, Association de la Fondation étudiante pour la ville. Dans les actions proposées aux étudiants, il y a l’accompagnement individualisé d’enfants et de jeunes ou la colocation à projets solidaires. Et elle ne cesse de s’émerveiller de l’engagement des étudiants, pourtant en situation précaire, animés par ce désir d’être utiles.
La petite Iman, 10 ans, a les yeux qui brillent ce jour-là. Noa lui fait découvrir l’exposition sur la danse que proposent Les Champs-Libres à Rennes. Elle qui rêve de tutu, de pointes et de ballets… Iman est d’origine tchétchène. Installée à Rennes depuis quelque mois avec sa famille, elle a tant encore à apprendre. Et Noa se fait un plaisir de lui faire découvrir sa ville : « On allait à la piscine, au cinéma, se promener dans un parc, raconte-t-elle. Parfois, c’était Iman qui me faisait visiter son quartier, son école. C’était un moment à elle, rien que pour elle. »
Très vite, un lien privilégié s’établit avec la famille. D’octobre 2017 à juin, Noa multiplie les occasions de rencontre, partage les repas et les anniversaires de la famille. Elle vient juste de sortir du lycée. En attendant une entrée à la faculté de psychologie à Villejean, elle a choisi de s’engager dans un service civique : « J’ai découvert l’Afev, Association de la Fondation étudiante pour la ville, et ai tout de suite été séduite par leur proposition d’actions solidaires. »
La petite Iman, 10 ans, a les yeux qui brillent ce jour-là. Noa lui fait découvrir l’exposition sur la danse que proposent Les Champs-Libres à Rennes. Elle qui rêve de tutu, de pointes et de ballets… Iman est d’origine tchétchène. Installée à Rennes depuis quelque mois avec sa famille, elle a tant encore à apprendre. Et Noa se fait un plaisir de lui faire découvrir sa ville : « On allait à la piscine, au cinéma, se promener dans un parc, raconte-t-elle. Parfois, c’était Iman qui me faisait visiter son quartier, son école. C’était un moment à elle, rien que pour elle. »
Très vite, un lien privilégié s’établit avec la famille. D’octobre 2017 à juin, Noa multiplie les occasions de rencontre, partage les repas et les anniversaires de la famille. Elle vient juste de sortir du lycée. En attendant une entrée à la faculté de psychologie à Villejean, elle a choisi de s’engager dans un service civique : « J’ai découvert l’Afev, Association de la Fondation étudiante pour la ville, et ai tout de suite été séduite par leur proposition d’actions solidaires. »
Lutter contre la relégation dans les quartiers
Depuis 1991, l’Afev lutte contre les inégalités et la relégation dans les quartiers populaires en France. Présente dans 350 quartiers, organisant plus d’un million d’heures d’engagement solidaire par an, elle est devenue le premier réseau d’intervention d’étudiants dans les quartiers populaires. « Le cœur de notre intervention, explique Sarah Brault, chargée de développement local à Rennes pour l’association, c’est l’accompagnement individualisé : nous proposons à des étudiants d’accompagner un enfant deux heures par semaine pour une sortie culturelle, une découverte des structures du quartier ou de la ville, des bibliothèques, de l’université... Il s’agit de développer la confiance et l’estime de soi des enfants. C’est aussi un accompagnement à l’apprentissage, à la mobilité, une aide à la lecture, à la compréhension de la langue française. »
Ce sont généralement les enseignants qui signalent à l’Afev les enfants nécessitant ce type d’accompagnement. À Villejean, 90 enfants, du primaire au collège, ont ainsi été accompagnés par des étudiants. L’an passé, 340 étudiants se sont engagés dont 60 % de Rennes 2. Plusieurs résident d’ailleurs dans le quartier de Villejean. Ce sont majoritairement des filles, de tous les âges, inscrits surtout en sciences humaines et sociales mais aussi en sciences, en économie ou en droit. « C’est une relation très riche qui se noue dans une forme de réciprocité, estime Sarah. Les jeunes sortent grandis de cette expérience et il n’est pas rare qu’ils renouvellent leur engagement durant leurs années d’étude. »
Colocation solidaire
C’est le cas de Noa qui a souhaité poursuivre alors qu’elle découvrait la fac et le quartier de Villejean : « J’étais vraiment très enthousiaste de ce que j’avais vécu avec la petite Iman. Je me suis inscrite dans le projet Kaps de colocations à projets solidaires, animé par l’Afev, et suis devenue « kapseuse » ! » Le principe est simple : le jeune s’engage, à raison de cinq heures par semaine, à animer un espace de rencontre et de convivialité avec les habitants, les voisins, autour d’un café ou d’un goûter ou à co-construire un projet avec les structures du quartier et les habitants. L’équipe de l’Afev est à leur disposition pour accompagner et soutenir les démarches. En contrepartie, le jeune peut accéder à un logement social qu’il partage en colocation avec d’autres jeunes engagés dans la même démarche.
« On est quatre, raconte Noa, dans un logement géré par Espacil. Chacun a sa chambre et on partage cuisine, salle de bains et salon. On a entre 18 et 30 ans. Chacun paye 230 € par mois ce qui est pour nous très avantageux pour avoir un logement à côté de la fac. C’est un contrat qui me paraît tout à fait juste et en plus, tellement enrichissant du point de vue humain ».
D'abord, le désir d'être utile
Déjà, les « kapseurs » pensent à la prochaine rencontre : un repas partagé en janvier avec des petits plats de plusieurs pays : « On commence à être connu, des regards et des petits bonjours s’échangent dans l’immeuble. Tous les quatre, nous avons beaucoup de plaisir à vivre ce projet. Tout se concilie bien avec notre vie étudiante. J’envisage de poursuivre en accompagnant aussi un enfant à Villejean. »
Vingt-deux étudiants de moins de 30 ans se sont ainsi engagés dans de ce projet de colocations solidaires à Villejean : « C’est remarquable, confie Sarah Brault, car bon nombre de ces étudiants sont eux-mêmes en situation de précarité. Ils trouvent néanmoins la force et le temps de s’engager bénévolement dans des actions de solidarité, avec ce désir très fort, d’être utiles ».
Texte et photos : Tugdual Ruellan
Contact :
Sarah Brault, chargée de développement local, Afev Rennes
Tél. 02 99 65 75 82
www.afev.org