Déménager, oui mais vivre sur le quartier !

Simone Gougeon (79 ans) habite rue de Bourbonnais depuis 2005, après un passage rue du Nivernais de 1967 à 1982 puis un séjour à Laval. Elle a eu des informations sur le déménagement en début d'année  à la Maison de quartier.  Lors d'un entretien individuel, elle a  exprimé ses souhaits. Elle a demandé un T3 comme son appartement aujourd'hui. Au départ, Espacil lui propose un T2, car elle est seule.Une pièce de son appartement est occupée par ses activités : origami, colliers bracelets... : « Mes activités m'occupent l'esprit ». Elle obtient un T3 rue du Nivernais. Un loyer identique +30€. L 'appartement n'est pas encore prêt : Espacil va l'équiper comme son appartement actuel. Le déménagement est prévu en octobre ou novembre 2023. Elle a opté pour un déménagement géré par Espacil et s'interroge : doit elle vider ses meubles ? Les démonter ? Est-ce qu'elle doit faire le changement d'adresse ? Arrêter les compteurs d'eau, de gaz, d'électricité ?  Elle habitera près d'une amie. Après la rénovation de l'immeuble elle serait prioritaire pour y revenir. « Si je suis bien rue du Nivernais, j'y reste ». Beaucoup investie au Centre social, elle fut administratrice ARCS (association rennaise des centre sociaux) pendant 9 ans « le maximum » précise-t-elle . Simone Gougeon est membre du Conseil d'administration de la Maison de quartier : « j'ai besoin de voir du monde »

Antonio Andrade est arrivé  à Rennes voici 33 ans, d'abord rue de Lorraine puis, rue du Bourbonnais depuis 23 ans. Veuf depuis 3 ans. aujourd'hui, il vit seul dans un « faux » T5, à trois chambres. Il y accueille ses petits enfants parisiens pendant les vacances scolaires. Depuis la réunion d'informations, il y a 9 mois, il attend toujours une visite d'Espacil pour exprimer ses besoins. Il souhaite rester dans un immeuble de la Dalle  et obtenir un « appartement avec au moins deux chambres fermées » : « ici on a tout ; la banque, le dentiste, le médecin, les transports en commun... ». Au chômage, suite à un licenciement, il cultive une parcelle dans le parc de jardins familiaux près du Pont Lagot qui lui permet d'être presqu'autosuffisant en légumes : pommes de terre, tomates...Il va au Portugal, une partie de l'été. Pendant quelques années, il a participé pendant sept ans au groupe de danse folklorique portugais « Rancho Folclorico, couleurs du Portugal »

 

Geneviève Allard, habite le même appartement dans  l'immeuble depuis 50 ans « Le déménagement, c'est un tsunami » dit-elle avec sérénité. La population a changé : « c'était un village, il y avait tout  des commerces , nombreux et variés. et comme résidents des familles de militaires, du personnel de Pontchaillou, de Citroën, des enseignants... » Elle trouve le quartier très agréable et ne veut pas le quitter. Pour ses achats, elle va sur la Dalle et sa Kiné lui fait quelques courses chez Leclerc. En deux ans, elle a perdu son mari et ses deux fils. Elle vit seule, aussi un T3 lui a été attribué de l'autre côté de la Dalle (7 rue du Nivernais) 65m2 au 11ème étage. Il devrait être équipé comme son appartement actuel : stores électriques, douche aménagée... Quittant un T5, son loyer (780€ par mois charges de chauffage et d'eau comprises) devrait baisser. Vu son âge (93 ans) et ses difficultés à se déplacer, elle a opté pour un déménagement pris en charge par Espacil, « logiquement en novembre » estime-t-elle. « J'ai fait partie de toutes les associations » Aujourd'hui, elle participe encore à l'Action Catholique Féminine, une fois par mois dans une salle de l'église St Luc.

Jean-François Bourblanc

140 ménages à reloger   Namir Arazam,  responsable du Pôle social d'Espacil Habitat, raconte les enjeux pour déménager 140 ménages de la tour du 8 rue du Bourbonnais entre janvier 2023 et décembre 2024. Il faut les reloger si possible dans le parc social d'Espacil, au fur et à mesure des départs des autres résidences : « on veut garder nos locataires ». Ils se répartissent en trois groupes : 40% de personnes seules, 25% de familles mono parentales avec enfants, 35% de couples avec ou sans enfant. Seuls 20% des locataires souhaitent rester sur le quartier, la majorité d'entre eux veut partir.Nos trois témoignages ne constituent  pas un échantillon représentatif. Les trois salariés chargés d'accompagner les locataires bénéficient d'une expérience comparable sur Maurepas. La procédure comprend trois étapes : le recueil des souhaits lors d'une rencontre à domicile, une proposition et visite de logements. "Nous pouvons aller jusqu'à 3 propositions à chaque famille (si la 1ere et la 2eme ne conviennent pas)" : ces propositions tiennent compte des souhaits et du budget du ménage. Si aucun appartement ne leur convient,  ils devront chercher eux- mêmes. "Cependant nous travaillons afin que la première proposition puisse convenir au locataire (lors de nos opérations précédentes, nous avons atteint plus de 80% d'accord  à la 1ere proposition)." Dernière étape : le déménagement suivi d'une  visite de courtoisie pour un bilan de l'opération. Le déménagement pris en charge par Espacil inclut le transfert des contrats (eau, électricité...) Namir Arazam souligne le souci du bailleur de prendre en compte les demandes des locataires, chacun, chacune a une interlocutrice chez Espacil.

- 19 janvier 2023 : information publique sur le projet et sur le processus de relogement.
- A partir de février 2023, accompagnement individuel pour le relogement.
- Au 1er juillet 2024, tous les locataires connaissent leur nouvelle adresse.
- Dernier trimestre 2024 : fin des déménagements.
-  A partir de 2025 l'immeuble sera rénové en 24 mois, au moins : seront conservés, les fondations et le bâti, sans réduire le nombre de logements, avec des services au rez-de-chaussée..

Pour tous renseignements : 02 99 27 20 00, Mme Bruneau et Mme Driquert.  Une permanence est assurée chaque mardi matin,à l'agence Espacil , 27 avenue Winston Churchill