Le spot, convivial et ouvert à tous.

Les temps forts sont beaucoup liés aux repas et à la cuisine. Le vendredi soir (2),  les activités sont conviviales : des repas cuisinés ensemble pour passer de bons moments. Des tranches d'âges y participent, différentes selon les semaines. « C'est un lieu de rencontres où peuvent se nouer des amitiés entre jeunes qui ne se croisaient pas ».  Avec le  GPAS (pédagogie de rue), « on a organisé des goûters intergénérationnels : les seniors  viennent  de la Maison de Quartier, les jeunes du Spot, et des plus jeunes encore du GPAS » précise Manon.
 

Le mercredi après-midi (pas toutes les semaines)  il y a des rencontres sur l'accès aux droits, les jobs d'été, le service civique. Il peut aussi y avoir des jeunes qui viennent présenter leur marque de vêtements, des groupes de musique : « ce sont des rencontres inspirantes : des jeunes du quartier qui ont fait des choses » raconte Josselin.

Il y a d'autres rencontres « plus intello ». Un sociologue est venu parler de son travail : Ulysse Rabaté a écrit un livre sur les arts de la rue  « streetologie ». Sophia et Zacharia Hamdani ont publié  sur leurs randonnées : « Une autre histoire de voyage » . Tous deux vont venir en parler  en avril. « Pour montrer aux jeunes que c'est possible de partir. Il y a  beaucoup de barrières pour certains sur l'idée de partir en voyage ». Les jours et les horaires peuvent changer "On travaille par cycle de deux ou trois mois, selon les saisons". Toutes les activités s'effectuent en présence d'animatrices et animateurs.

Des chantiers sont organisés pendant les petites vacances. Chantiers d'aménagement, de bricolage...Les locaux ont été décorés et investi par les jeunes. Fabrication de meubles en palettes : deux canapés, une  table basse par un groupe de fille. Et aussi de la peinture, de la couture, la création du logo. Laora estime ces   chantiers particulièrement intéressants « c'est un endroit où les jeunes se croisent : ils font des activités ensemble et partagent une histoire »
Les chantiers (radio, par exemple) permettent de découvrir le Spot. « Pour le recrutement des chantiers, il y a des réflexions dans chaque structure. Quels jeunes ? Leur souhait ? Certains vivent période un peu compliquée sont plus isolés. On va leur proposer de sortir de cet isolement, de se tourner vers du collectif. Le principal objectif : répondre aux besoins du jeune ». .
 L' aspect financier compte  : ils sont rémunérés (5€ de l'heure pour un après-midi de 3 heures), grâce au dispositif  « Argent de poche » de la Ville de Rennes, Des jeunes filles demandent de se réunir entre elles, en non-mixité. « Pour elles, ce n'est pas toujours simple de trouver leur place dans la société, ni dans le quartier, les gars qui prennent beaucoup de place.  Ce sont des petits groupes, une dizaine pour des échanges sur des sujets plus intimes. C'est un temps un peu cocooning.  Parfois des groupes de  copines. Parfois elles ne se connaissaient pas ».

En plus des activités sur place, le  Spot est aussi un point de rencontre pour aller ailleurs.  « Nous sommes allés passer une soirée Stand up (3) ». Pour les Jobs d'été et l' accès à leurs droits « on se déplace dans des lieux (comme au 4 bis) où on peut avoir des informations ». « Il y a aussi des rencontres plus fun sur les bourses d'été et les  départs en vacances » souligne  Léa à propos de ces après-midi d'accès aux droits.  Après un chantier « photos », « on est allé avec quelques jeunes visiter le Festival de La Gacilly »

Pour  les Trans musicales, des musiciens  sont en résidence à Villejean pendant trois ans. « On va se rapprocher d'eux, et participer à leurs concerts ». Pour  les activités en dehors, ils privilégient le gratuit . Les projets démarrent suite à un échange « Le Spot permet aussi aux professionnels de se  coordonner. Face aux critiques faites aux organismes sociaux  ( chacun est dans sa structure ), ce lieu là permet de faire l'inverse. C'est la plus-value du Spot.  Ça nous a rapproché nos structures".
 

"Il manquait un lieu partagé, pour cette tranche d'âge, avec des propositions innovantes pour valoriser ce public.Mais ça manquait d'articulations". Une originalité : cinq associations (4) se réunissent pour répondre aux besoins.  Elles avaient déjà un partenariat "La main verte" pour la collecte de déchets chez des habitants qui ne pouvaient se déplacer. En mars 2023 la mise en route a été accompagnée par  Coop Eskem et Colporterre .   Carole précise  : "Il y avait l'idée de regrouper différentes structures au sein de quartier de Villejean, auprès des plus de 16 ans. Des besoins étaient identifiés : des demandes des jeunes, mais aussi des professionnels .Il manquait un lieu. L'accompagnement nous a permis d'établir des règles communes. On vient de formations et de structures différentes .Comment  harmoniser les actions pour répondre à la demande des jeunes. Comment s'organiser ? Avec des décisions pour des règles communes". Rencontre et Culture (la Maison de quartier) assure le support. Mais il n'y a pas de structure commune. "Aujourd'hui, on aimerait avoir plus de temps et travailler beaucoup plus cette question de partenariat, souhaite Pierre. Pour ouvrir ce lieu, nous avons déjà eu des échanges.informels avec d'autres acteurs du quartier." Chaque dernier jeudi midi du mois,  un repas, ouvert aux habitants du quartier. Ces temps d'échanges à l'occasion des repas, « ça marche »..
Ce petit tour au Spot Armagnac permet d'en approcher l'utilité pour les jeunes et plus globalement pour le quartier.
Pourtant la réduction des aides du gouvernement aux associations laisse craindre des restrictions de budget. Il serait dommage que le Spot en fasse les frais. Il tourne grâce à l'investissement des cinq structures, de leurs salariés et des jeunes.

Jean-François Bourblanc

(1) Nous avons sollicité plusieurs d'entre eux (éducateurs de rue, éducateurs sportifs, animateurs) : Carole et Manon (Le Relais), Josselin (Rencontre et Culture), Pierre (Breizh insertion Sport) Léa (Weker), Laora (4Bis), sans pouvoir recueillir le point de vue des dix professionnels qui animent le Spot.
(2) Vendredi de 18h30 à 22h30 avec flexibilité. 3 bis rue d'Armagnac, à Villejean.
(3) Le stand-up (abréviation française de l'anglais américain stand-up comedy, comique de scène, ou monologue comique) est un genre comique où un humoriste seul, sans décor, sans accessoire, prend l'auditoire à témoin des histoires qui lui sont arrivées.
(4) Cinq structures avec des manières de travailler différentes. Breizh insertion sport, Maison de quartier ( Rencontre et culture), 4 Bis, Weker, Le Relais.

Contacts : Spot Armagnac et courriel lespotarmagnac@gmail.com
Voir aussi sur Histoires ordinaires : Villejean résiste aux violences.

 

Un chantier "interviews radio".   Ce vendredi 21 février, en fin d'après-midi , au Spot, sept jeunes du quartier (Akbar, Ataa, Griselda, Helen, Josué, Siham, Yasmine), dressent le bilan de leurs interviews radio. Pendant trois après-midi Margot a animé ce chantier accompagnée par  Anthony  de la Maison de Quartier. Carole (Relais 35) participe à la discussion. Ils et elles racontent leurs impressions après ce chantier.  L'une retient « la nostalgie et le partage d'idées sur le racisme. Leur interlocutrice a su nous retourner les questions ». Une autre « a découvert  ce que pensent les autres de leur quartier. Grâce à l'association Mosaïque de nombreuses personnes se sont rencontrées  et certains se sont mariés ». A propos de la sécurité. « Les règlements de compte sont  liés à la drogue, et aussi aux  relations amoureuses, ou aux  dettes ». Le chantier s'est déroulé trois après midi des vacances scolaires. Margot leur a d'abord demandé de dresser leur arbre généalogique « pour prendre conscience de points de vue différents selon notre histoire et l’endroit depuis lequel on parle ». Ils ont aussi  « fait une revue de presse avec des titres qui les  ont marqué » Le troisième jour, par groupe,  ils ont conduit les interviews