Un atelier de fabrication d'une table basse avec l'association "Meublez-Main" dans les ateliers techniques de la ferme de la Harpe. (photo Asjp)
« Gestion locative sociale, accompagnement et animation collective sont les trois grandes missions des intervenants socio-éducatifs auprès des jeunes », précise Robin Leboulanger, l'un des travailleurs sociaux de la Résidence Habitat Jeunes. Leur objectif est de rendre les jeunes résidents le plus autonomes possible et leur permettre de se débrouiller quand ils quittent la résidence. « C'est une sorte de tremplin dans la vie d'un jeune ». Dans leur vie, « tout nous concerne, même si nous ne sommes pas compétents sur certains domaines », note Charlotte Roussel, responsable de l'équipe des travailleurs sociaux.
« Nous faisons de la gestion locative sociale, pas comme un agent immobilier. » Robin Leboulanger explique : « J'ai fait l'entrée d'un jeune. C'est son premier logement. Je lui ai expliqué ce qu'est un état des lieux, à quoi ça sert, avec un but éducatif. » Gestion des impayés ou prévention des expulsions, la gestion du budget « est l'un des gros points du travailleur social en résidence collective. » Les impayés sont un indicateur des difficultés du jeune. Il faut alors le rencontrer : ce peut-être un oubli ou le signe d'une plus grande difficulté. « Alors on essaie d'analyser la situation, la cause du problème. Est-ce lié à un trop peu de ressources ou à un problème de gestion de ses priorités ? »
« Nous faisons de la gestion locative sociale, pas comme un agent immobilier. » Robin Leboulanger explique : « J'ai fait l'entrée d'un jeune. C'est son premier logement. Je lui ai expliqué ce qu'est un état des lieux, à quoi ça sert, avec un but éducatif. » Gestion des impayés ou prévention des expulsions, la gestion du budget « est l'un des gros points du travailleur social en résidence collective. » Les impayés sont un indicateur des difficultés du jeune. Il faut alors le rencontrer : ce peut-être un oubli ou le signe d'une plus grande difficulté. « Alors on essaie d'analyser la situation, la cause du problème. Est-ce lié à un trop peu de ressources ou à un problème de gestion de ses priorités ? »
Robin Leboulanger : « Le sport et la santé sont une ligne rouge de notre organisation »
Changer de menu
L'accompagnement proposé peut être collectif ou individuel, pour les jeunes qui le souhaitent, sur des sujets qu'ils et elles choisissent, avec une grande flexibilité. Ce peut être sur l'entretien du logement : comment nettoyer les carreaux, « pas avec de l'eau de javel pure, par exemple. Personne ne lui avait appris comment faire ». C'est un aussi un accompagnement pratique autour de la nutrition « et changer du menu de pâtes en trois minutes et du steak haché surgelé ». Pour préparer un repas collectif, « on invite des jeunes qui ont manifesté un intérêt pour la nourriture » : l'animateur va faire les courses, prépare le repas avec eux. « A la fin je leur indique combien ça a coûté par personne ». Un jour, un jeune afghan a préparé des mantus (raviolis afghans) pour un groupe de résidents. Tout de A a Z a été préparé par les jeunes, la pâte, la farce...
Charlotte Roussel : "on accompagne des jeunes dans des situations parfois difficiles"
Un coup de pouce pour le permis
Pour leurs déplacements, ils ont peu de soucis grâce aux transports en commun sur la métropole rennaise. Mais ceux qui travaillent dans le bâtiment peuvent avoir besoin du permis pour conduire une camionnette . L'Asjp travaille en réseau avec la mission locale : We Ker propose des aides financières au permis de conduire. « Les jeunes viennent nous voir pour des demandes en tous genres. On accueille aujourd'hui des publics un peu plus vulnérables qu'il y a douze ans. Nous ne sommes pas compétents sur tout. On est obligé de travailler en réseaux ». De plus en plus de jeunes résidents d'origine étrangère doivent renouveler leur titre de séjour. Pour le droit des étrangers, il y a un partenariat avec le 4Bis pour les permanences gratuites de juristes du Mrap et de l'UAIR. S'y ajoute le partenariat, avec Breizh insertion Sports qui, chaque premier jeudi du mois, anime des ateliers sports (en avril c'est sur la santé mentale).
« Je participe aux recadrages nécessaires : on accompagne des jeunes dans des situations parfois difficiles », raconte Charlotte Roussel. Chaque semaine, l'équipe de travailleurs sociaux se réunit et toutes les deux semaines une commission d'admission étudie les candidatures : il y a très souvent des départs et des arrivées Pour 149 logements en habitat jeunes, il y a eu 57 entrées en 2023. La durée de logement en résidence temporaire a tendance à s'allonger, compte tenu des difficultés de logement à Rennes et .dans les communes voisines.
Ils construisent leur séjour
Pour les animations collectives, il y a un rythme , tous les mardis, tous les jeudis : du sport, une préparation de repas... « Le sport et la santé sont une ligne rouge de notre organisation ». L'an dernier six séances avec Breizh Insertion Sports étaient réservées aux filles, sauf la dernière, mixte. Les filles, entre elles, avaient davantage confiance. Plus exceptionnelles, des sorties à La Rochelle ou au Futuroscope ont été organisées par les jeunes eux-mêmes, l'an dernier. Cette année, est prévu un séjour à Crozon pour des jeunes qui ne partent pas en vacances. Au delà du côté détente, ils développent alors de nouvelles compétences : prévoir ses congés, s'organiser... Selon les participants, ils construisent le séjour : ils prévoient la période, les activités culturelles, sportives et le financement.. « Dans le petit groupe, ça crée une dynamique et une relation de confiance avec les travailleurs sociaux qui les accompagnent ». Des jeunes plus timides s'intègrent mieux, ensuite, dans la résidence.
Jean-François Bourblanc
Une Résidence habitat jeunes, « Bien plus que du logement » A Villejean , l'association St Joseph de Préville (1) propose « bien plus que du logement » aux résidents. Avec six travailleurs sociaux, elle «c rée des conditions de rencontres pour les jeunes », souligne Hervé Le Fresne, directeur. Âgés de 18 à25 ans en majorité, plutôt précaires, ils ne font pas de bruit, ont des projets et essaient de s'en sortir. « En Résidence Habitat Jeunes, (ex FJT), il existe un dénominateur commun, raconte Hervé Le Fresne : des jeunes en voie d'insertion professionnelle. Ils ont tous un projet professionnel suffisamment affirmé, un emploi ou une formation : apprentis, alternants, quelques CDI, plutôt des CDD, de l'intérim, certains travaillent en horaires décalés, stagiaires, ou entre deux emplois, et quelques étudiants ». Avec des parcours très différents. Quelques-uns en situation de handicap travaillent en Esat, d'autres en protection de l'enfance. Certains sont de jeunes mineurs non accompagnés. Presque à égalité garçons (56%) et filles (44%), ils restent en moyenne, un an et demi (entre 6 mois et 3 ans), le temps nécessaire pour accéder à un logement autonome. Un logement en priorité ! Tous cherchent un logement, en priorité ! A Rennes l'association gère quatre Résidences Habitat Jeunes, une Maison Relais, et une Maison communauté. Sur le site Préville (22 BD Marbeuf), la résidence de jeunes travailleurs réunit 110 logements individuels, chambres et studios. Une grande cuisine collective, leur permet de préparer les repas. Tout près, au N° 20, une Maison Relais réunit 32 logements (20 studios, 12 chambres) pour des adultes très isolés socialement. Depuis avril 2022, à Maurepas dans une tour de 16 étages située 5 Bd Emmanuel Mounier ) quatre étages (40 logements) sont attribués à des jeunes avec un accompagnement assuré par l'association St Joseph de Préville. Surtout des studios L'association a un projet de 134 logements, près du métro Triangle : aujourd'hui, il n'y pas de logements pour jeunes travailleurs sur Le Blosne. Y sont prévus une cuisine pédagogique, une salle de sport, un espace de travail partagé.. Ce seront principalement des studios et quelques T2 pour couples ou familles mono-parentales. Un T6 accueillera des jeunes alternants qui ont des difficultés à trouver à se loger pour une semaine. Un autre T6 sera réservé à des jeunes en situation de handicap en partenariat avec l'IME de la Bretesche Des espaces collectifs Pour rendre davantage de services qu'une simple chambre en ville, l'association emploie une vingtaine de salariés : accueil, veilleurs de nuit, personnes de ménage et maintenance, personnel administratif, de direction et travailleurs sociaux. L'équipe d'animateurs, se compose de six travailleurs sociaux, avec des métiers très différents. « C'est un parti-pris de l'association », insiste Hervé Le Fresne : éducateurs spécialisés, assistante de service social, conseillère en économie sociale et familiale, monitrice éducatrice. Ils constituent « une boite à outils la plus riche possible ». « Les espaces collectifs sont des espaces de rencontre, des lieux où les gens sortent de leur logement pour passer un moment ensemble ». C'est une plus-value. Ils vivent ainsi une mixité sociale, entre les publics jeunes et les moins jeunes des Maisons relais. « C'est une première marche vers un logement sans accompagnement. » (1) Créée par une congrégation religieuse en 1959, l'association n'a plus de caractère confessionnel . |