Autant que les idées ou la parole, le calcul a toujours été un art majeur en politique. Surtout aux élections. Ceux qui s'y refusent font eux-mêmes d'ailleurs un mauvais calcul. Dimanche, malgré un progrès, ils ont encore été 23,6 millions (un sur deux) à ne pas voter : un jour la police politique sonnera à leur porte et ils resteront comme deux ronds de flan. Car c'est tout le calcul de l'extrême-droite qui a pu crier victoire dimanche soir avec 11,2 % du corps électoral, en battant de peu le parti du Président, lequel se sent lui-même conforté en parvenant à rassembler 10,5 % des Français. Mais pour trouver les meilleurs artistes, à la fois des petits et pires calculs, il faut sans doute regarder à gauche où un art consommé de la division permet à chacun d'échapper aux victoires de la gauche plurielle. Maintenant, dans tous les partis, chacun va ajouter ses derniers pourcents aux résultats passés et continuer à faire chauffer les calculettes. En avant pour les municipales.
Michel Rouger
Michel Rouger