Mardi, alors que le Pape François et le chanoine du Latran Emmanuel Macron venaient de se quitter, des foules immenses ont de nouveau afflué dans les stades russes et les bistrots à écrans géants. Chaque jour, en ce moment béni, des officiants en maillots et chasubles galvanisent les fidèles à un rythme plus ou moins endiablé, leur ouvrant les portes de la transcendance. A chacune de leur entrée, à chaque buuuuuut !, à chaque fois que la messe est dite, ce n'est que pleurs, cris, genoux au sol et bras au ciel. Puis tout ce peuple s'en retourne planant vers une morne existence. Un opium quotidien. Un moment de religion qui relie et console. Une religion animée par les hommes, ça va de soi. Une religion qui marche fort, qui draine les foules, elle. C'est pourquoi elle passionne aussi le clergé : des shorts floqués “Messi” se cacheraient, dit-on, sous des soutanes chrétiennes ou musulmanes. Et c'est sûrement pour parler foot que l'entretien a duré bien plus longtemps que prévu, mardi, entre le Pape et le chanoine.
Michel Rouger
Michel Rouger