Rénover une maison, c'est tout un poème. Complainte du temps qui passe, des relais qui ne passent pas, des surprises qui tracassent. Mais poème aussi du rêve qui apparaît, du travail qui se fait. Le travail surtout. Impressionnants maçons, plombiers, menuisiers, électriciens, plaquistes, peintres... à la technique assurée, prompts à contourner l'obstacle, à suggérer des idées. Des gars - des femmes aussi - du bâtiment. Des hommes de l'art aimant le bel ouvrage malgré la rudesse du métier. Vous vient alors soudain l'envie de talocher les sots en complets-vestons qui dédaignent le travail manuel, les donneurs d'ordres et de leçons qui mettent la pression, les puissants qui rabotent les droits sociaux. Et finalement tous les sagouins qui s'évertuent, plutôt que de la rénover, à dégrader la maison commune.
Michel Rouger
Michel Rouger