La Terre s’est fracturée, provoquant une tragédie immense et une faille monstre qui la défigure sur des centaines de kilomètres. Mais si le nombre des victimes est à ce point épouvantable, c’est parce que la faille est béante aussi entre Humains. Mieux vaut être Japonais que Kurde ou Haïtien. Le nombre des victimes des catastrophes naturelles est en réalité proportionnel aux dominations et exactions politiques et économiques d’hier et d’aujourd’hui, des colonisateurs, dictateurs aux puissances pétrolières, qui laissent des peuples entiers démunis. Même quand il ne s’agit pas d’accidents mais des conséquences annoncées et répétées des comportements humains. Une faille monstre sépare aussi les puissances financières dominantes et les populations riches, qui aggravent sans fin le dérèglement climatique, et les peuples pauvres qui en sont les principales victimes et compteront demain leurs morts par millions. Un phénomène moderne qui oblige à repenser notre rapport à la Terre, à la nature, comme en témoigne ce scientifique au contact du philosophe Bruno Latour.
Michel Rouger
Michel Rouger