Toute notre époque est là. Au cul de la poule. Selon une information qui vient d'éclore, une menace pèse sur le savoureux œuf bio que l'on couve du regard avant d'y plonger la mouillette en pensant à la poule qui becquette joyeusement dans la basse-cour. Des élevages de 24 000 poules pondeuses font aujourd'hui leur nid. Le productivisme a encore frappé. Les inégalités et aberrations du temps aussi : pendant que des poules de compagnie caquètent coquettement dans les jardins des villes, des milliers de poules ouvrières vont bientôt travailler dans d'immenses volaillers. Et pas seulement pour nourrir le consommateur. Le bio est aussi pour l'agro-industrie une nouvelle poule aux œufs d'or...
Michel Rouger
Michel Rouger