Le visage d'Ali, 20 ans, souriant, fait ces jours-ci le tour du monde. Le jeune chiite peut être décapité et crucifié à tout moment. Notre seul espoir : que l'ami Salmane, le roi d'Arabie Saoudite, le gracie. Mais pour cela, soyons humains, compréhensifs. Pourquoi une exception ? Décapiter ou fusiller fait partir de la vie du royaume : 130 tués depuis janvier. Cadence tolérable puisque la pétro-monarchie préside depuis lundi à l'ONU le groupe proposant les meilleurs experts en Droits Humains. Donc, pour sauver Ali, restons amis. Oublions la muflerie de Salmane cet été : la plage privatisée de Vallauris, les 3,7 millions d'euros filoutés aux Hôpitaux de Paris. Pensons aux repères que Salmane donne à nos jeunes déboussolés : le wahhabisme, le niqab, le terrorisme. Discutons. Est-ce nécessaire, Salmane, de crucifier ? De laisser le corps pourrir sur la place ? Même de décapiter ? Et si on te fait une réduc' sur des Rafale ?
Michel Rouger
Michel Rouger