Toujours chaud bouillant, le militant travailleur socialiste Gérard Filoche n'y a pas été de main morte devant la dépouille du Pdg de Total Christophe de Margerie. « Suceur de sang »... Un excès de détestation totalement déplacé. Mais la louange a aussi approché l'outrance. Sitôt tombée la nouvelle, un baril d'éloges s'est répandu sur les esprits. Chez les politiques et les journalistes, c'est à qui acclamerait le mieux le patron jugé d'exception. Pourtant, bizarrement, personne n'aura pu extraire de cette nappe rose recouvrant complaisamment bien des accusations contre la compagnie, une idée, un choix, de ceux qui font les grands stratèges ou les visionnaires. Il suffirait donc aujourd'hui d'être jovial, sympathique, médiatique pour entrer dans l'Histoire. En fait, le patron d'une multinationale du pétrole, par ailleurs première entreprise française, est simplement décédé accidentellement. C'est beaucoup et c'est peu, finalement, au total.
Michel Rouger
Michel Rouger