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Lycée Issat – Ekofoda Togo

Les jeunes de Redon (Bretagne) et de Tchébébé (Togo) imaginent une autre agriculture
Jeudi 18 Janvier 2024

En direct d’Ekofoda : journal de bord (2)



Six élèves de terminale bac professionnel Laboratoires du Lycée Issat de Redon (Ille-et-Vilaine) ont participé à un stage au Togo, du 2 au 19 novembre 2023, dans le centre de ressources en agroécologie de Tchébébé, Ekofoda. Patrice Sauvage, coordinateur du projet, a réalisé un journal de bord. Au jour le jour...


Mardi 7 novembre. Les élèves ont compris ce que veut dire « être étonné » ! Et il y avait de quoi aujourd'hui. Notre hôte, Michel Stevi, toujours lui, s'est mué en « chef de village » et a revêtu sa tenue traditionnelle. Avec gentillesse, il répond aux questions des élèves. Il a été nommé chef de village à l’âge de 16 ans. Il en a aujourd'hui 72 ! Faire l'exercice de la justice sociale est un rôle de chef d'une grande importance et sans cesse, il a su avoir l'écoute nécessaire pour l’exercer. Les élèves sont impressionnés. Les questions et les réponses sont transmises par Charles, son fils. La journée nous marque tous. D’autant qu’il y a eu aussi cette escapade en randonnée à travers la forêt équatoriale d'altitude. Impressionnant de voir comme ici l’on utilise ce milieu tout en le préservant. Les caféiers et les ananas sont plantés à l'ombre des grands arbres.
On se plaît à se baigner au pied de la cascade. Nous y découvrons le miel du plateau au goût incroyable et un café torréfié au feu de bois.
 
Mercredi 8 novembre. Nous quittons le plateau de Dayes pour rejoindre Atakpamé. La descente du plateau ouvre une vue large sur la vallée verdoyante. Au cours de la descente, la chaleur revient peu à peu même si elle reste supportable. Bientôt, la belle route bitumée remplace les pistes. Une ONG locale nous accueille sur la route pour le repas et nous fait part de ses actions soutenues par l’association Gaia, Groupement d'actions et initiatives en Afrique, qu’a créée en 1993, Maguite Lorcy. Le but ? Soutenir l'éducation des femmes et l'équité entres les hommes et les femmes.  L’échange est sympathique. On se plaît à comparer nos deux cultures. Qu’en est-il de notre point de vue sur la place des femmes dans nos sociétés ? Nous arrivons à Atakpame, à la résidence Saint-Bernard. A la recherche d'argent, nous découvrons que notre carte bancaire ne fonctionne que dans très peu de banques. Nous parvenons néanmoins à retirer 300.000 francs CFA (458 euros). Balade en ville avec une soudaine nuée de chauves-souris. C’est une particularité ici…

Un institut de formation dédié à l’aquaculture
 
Jeudi 9 novembre. C’est dans un lycée agricole flambant neuf, installé en 2019 au milieu du Togo, que nous sommes accueillis. Une vraie surprise ! L’IFAD d’Elavagnon est un étonnement. Tout nous fait penser à un lycée agricole à la française depuis le bâtiment d'accueil, la partie administrative jusqu’au bâtiment pédagogique, la restauration, l'internat, les ateliers de production... L'accent est mis sur une pédagogie avec l'usage du numérique et l'individualisation au centre du projet pédagogique. Ordinateurs, tableaux numériques… Tout concourt pour engager les apprenants dans un parcours de réussite. D’autres instituts de ce type doivent être créés dans tout le pays en proposant des bacs professionnels sur le même modèle.
 
L’IFAD d’Evalegnon est spécifique à l'aquaculture, domaine érigé en cause nationale pour répondre aux forts besoins du pays. L'équipement technique réservé aux travaux pratiques est exceptionnel, couvrant quelque 40 hectares, avec un bassin pour l’alevinage, une zone pour la transformation du poisson… Les apprenants sont ensuite accompagnés dans leur installation en aquaculture et bénéficient d’aides conséquentes. Le colonel Togni est le directeur nommé pour ce projet. Homme très affable et accueillant. Les relations avec des partenaires étrangers sont pour lui sont importantes. Mais derrière cette belle réalisation, nous découvrons une réalité économique. Le coût annuel avec repas et internat pendant sept jours est de 400.000 francs CFA (616 euros). Un prix beaucoup trop élevé pour la plupart des familles togolaises.


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