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Lycée Issat – Ekofoda Togo

Les jeunes de Redon (Bretagne) et de Tchébébé (Togo) imaginent une autre agriculture
Jeudi 18 Janvier 2024

En direct d’Ekofoda : journal de bord (3)



Six élèves de terminale bac professionnel Laboratoires du Lycée Issat de Redon (Ille-et-Vilaine) ont participé à un stage au Togo, du 2 au 19 novembre 2023, dans le centre de ressources en agroécologie de Tchébébé, Ekofoda. Patrice Sauvage, coordinateur du projet, a réalisé un journal de bord. Au jour le jour...


Prise de connaissance ce vendredi 10 novembre avec nos partenaires d’Ekofoda. Toute l'équipe est présente le matin autour de Félix et Marius. Après un temps d'échange sur le la structure, place à la création d'une unité de production de biopesticides. Les élèves jouent le jeu collaboratif en apportant leurs connaissances liées à leur formation en bac professionnel Laboratoires. Ils illustrent les principes de la distillation au tableau et engagent la discussion pour faire avancer le projet. Quel principe, quel dimensionnement ? Pour fabriquer 3000 litres d'huile essentielle chaque année, il faut un distillateur de 150 kilos. C’est un compromis acceptable que l'on pourrait gérer par l'énergie produite par la combustion d'huile usagée par exemple. Félix explique que ces déchets sont malheureusement peu récupérés jusqu’à présent. Les discussions se poursuivent…

L’après-midi, cinq élèves d’Ekofoda se présentent pour échanger avec nos élèves sur les coutumes et usages entre nos deux pays. La discussion intéresse chaque jeune. On termine avec un match de foot mélangeant les groupes. Ce sport demeure un vecteur important de relation. Le soir, nous partageons un pot commun, une grande tablée au VK, bar central de Tchébébé.

A la recherche des éléphants fantômes !

Chaque journée apporte ses étonnements et ce samedi 11 novembre s’achève avec une forte pluie d'orage qui s'abat sur notre chemin de retour de Talaga. On y rencontre Ernest et Roll, deux frères aveugles qui cultivent eux-mêmes leurs surfaces. Du mil entoure la maison qu'ils désherbent seuls. Ils s'amusent de la question d'un élève sur ce sujet :
« Nous savons reconnaître facilement les mauvaises herbes du sorgho, du mil ou des haricots... rien qu’avec nos mains ! »
Au village, les élèves font une razzia dans l’échoppe d'une commerçante qui n’en revient pas du succès soudain de ses friandises sucrées aux arachides ! La recherche des éléphants pourrait être aussi l'histoire de la journée à la lisière du parc Fazao. Nous essaierons en vain de trouver trace de ces éléphants fantômes ! Les pachydermes sont pourtant régulièrement de passage à la lisière où se rencontrent les hommes, leurs cultures et l'espace de nourriture de ces ruminants. Mais personne ne les voit réellement. Leur présence régulière et dévastatrice a incité les adhérents de la coopérative du village à se tourner vers le karité plutôt que vers les cultures vivrières. Le karité est un arbre de la forêt que l'on replante également, connu pour ses bienfaits sur les cheveux. On en vit difficilement avec des achats à 270 francs CFA environ 0,40 € d'euro le kilo ! Dans ce village, on s’essaie aussi à l’apiculture.
 
Dimanche 12 novembre, la journée de repos prend des airs de convalescence. Chacun a en effet subit quelques désagréments. Régime de bananes et diète pour tous en ce milieu de séjour ! Cette région centrale du Togo n'a que très peu de fruits, produits essentiellement au sud. Trouver des bananes n'est pas si simple dans cette région qui concentre des productions traditionnelles, mais aussi du soja qui a pris une place importante. Le Togo mise en effet depuis quelques années sur la filière de soja bio.


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