Une phrase difficile à lire sert d'exergue au dossier d'Amnesty International sur les drôles militaires. Elle est de Nabeela, une petite pakistanaise de huit ans : " Avant, je n'avais pas peur des drones. Mais, maintenant, dès que je les entends voler au-dessus de ma tête, je me demande... Serai-je la prochaine à mourir ? " Ce quatrième numéro d'Amnesty Stories donne des éléments pour éclairer le débat autour d'une arme redoutable, de plus en plus utilisée par les armées du monde entier et qui abolit la distance entre le tireur et sa cible.
Le dossier est illustré des photos du photographe italien Massimo Berruti (agence VU’) sur les victimes de drones au Pakistan.
Le dossier est illustré des photos du photographe italien Massimo Berruti (agence VU’) sur les victimes de drones au Pakistan.
Drones, un crime de guerre ?
Dans son rapport d'une soixantaine de pages, Amnesty International demande à rendre publiques les informations sur les tirs des drones. Ils pourraient s'apparenter à des crimes de guerre, selon l'ONG, et les responsables devraient être traduits en justice. "Les autorités américaines doivent ouvrir leur programme de drones à un examen indépendant et impartial", écrit l'organisation dans le rapport.
Les drones américains violent les droits humains élémentaires. C’est en effet la conclusion de ce rapport qui pointe du doigt un fois de plus, que derrière la chasse aux terroristes, la plupart des personnes tuées ne sont pas impliquées dans les combats.
Dans son rapport d'une soixantaine de pages, Amnesty International demande à rendre publiques les informations sur les tirs des drones. Ils pourraient s'apparenter à des crimes de guerre, selon l'ONG, et les responsables devraient être traduits en justice. "Les autorités américaines doivent ouvrir leur programme de drones à un examen indépendant et impartial", écrit l'organisation dans le rapport.
Les drones américains violent les droits humains élémentaires. C’est en effet la conclusion de ce rapport qui pointe du doigt un fois de plus, que derrière la chasse aux terroristes, la plupart des personnes tuées ne sont pas impliquées dans les combats.
Le burn out des pilotes
Dans un article récent, Amnesty International note que ce n'est pas sans conséquence sur les pilotes eux-mêmes, au point d'en réduire le nombre de sorties quotidiennes des drones " et cela en dépit d’une multiplication du nombre d’aumôniers affectés à la base pour remonter le moral des troupes, et de l’augmentation en janvier 2015 de la prime qui leur était allouée, de 600 à 1 500 dollars. "
Entre mai et août dernier, poursuit l'article, les pilotes au sol de la base de Creech ont effectué 3 300 missions et tiré 875 fois sur l’ennemi, essentiellement en Syrie et en Irak, dans le cadre des missions aériennes de la coalition internationale contre Daech. Mais cette activité n'est pas suffisante pour expliquer le malaise des pilotes de drones de l’US Navy.
" Selon le Bureau of Investigative Journalism, organisme indépendant basé à Londres qui recense toutes les attaques de drones dans le monde, la CIA aurait fait procéder à 419 attaques de drones au Pakistan depuis 2004 se soldant par l’élimination de plus de 2 500 personnes, dont au moins 400 civils et 170 enfants. Au Yémen, une centaine d’opérations aurait tué environ 500 personnes dont 15 % de civils. " Tout cela parce que supposés être talibans, membres d’Al Qaïda, voire de Daech...ils sont éliminés dans les zones tribales du Pakistan, à proximité de la frontière afghane, au Waziristan par exemple, ou encore au Yémen ou en Somalie. De quoi poser des questions aux lanceurs de drones.