Rebelles non-violents

Eduquer pour la non-violence

Jeudi 3 Mai 2012


Eduquer pour la non-violence
Chacun et chacune porte violence et non-violence en lui. Si la violence se développe sans problème, la non-violence se cultive plus difficilement. Voilà pourquoi, en 2000, les associations et mouvements réunis dans la Coordination  pour l'Education à la Non-Violence et à la Paix répondent à la demande des Nations Unies qui « invitent les États Membres à prendre les mesures nécessaires pour que la pratique de la non-violence et de la paix soit enseignée à tous les niveaux de leurs sociétés respectives, y compris dans les établissements d'enseignement. » C'est à ces onze ans de travail que participe Françoise Fievet du Mouvement pour une Alternative Non-violente ( MAN ) d'Ile de France. 

Eduquer pour la non-violence
Enseigner la pratique non-violente

Depuis les années 70, Françoise Fiévet en a fait sa ligne de vie. La réflexion, la recherche et la pratique de l'action non-violente ont jalonné sa carrière d'enseignante, son engagement d'élue et la conduisent aujourd'hui à piloter des formations. 

« J'ai découvert la non-violence un peu par hasard, au cours d'une conférence donnée par Jean-Marie Muller. Cela correspondait à une rrecherche sur laquelle je ne mettais pas de nom mais que j'ai poursuivie en créant avec d'autres le MAN Paris en 1973.  » 
En 74, elle part rejoindre le syndicat, United Farm Workers de César Chavez pendant un mois et demi. Manifestations, grèves et boycotts ont été les armes non-violentes de l'ouvrier agricole états-unien, à l'origine de la législation introduisant les premières conventions collectives pour les ouvriers agricoles. « J'ai découvert un tas de possibilités dans la non-violence active : explorer et oser à partir du moment où on estime que quelque chose est juste. Cela m'a donné confiance en moi : on se crée en même temps qu'on agit. »

Enseignante, elle saisit une opportunité du Rectorat pour animer un réseau de cinq professeurs volontaires afin de mettre en place une formation à la citoyenneté. Elle rédige un document et poursuit sa formation auprès de l'IFMAN, d' I. Filliozat, du  théâtre-forum d'Augusto Boal. La voilà prête au moment de la retraite à répondre aux sollicitations des ses anciens collègues enseignants. 

Les professeurs le constatent : les élèves n'obéissent pas « On a l'impression qu'ils n'entendent pas ». Ils parlent avec des phrases qu'il faut décoder « Ce n'est pas le contenu qui compte mais l'aspect d'eux-mêmes qu'ils expriment à travers la rudesse des mots. J'ai été frappée par leur attitude d'évitement et de fuite quand je leur demandais ce que cela signifiait pour eux. » constate Françoise.

Cette réflexion débouche sur un atelier : « Quand tu dis cela, qu'est-ce que j'entends ? Quand je dis cela, qu'est-ce que tu entends ? » « Les professeurs et les élèves étaient contents car cela avait débloqué la parole... au moins pour un temps.  »


Travailler dans la durée

Françoise Fiévet regrette l'éparpillement des interventions : pour que les comportements changent, pour mettre un arrêt à la fuite devant la prise de resposabilité, c'est avec le temps qu'il faut compter.  Une action longue est indispensable. La réponse en quelque sorte à la demande de l'ONU en 2000 et, avant, celle des Prix Nobel en 1999, à l'origine de la démarche...

A ce jour, seule l'Espagne a voté, en 2005, au Cortes, une loi introduisant l'enseignement des stratégies de résolutions de conflits dans les établissements scolaires. 

En France,  Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret, a déposé une proposition de loi sur l'Education à la Résolution non-violente des conflits  en milieu scolaire, introduite à tous les niveaux du système éducatif et dans la formation des enseignants. Elle a été co-signée par 51 sénatrices et sénateurs. Pour le moment, elle est en attente.

De quoi ont-ils peur les gouvernants ? Laissons à César Chavez le soin de l'expliquer « Une fois que le changement social commence, on ne peut plus l’inverser. Vous ne pouvez pas amener une personne qui a appris à lire à “désapprendre”. Vous ne pouvez pas humilier la personne qui se sent fière. Vous ne pouvez pas opprimer les peuples qui n’ont plus peur. Nous avons vu le futur et il nous appartient. »  
 

Pour se former, des propositions :

« La non-violence, une force pour agir » - Initiation à la Communication non-violente et à la médiation
Découvrir les principes de la communication non violente et de la médiation pour mieux réguler ses relations avec les autres.
 

Le Mouvement pour une Alternative Non-violente Ile de France organise
 6 ateliers de pratique en 2012 : 40 € pour l’ensemble des séances à la Maison des Associations du 6ème à Paris
60-62 rue St André des Arts, les vendredis de 18h30 à 21h3, les 18 mai, 25 mai, 1er juin, 8 juin,  15 juin, 22 juin 2012 Renseignements : E-mail : rdvgoulet@hotmail.com ou contactman.idf@free.fr
Formation limitée à 12 participants
 L’ensemble de ces ateliers sera réalisé sous la forme de jeux coopératifs, jeux de rôles et d’une initiation au théâtre-forum à propos de questions évoquées et vécues par les bénévoles participants

Découvrir les principes de la communication non violente et de la médiation pour mieux réguler ses relations avec les autres.
 
 

« La non-violence, une force pour agir », ateliers animés par Françoise Fiévet
Communication nonviolente et régulation des conflits
Le Mouvement pour une Alternative Non-violente Ile de France organise 6 ateliers de pratique en 2012 ;  60 € pour l’ensemble des 6 séances à la Maison des Associations du 6ème à Paris
60-62 rue St André des Arts.  Formation limitée à 15 participants
Dates des ateliers  les vendredis 07, 14, 21 septembre et les vendredis 05 ,12 et 19 octobre 2012 de 18h30 à 21h30  
adresse mel : contactman.idf@free.fr
 
 
La Coordination pour l’éducation à la non-violence et à la paix organise une conférence-débat, comme chaque année, sur le thème "Jeux vidéo et non-violence", le vendredi 11 mai de 18h00 à 20h00 dans les locaux de la Maison des associations du 10e (206 Quai de Valmy - M° Jaurès ou Louis Blanc).
Cette rencontre sera animée par François Marchand (co-président de Non-violence XXI et membre du CA de la Coordination), avec Florent Blanc (Ph. D., chargé de projet serious game, École de Paix, Grenoble).
Merci de s'inscrire (nombre de places limité) en cliquant sur :coordination@decennie.org

La Coordination française pour la Décennie propose des dossiers et des fiches pédagogiques pour l’apprentissage des compétences énumérées dans le Programme pour l’éducation à la non-violence et à la paix. 
Ces fiches et ces dossiers peuvent s’enrichir de la contribution de tous ceux et celles qui feront part de leurs remarques et de leurs idées.
Les fiches sont en libre téléchargement. Les dossiers pédagogiques peuvent être commandés à cette adresse :i
Coordination pour l'Education à la non-violence et à la paix
148 rue du Faubourg Saint Denis
75 010 Paris

Un document à lire en pdf :  Les propositions pour l'introduction d'une culture de la nonviolence et de la paix dans l'éducation.

 
decennie_competences.pdf DECENNIE_COMPETENCES.pdf  (232.22 Ko)

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Pourquoi ce blog
Marie-Anne Divet
Marie-Anne Divet
Ce qui m'a intéressée dans les idées de Gandhi, c'est le choix. Ou de réagir à la violence par la violence ou de répondre, en me creusant la tête, d'une autre manière, qui respecte l'être humain, comme un autre moi-même. J'aime cette obligation de faire autrement, d'une façon active et créative, une manière d'être à l'autre et non d'avoir l'autre.
Pédagogue de profession, j'aime cette idée que nous puissions collaborer, lecteurs/lectrices, expert/e/s, pour partager nos questions, mettre en commun nos réflexions et mutualiser nos ressources pour agir au quotidien là où nous vivons.

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