Le MAN, Mouvement pour une Alternative Non-violente, par la voix de sa porte-parole Yvette Bailly, pose des questions différentes sur l'intervention militaire au Mali.
« Le Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) dénonce les exactions commises par les groupes armés au Nord du Mali à l’encontre des populations civiles qui sont terrorisées et condamnées à fuir. On ne peut trouver aucune justification et aucune excuse aux auteurs de ces actions barbares qui font vivre un véritable calvaire aux habitants en imposant « la charia » et qui ont détruit notamment le magnifique patrimoine de « la cité des 333 saints » de Tombouctou. Ces actes sont humainement inacceptables, moralement indéfendables et politiquement intolérables.
« Le Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) dénonce les exactions commises par les groupes armés au Nord du Mali à l’encontre des populations civiles qui sont terrorisées et condamnées à fuir. On ne peut trouver aucune justification et aucune excuse aux auteurs de ces actions barbares qui font vivre un véritable calvaire aux habitants en imposant « la charia » et qui ont détruit notamment le magnifique patrimoine de « la cité des 333 saints » de Tombouctou. Ces actes sont humainement inacceptables, moralement indéfendables et politiquement intolérables.
Le MAN exprime toute sa solidarité avec le peuple malien qui souffre, depuis plusieurs mois, d’inacceptables violences, et souhaite le déploiement d’une force d’interposition internationale, mandatée par les Nations unies, pour protéger les populations civiles et mettre un terme aux agissements des groupes armés.
Néanmoins, l’entrée en guerre de la France au Mali, décidée par le Président de la République française, ainsi que l’unanimité médiatique qui l’accompagne, interrogent tous les artisans de Paix. Le MAN refuse l’argumentaire permanent sur l'inéluctabilité des interventions militaires et entend poser un certain nombre de questions :
Personne ne semble trouver à redire au fait qu'au Mali comme en Côte d’Ivoire, ce soit la France, ancienne nation colonisatrice, qui intervienne militairement. Ces régions du monde semblent être considérées comme des zones d’influence de la France, dans une continuité post coloniale.
Une des motivations de cette intervention n’est-elle pas le contrôle des intérêts stratégiques de la France au Mali et au Niger, notamment les ressources minérales et énergétiques, en particulier les mines d’uranium d’Arlit nécessaire au complexe nucléaire civil et militaire français, ainsi que les prospections de Total au Nord Mali ?
Les armes utilisées par les combattants islamistes et touaregs viennent principalement de Libye. Et ces armes libyennes, d’où viennent-elles ? Il faut se souvenir que la France n’a pas cessé de contracter de juteux contrats d’armement avec la Libye, durant des décennies. En ce qui concerne les acteurs en présence : certains Touaregs du nord du Mali ont dans un premier temps noué une alliance contre-nature, mais opportuniste, avec les islamistes radicaux. Qui avait, antérieurement, écouté leurs revendications et œuvré pour un respect de leurs droits ?
Concernant les combattants armés, pourquoi cette forme de fanatisme se développe-t-il ? A quelle haine correspond-il ?
N’est-il pas le triste vecteur qui s’offre aujourd’hui à l’expression d’une colère d’une partie du monde ravagée et expropriée par la mondialisation capitaliste ?
Quant aux bandes armées de mercenaires qui contrôlent cette région ne sont-elles pas, en partie, le fruit de la déplorable issue du conflit libyen, dans lequel le gouvernement précédent avait engagé la France ?
Quel est le rôle des médias dans la création du récit de cette guerre mettant en scène l’intervention inévitable et salvatrice des forces du bien (occidentales) contre les forces du mal (islamistes), au profit de ces "malheureux africains" incapables de se défendre ni de gérer leurs conflits par eux-mêmes ?
Est-il décent que le principal débat qui semble passionner les journalistes des grands médias français, concerne l’influence de cette entrée en guerre sur l’image médiatique de François Hollande ?
En poursuivant une politique « francafricaine » dans cette région, et en refusant d’investir des moyens conséquents dans le développement de ses capacités d’intervention civile pour la paix, la France n'a-t-elle pas contribué à installer les conditions d’une guerre inévitable au Mali ?
Les réponses militaires aux conflits de ce début de siècle (en Irak, en Afghanistan, en Libye, ….) démontre clairement que rajouter la guerre à la guerre n’apporte nulle part de solution pérenne. Il est urgent d'investir dans la prévention des conflits. »
Le 25 janvier 2013,
Yvette Bailly
Néanmoins, l’entrée en guerre de la France au Mali, décidée par le Président de la République française, ainsi que l’unanimité médiatique qui l’accompagne, interrogent tous les artisans de Paix. Le MAN refuse l’argumentaire permanent sur l'inéluctabilité des interventions militaires et entend poser un certain nombre de questions :
Personne ne semble trouver à redire au fait qu'au Mali comme en Côte d’Ivoire, ce soit la France, ancienne nation colonisatrice, qui intervienne militairement. Ces régions du monde semblent être considérées comme des zones d’influence de la France, dans une continuité post coloniale.
Une des motivations de cette intervention n’est-elle pas le contrôle des intérêts stratégiques de la France au Mali et au Niger, notamment les ressources minérales et énergétiques, en particulier les mines d’uranium d’Arlit nécessaire au complexe nucléaire civil et militaire français, ainsi que les prospections de Total au Nord Mali ?
Les armes utilisées par les combattants islamistes et touaregs viennent principalement de Libye. Et ces armes libyennes, d’où viennent-elles ? Il faut se souvenir que la France n’a pas cessé de contracter de juteux contrats d’armement avec la Libye, durant des décennies. En ce qui concerne les acteurs en présence : certains Touaregs du nord du Mali ont dans un premier temps noué une alliance contre-nature, mais opportuniste, avec les islamistes radicaux. Qui avait, antérieurement, écouté leurs revendications et œuvré pour un respect de leurs droits ?
Concernant les combattants armés, pourquoi cette forme de fanatisme se développe-t-il ? A quelle haine correspond-il ?
N’est-il pas le triste vecteur qui s’offre aujourd’hui à l’expression d’une colère d’une partie du monde ravagée et expropriée par la mondialisation capitaliste ?
Quant aux bandes armées de mercenaires qui contrôlent cette région ne sont-elles pas, en partie, le fruit de la déplorable issue du conflit libyen, dans lequel le gouvernement précédent avait engagé la France ?
Quel est le rôle des médias dans la création du récit de cette guerre mettant en scène l’intervention inévitable et salvatrice des forces du bien (occidentales) contre les forces du mal (islamistes), au profit de ces "malheureux africains" incapables de se défendre ni de gérer leurs conflits par eux-mêmes ?
Est-il décent que le principal débat qui semble passionner les journalistes des grands médias français, concerne l’influence de cette entrée en guerre sur l’image médiatique de François Hollande ?
En poursuivant une politique « francafricaine » dans cette région, et en refusant d’investir des moyens conséquents dans le développement de ses capacités d’intervention civile pour la paix, la France n'a-t-elle pas contribué à installer les conditions d’une guerre inévitable au Mali ?
Les réponses militaires aux conflits de ce début de siècle (en Irak, en Afghanistan, en Libye, ….) démontre clairement que rajouter la guerre à la guerre n’apporte nulle part de solution pérenne. Il est urgent d'investir dans la prévention des conflits. »
Le 25 janvier 2013,
Yvette Bailly