Rebelles non-violents

Merci les Reposeurs !

Vendredi 26 Juillet 2013


Merci les Reposeurs !
Ils l'avaient promis, ils l'ont fait. Les Reposeurs sont revenus... Avec l'été, la publicité se fait colorée et grandiose dans les couloirs du métro parisien. Elle nous promet vacances de rêve et peau satinée par le soleil. Elle nous trompe, la publicité, puisqu'il n'y a pas de soleil dans le métro.

Les Reposeurs ont, de façon très non-violente, dans la joie et la bonne humeur, dénoncé l’invasion publicitaire. La nouvelle campagne d’actions qui a eu lieu entre le 15 et le 23 juin, visait à faire recouvrir, par le plus grand nombre de Franciliens, les affiches publicitaires du métro à l’aide de papillons adhésifs non dégradants.

C'est simple et amusant mais très sérieux : c'est un signe ferme de l'opposition civique à l’omniprésence des affiches.




Merci les Reposeurs !
Extrait du journal de l'action

Jeudi 20 juin 2013, place Edmond Michelet, 18h30 à côté de Beaubourg : un premier groupe de Reposeurs se rassemble.

« Nous sommes déjà huit à échanger sur les dernières actions réalisées dans le métro. J. nous informe que les photos tournent bien sur les réseaux sociaux et que les vidéos comptabilisent 2500 vues.

Petit à petit le groupe s'étoffe et nous sommes désormais treize à occuper la place nourrissant la discussion des expériences et astuces de chacun : un petit groupe de trois personnes a été « papillonner » la veille sur la ligne 2 et dix stations ont vu les panneaux d'affichage se couvrir de messages anti-publicitaires. Un petit truc pour être efficace lorsqu'on pose des feuilles A4, préparer de petits bouts de ruban adhésif et se les coller à la ceinture ! Et en effet, méthode testée depuis, c'est très pratique. À savoir : la station Liberté sur la ligne 8 ne subit aucun affichage publicitaire intempestif actuellement ! Est-ce que le nom de la station aurait inspiré le STIF ?

Le groupe a accueilli de nouvelles personnes motivées pour se rendre dans le métro faire entendre leur dégoût de la publicité. Nous rappelons alors le mode d'action : Avec l'esprit tranquille, descendre sur le quai, vérifier qu'il n'y a pas de contrôleur, ni d' agents du service de nettoyage, être attentif au délai avant le passage des prochains métros sur les deux quais ! et c'est parti, poser plusieurs papillons et autres formats. Le conseil est donné d'éviter les stations avec correspondances.

Bien sur si un agent (RATP, policier ou autre) vient vers vous avant que vous ne l'ayez vue, ne pas chercher à partir en courant, mais discuter avec elle de façon calme et bienveillante en lui expliquant que vous pouvez retirer les papillons sans que cela n'abime le panneau, que vous ne dégradez donc rien, et n'enfreignez ainsi aucune loi. Il peut ne pas se montrer compréhensif, dans son rôle d'autorité, mais tenez bon, vous êtes dans votre bon droit.

Nous terminons notre rencontre par l'annonce de l'invitation lancée par les habitants de la rue Demarquay. Ces derniers organisent un pot pour remercier toutes les personnes les ayant soutenus lors de leur combat réussi fin 2012 contre l'installation d'un panneau publicitaire.

Preuve que si on se mobilise, la pub ne l'emporte pas toujours, alors descendons papillonner sans retenue !  »



Merci les Reposeurs !
Propos d'usagers

« Autant que je vous serve à quelque chose », d’un jeune de 20 ans qui s’est mis à aider des reposeurs pour poser des papiers très haut sur une affiche. « Je vous soutiens complètement », d’une jeune fille qui a rompu les rangs  d’un groupe de voyageurs pour venir glisser cela à l’oreille d’un reposeur en pleine action. « Les enfants, allez vous mettre à côté du monsieur qui colle ces papiers, ça fera une belle photo-souvenir de notre passage à Paris », d'un couple  complètement séduit par les papiers posés sur une publicité pour une marque
 de whisky. Après la photo : « Vous ne savez pas où nous pourrions nous  procurer des autocollants pour dire non à la publicité dans les boîtes aux  lettres ? – Mais si, allez donc sur le site de RAP (Résistance à
l‘agression  publicitaire). »


Une rencontre intéressante, ce samedi soir, racontée par un reposeur : « Un homme nous encourage du quai d'en face : « C'est bien ce que vous faites, au moins vous n'arrachez pas les affiches. » Je réponds qu'en effet on ne dégrade rien. Il marche vers l'escalier de changement, puis débarque sur notre quai, c'est le responsable de station…

Pris au piège, nous avançons à sa rencontre. Nous discutons un peu du fond de l'action, il est jovial, tantôt piquant, tantôt révolté lui aussi. Je finis par lui demander quel est son rôle, il m'explique qu'il ne devrait pas nous parler et qu’il devrait appeler le service de nettoyage, mais qu'il aime bien notre action. Il était la veille à une autre station et n'a rien signalé (d'ailleurs, nos décorations étaient bien en place). Arracher les affiches, il n'est pas contre, du moment que l'auteur du forfait ne laisse pas traîner des bouts de papier partout, il faut respecter le travail des agents d'entretien.

Une rencontre éclairante. Nous passons un bon quart d'heure à parler avant de repartir en échangeant de sincères saluts. »



A l'aide...

Les Reposeurs ont dépensé près de 2 500 € en matériel et autres frais (site, etc.). Ils n’ont récolté pour le moment que 10 € !  On peut envoyer un chèque de 10 ou 20 € à : Le Dernier Panneau, 99 bis, avenue du Général-Leclerc, 75014 Paris. Chèque à l’ordre de “Le Dernier Panneau”.

Pour signer la pétition pour réduire la taille des dispositifs publicitaires dans le métro parisien, pétition adressée à Jean-Paul Huchon, vice-président du STIFF,  cliquez ici
Merci les Reposeurs !

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Pourquoi ce blog
Marie-Anne Divet
Marie-Anne Divet
Ce qui m'a intéressée dans les idées de Gandhi, c'est le choix. Ou de réagir à la violence par la violence ou de répondre, en me creusant la tête, d'une autre manière, qui respecte l'être humain, comme un autre moi-même. J'aime cette obligation de faire autrement, d'une façon active et créative, une manière d'être à l'autre et non d'avoir l'autre.
Pédagogue de profession, j'aime cette idée que nous puissions collaborer, lecteurs/lectrices, expert/e/s, pour partager nos questions, mettre en commun nos réflexions et mutualiser nos ressources pour agir au quotidien là où nous vivons.

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