Rebelles non-violents

En Ukraine, elles sont nues, sans violence, les activistes de Femen

Mercredi 27 Juin 2012


Trois manifestantes aux seins nus de Femen ont disparu en Ukraine lors d'une manifestation contre l'EURO 2012 de football. L'information surprend, les seins nus surtout. Alors, je vais voir sur internet et, là, déluge de vidéos où des jeunes femmes plutôt très belles, blondes sexy comme on les imagine, les seins barrés de mots contre. Contre le tourisme sexuel, contre le harcèlement, contre l'inertie et le machisme des gouvernants.
A une poignée, elles "fichent le bazar" sous le regard amusé des fans de foot ou des Russes au bureau de vote où vient de voter Poutine. Les policiers ne savent visiblement pas par quel bout les prendre. Elles sont déchainées, dé-chainées, plus de tabous, une arme de sexe contre le tourisme sexuel.
Je me suis interrogée : action violente ? Non-violente ? J'aimerais avoir votre avis sur le sujet.

La vidéo et les articles du Monde et du site Egalité donnent des clés pour comprendre (voir en bas de page )




« Les gens ne s'intéresseraient pas à notre message si nous n'étions pas habillées de cette façon »

Anna Hutsol, une autre fondatrice du mouvement, explique sur France 24 : « J’ai lancé cette association parce que j’ai réalisé que notre pays manquait cruellement de militantes : l’Ukraine est un pays dominé par des hommes, où les femmes sont passives.

Si l'on nous compare à nos voisins, nous offrons des conditions très favorables au tourisme sexuel : des visas gratuits pour les ressortissants de l’Union européenne et des États-Unis, des infrastructures développées, des prix abordables pour les vols et les hôtels. Il y a aussi un mythe autour de la femme ukrainienne, qui serait sexy et adorerait les étrangers.

Mais la faute incombe aussi au gouvernement qui ne fait rien pour lutter contre ce fléau. L’industrie du sexe n’est jamais punie. L’amende pour avoir eu une relation sexuelle monnayée est de cinq euros ! Et les maquereaux ne risquent que trois à huit ans de prison. Ils ne sont de toute façon jamais arrêtés car ils versent des pots-de-vin à la police. Officiellement, il y a 12 000 prostituées en Ukraine. En réalité, il y en a beaucoup plus. Ce chiffre n’inclut pas toutes celles qui n'ont jamais été interpellées par la police. Le plus effrayant est que 70 % des filles connues des services de police ont moins de 18 ans.

Avec Femen, nous avons inventé une façon unique de nous exprimer, basée sur la créativité, le courage, l’humour, l’efficacité, sans hésiter à choquer. Les gens ne s’intéresseraient pas à notre message si nous n’étions pas habillées de cette façon. Pour la cause, nous n’avons pas peur de nous mettre seins nus ou de porter des bikinis. »

A lire l'article de Moïra Sauvage sur le site Egalité : Safia Lebdi : « Le danger couru par les Ukrainiennes de Femen est réel »

Sur le site du Monde, l'article d'Elise Barthet : « Femen, les activistes aux seins nus »

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Marie-Anne Divet
Marie-Anne Divet
Ce qui m'a intéressée dans les idées de Gandhi, c'est le choix. Ou de réagir à la violence par la violence ou de répondre, en me creusant la tête, d'une autre manière, qui respecte l'être humain, comme un autre moi-même. J'aime cette obligation de faire autrement, d'une façon active et créative, une manière d'être à l'autre et non d'avoir l'autre.
Pédagogue de profession, j'aime cette idée que nous puissions collaborer, lecteurs/lectrices, expert/e/s, pour partager nos questions, mettre en commun nos réflexions et mutualiser nos ressources pour agir au quotidien là où nous vivons.

Marie-Anne Divet