On dirait que c'est plié. Nicolas Sarkozy ne fera qu'un seul mandat. 5 ans, c'est tout de même un peu court pour celui qui voulait remettre de l'ordre dans les finances mondiales et abolir les paradis fiscaux. En Amérique, ils élisent aussi leur président pour quatre ans, mais tous sont assurés de faire leurs deux mandats. Même Georges Bush. Se faire renvoyer à la première occasion, c'est donc une sanction. Notre président aura déçu bon nombre de ses partisans de 2007 qui lui avaient fait confiance pour son dynamisme, le croyant capable de mener les réformes que ses prédécesseurs n'avaient pas osé entreprendre. Le bilan est sans appel. Il ne reste rien des incantations contre les pouvoirs financiers. Nicolas Sarkozy s'est agité dans tous les sens alors que son rôle aurait été de prendre de la hauteur. Il a été le président de l'immédiateté. Il s'est renié sur des engagements, comme le bouclier fiscal. A contre courant, voilà maintenant qu'il veut taxer les multinationales qui font du bénéfice à l'étranger. Il s'est comporté plus en chef de parti qu'en père de la Nation. Certes il est encore capable de mobiliser des milliers de partisans pour des démonstrations de force, mais son discours reste vide de contenu.
Eux aussi, les candidats de gauche ont pris pour cible la caste de la finance, ce qui suscite des applaudissements garantis. Mais ça ne fait pas un programme. L'hostilité de la France au monde des affaires est vue d'un drôle d'oeil à l'étranger. C'est qu'il faudra bien faire redémarrer l'économie, dégager des emplois, boucher les trous des déficits et financer la protection sociale.
Alain THOMAS.