Dix ans tout juste après les attentats de Paris, le terrorisme a remporté une vraie victoire dans "la plus puissante des démocraties" (sic) du monde, les États-Unis : désormais, outre Atlantique, les rafales de haines, de violences et de mensonges vont pouvoir déferler sur facebook. Exit les modérateurs et autres défenseurs du fait réel, de la vérité. Tous les géants de la communication, Meta, Amazon, Apple... emboîtent ainsi le pas à Elon Musk, patron du réseau X et croisé de l’extrême-droite dans ses attentats contre la pensée et le bien commun. Un croisé qui, par une ironie amère, trouve un soutien implicite chez nos politiques. Ils ne cessent de répandent leurs saillies “sur X”, en espérant qu’elles soient reprises par les journalistes, complices à leur tour malgré eux. Ils réduisent la parole politique à quelques idées courtes : voir l’hommage déplacé à Claude Allègre lancé trop allegro sur X par le Premier ministre. Au moins, le président Macron a-t-il fustigé lundi le soutien de Musk à une “‘internationale réactionnaire”. Il l’a pourtant reçu maintes fois, il l’a encore accueilli avec Trump le 7 décembre à Notre-Dame. Une illumination soudaine, sans doute un effet retard de la cérémonie. Rassurant.
Michel Rouger
Michel Rouger