Je vais me livrer à un exercice difficile: tenter de synthétiser les trente réponses apportées à la question du mois. C'est un choix : plutôt que laisser place au forum comme cela se fait souvent, je préfère l'idée du « journalisme augmenté » d'Eric Scherer où « Les gens qui partagent une passion ou des centres d'intérêt (…) peuvent désormais se parler, partager des informations, les publier. » Mon rôle, alors, est « d'organiser la conversation. »
Sur les techniques non-violentes
Deux d'entre vous prennent comme repère le documentaire « Tous au Larzac » de Christian Rouaud, le considérant comme un bel exemple de rébellion non-violente. « Il n'y a pas incompatibilité entre la rébellion et la non-violence. Tout ce monde sachant vivre ensemble dans le respect, dans le respect des cultures (ouvriers, paysans, non-violents...) doit nous consolider dans nos idéaux de s'indigner, de résister jusqu'à désarmer l'autre par des alternatives » à la violence.
Le film, par le témoignage des acteurs du Gardarem lou Larzac - qui résistent toujours aujourd'hui sur d'autres sujets (ils ne manquent pas) -, dégage de possibles caractéristiques de la rébellion non-violente que vous déclinez ainsi dans la réponse à la question : « Le pouvoir des mots et le dialogue, l'impact d'actions originales et surprenantes, se positionner et mener des actions mêmes souterraines avec d'autres, porter la parole, chanter, écrire, peindre... savoir entraîner des personnes dans sa rébellion, les motiver et trouver des façons de se faire entendre : boycott massif, interventions dans les médias, occupation de lieux...
Par exemple, lors de la venue de Mme Bachelet à Laignelet près de Fougères, nous lui avons fait une haie d'honneur à l'envers : en lui tournant le dos. La vraie rébellion, portée par un projet politique et révolutionnaire est non violente si elle s'intègre dans un processus très long (10 à 15 ans) afin de toucher toutes les strates de la société mais si l'on souhaite se rebeller dans l'instant en détrônant les leaders actuels, elle ne peut se faire que dans la violence. Qui dit rébellion dit répression. »
Trois approches différentes
Cette expression de la résistance par l'action non-violente, « Il y en a de nombreux exemples dans le passé, même pendant la Seconde Guerrre mondiale : Gandhi, M.L.King, Jacques de Bollardière, les « LIP » n'utilisaient pas la violence. »
Mais la voie n'est-elle ouverte qu'à ceux qui sont confrontés au pire? « Si on entend par rebelles les troupes armées dans certains coins du monde, j'entends bien, mais si l'on entend par rebellions les luttes du quotidien pour préserver l'Homme dans un environnement social favorable, économiquement viable et environnementalement préservé, alors oui, votre question m'interpelle ! Donc heureusement que des tonnes de rebelles sont non-violents et luttent au quotidien pour une humanité plus juste »
La lutte non-violente au quotidien, une idée intéressante : souvent la non-violence est associée aux idées de pacifisme, proche peut-être de l'avis de ce lecteur qui écrit : « L'inaction peut être un moyen d'expression et de protestation très efficace. Et qui dit inaction dit non mouvement et donc non violence. En outre cela fait ressortir la violence de l'autre qui a besoin de réponse pour se justifier et se nourrir. »
C'est une définition possible de l'action non-violente comme cette autre sur la résistance civile : « La résistance civile est très précisément la rébellion sans l'usage de la violence, en refusant de se plier aux exigences d'un système que l'on estime injuste, inadapté, inefficace. Refuser de payer ses impôts est une forme de rébellion. Ne pas aller voter aussi. Ne pas aller pointer au Pôle Emploi. Boycotter un produit, dans une certaine mesure. Ce sont des comportements de refus des contraintes qui, s'ils ne pèsent pas beaucoup à l'échelle individuelle, peuvent avoir davantage d'impact dès lors qu'ils sont reproduits à grande échelle. »
Qu'en penserait Gene Sharp ?
Cette expression de la résistance par l'action non-violente, « Il y en a de nombreux exemples dans le passé, même pendant la Seconde Guerrre mondiale : Gandhi, M.L.King, Jacques de Bollardière, les « LIP » n'utilisaient pas la violence. »
Mais la voie n'est-elle ouverte qu'à ceux qui sont confrontés au pire? « Si on entend par rebelles les troupes armées dans certains coins du monde, j'entends bien, mais si l'on entend par rebellions les luttes du quotidien pour préserver l'Homme dans un environnement social favorable, économiquement viable et environnementalement préservé, alors oui, votre question m'interpelle ! Donc heureusement que des tonnes de rebelles sont non-violents et luttent au quotidien pour une humanité plus juste »
La lutte non-violente au quotidien, une idée intéressante : souvent la non-violence est associée aux idées de pacifisme, proche peut-être de l'avis de ce lecteur qui écrit : « L'inaction peut être un moyen d'expression et de protestation très efficace. Et qui dit inaction dit non mouvement et donc non violence. En outre cela fait ressortir la violence de l'autre qui a besoin de réponse pour se justifier et se nourrir. »
C'est une définition possible de l'action non-violente comme cette autre sur la résistance civile : « La résistance civile est très précisément la rébellion sans l'usage de la violence, en refusant de se plier aux exigences d'un système que l'on estime injuste, inadapté, inefficace. Refuser de payer ses impôts est une forme de rébellion. Ne pas aller voter aussi. Ne pas aller pointer au Pôle Emploi. Boycotter un produit, dans une certaine mesure. Ce sont des comportements de refus des contraintes qui, s'ils ne pèsent pas beaucoup à l'échelle individuelle, peuvent avoir davantage d'impact dès lors qu'ils sont reproduits à grande échelle. »
Qu'en penserait Gene Sharp ?
Et cette lectrice ? « Quel beau sujet de philo ! Je réponds oui par intime conviction, je pense que la violence est l'ultime solution et qu'elle ne garantit pas la paix.
A quel moment doit-on passer à la violence pour contrer une dictature, pour contrer la négation des droits de l'Homme ? C'est la question et la réponse des Printemps Arabes ! Quand les atteintes à l'humain sont clairement établies, peut-être qu'il n'y a que la résistance armée ; je dévore actuellement le livre Alias Caracalla de Daniel Cordier, jeune résistant de 1940 qui prône la révolte armée face à l'invasion hitlérienne et qui a le poste de secrétaire attitré de Jean Moulin (sans savoir que c'est Jean Moulin) ; du coup il n'est pas directement confronté à la guerre et se pose 36 questions sur son engagement puisqu'il n'est pas dans les combats armés. Pourtant il est bien rebelle et non violent. En parallèle, c'est évident : les forces armées s'organisent !
A la vision du monde actuel, du moins en France, à la lutte armée, je préfère largement l'action rebelle non violente mais politique dans tous les sens du terme ! Je préfère l'action de lobbying auprès des représentants de la République. Je pars du principe que nous les avons élus mais que nous ne sommes pas dupes des jeux de pouvoirs qui s'opèrent. Nous avons donc à surveiller leurs actions ; nous avons en tant que citoyens électeurs le rôle de pilotage car nous représentons leur légitimité ; encore faut-il que ce soit transmis dans nos écoles ! Et je rajouterai que nous devons inclure les voix de ceux et celles qui n'ont pas droit au vote (étrangers, jeunes de moins de 18 ans) et tenir à ce qu'ils soient représentés également.
La démocratie n'est pas un vain mot et demande encore et encore des efforts et surtout une nette progression dans son mode de coopération et d'écoute. Je pense qu'en France, nous avons des outils dont nous ne servons pas assez (suite à une période d'endormissement total avec le passage 68 et la période de l'ultra consommation), les syndicats, le mouvement de l'Economie sociale et solidaire... Il y a moyen de travailler au plan politique avant de passer à la violence qui sera la solution quand par inertie, nous aurons laissé la misère, le mépris de l'Homme s'installer.
Pour ma part, je n'ai pas envie de faire connaître la guerre à ma fille et ses potes d'écoles ; j'aimerai leur apprendre à être conscients que ce qui se passe les concerne ; je voudrais les accompagner dans les lieux de débats, de concertations, de cultures ; je voudrais que l'école leur enseigne ces voies-là. Et j'espère que les fameux marchés qui ont pris un immense pouvoir n'empêcheront pas ce réveil et que nous pourrons reprendre les rênes en tant qu'humains sans passer par la violence...
En résumé, pour moi, la rébellion fait partie de la vigilance de tous les instants selon les postes, les rôles, les situations que nous vivons tous. La rébellion est nécessaire et l'apprentissage des modes de concertation également. Les deux vont ensemble sinon la non-violence ne peut pas être. »
A quel moment doit-on passer à la violence pour contrer une dictature, pour contrer la négation des droits de l'Homme ? C'est la question et la réponse des Printemps Arabes ! Quand les atteintes à l'humain sont clairement établies, peut-être qu'il n'y a que la résistance armée ; je dévore actuellement le livre Alias Caracalla de Daniel Cordier, jeune résistant de 1940 qui prône la révolte armée face à l'invasion hitlérienne et qui a le poste de secrétaire attitré de Jean Moulin (sans savoir que c'est Jean Moulin) ; du coup il n'est pas directement confronté à la guerre et se pose 36 questions sur son engagement puisqu'il n'est pas dans les combats armés. Pourtant il est bien rebelle et non violent. En parallèle, c'est évident : les forces armées s'organisent !
A la vision du monde actuel, du moins en France, à la lutte armée, je préfère largement l'action rebelle non violente mais politique dans tous les sens du terme ! Je préfère l'action de lobbying auprès des représentants de la République. Je pars du principe que nous les avons élus mais que nous ne sommes pas dupes des jeux de pouvoirs qui s'opèrent. Nous avons donc à surveiller leurs actions ; nous avons en tant que citoyens électeurs le rôle de pilotage car nous représentons leur légitimité ; encore faut-il que ce soit transmis dans nos écoles ! Et je rajouterai que nous devons inclure les voix de ceux et celles qui n'ont pas droit au vote (étrangers, jeunes de moins de 18 ans) et tenir à ce qu'ils soient représentés également.
La démocratie n'est pas un vain mot et demande encore et encore des efforts et surtout une nette progression dans son mode de coopération et d'écoute. Je pense qu'en France, nous avons des outils dont nous ne servons pas assez (suite à une période d'endormissement total avec le passage 68 et la période de l'ultra consommation), les syndicats, le mouvement de l'Economie sociale et solidaire... Il y a moyen de travailler au plan politique avant de passer à la violence qui sera la solution quand par inertie, nous aurons laissé la misère, le mépris de l'Homme s'installer.
Pour ma part, je n'ai pas envie de faire connaître la guerre à ma fille et ses potes d'écoles ; j'aimerai leur apprendre à être conscients que ce qui se passe les concerne ; je voudrais les accompagner dans les lieux de débats, de concertations, de cultures ; je voudrais que l'école leur enseigne ces voies-là. Et j'espère que les fameux marchés qui ont pris un immense pouvoir n'empêcheront pas ce réveil et que nous pourrons reprendre les rênes en tant qu'humains sans passer par la violence...
En résumé, pour moi, la rébellion fait partie de la vigilance de tous les instants selon les postes, les rôles, les situations que nous vivons tous. La rébellion est nécessaire et l'apprentissage des modes de concertation également. Les deux vont ensemble sinon la non-violence ne peut pas être. »
Une question de démarche personnelle
Ces dernières propositions font écho à la découverte faite il y a quelques années par un lecteur de la Communication Non Violente : « Une approche qui peut améliorer nos relations avec la famille, les collègues, les amis et toute personne que nous rencontrons, adulte ou enfant, que nous soyons en accord ou pas du tout avec elles. Cela devrait faire partie de notre formation. »
Etre rebelle et non violent est aussi une affaire personnelle : « Pour exprimer son indignation, un avis contraire à celui énoncé, une idée forte mais non partagée, respirer à fond et tourner sept fois la langue dans sa bouche n'y suffit pas ! Cela doit être plus profond, bien digéré, bien installé : le respect inconditionnel de l'autre et la conviction que malgré nos différences, ce qui est exprimé est précieux et digne d'être pris en compte. »
Cette connaissance de soi-même et de l'autre est indispensable pour mesurer l'engagement que l'on prend pour lutter ensemble : « On n'est jamais l'homme lige ou la femme lige de personne. Quand ma liberté est l'objet de manipulations, je revendique le droit d'être moi-même. Mais sans violence, en sachant que l'autre s'il ne pense pas la même chose que moi, n'a pas forcément tort. Il s'agit de faire un petit bout de chemin ensemble pour avancer ensemble, si possible. »
Conclusion d'un lecteur : « Je dirai plutôt que dans ce monde où trône la violence, la recherche de non-violence implique d'être rebelle nécessairement. »
Ces dernières propositions font écho à la découverte faite il y a quelques années par un lecteur de la Communication Non Violente : « Une approche qui peut améliorer nos relations avec la famille, les collègues, les amis et toute personne que nous rencontrons, adulte ou enfant, que nous soyons en accord ou pas du tout avec elles. Cela devrait faire partie de notre formation. »
Etre rebelle et non violent est aussi une affaire personnelle : « Pour exprimer son indignation, un avis contraire à celui énoncé, une idée forte mais non partagée, respirer à fond et tourner sept fois la langue dans sa bouche n'y suffit pas ! Cela doit être plus profond, bien digéré, bien installé : le respect inconditionnel de l'autre et la conviction que malgré nos différences, ce qui est exprimé est précieux et digne d'être pris en compte. »
Cette connaissance de soi-même et de l'autre est indispensable pour mesurer l'engagement que l'on prend pour lutter ensemble : « On n'est jamais l'homme lige ou la femme lige de personne. Quand ma liberté est l'objet de manipulations, je revendique le droit d'être moi-même. Mais sans violence, en sachant que l'autre s'il ne pense pas la même chose que moi, n'a pas forcément tort. Il s'agit de faire un petit bout de chemin ensemble pour avancer ensemble, si possible. »
Conclusion d'un lecteur : « Je dirai plutôt que dans ce monde où trône la violence, la recherche de non-violence implique d'être rebelle nécessairement. »
Non, on ne peut pas être rebelle et non-violent
Sur les trente réponses, deux lecteurs disent non : « On ne peut être rebelle et non-violent. Que celui qui pense que je suis un rebelle se lève ! », écrit le premier. « N’est pas rebelle qui veut… Je n’ai jamais pensé le matin en me rasant devant le miroir, tiens, je vais être un rebelle… J’aime à défendre mes idées et les valeurs pour lesquelles je me bats, et l’étiquette de rebelle m’a été posée bien des fois sur le dos comme un poisson d’avril.
La belle réplique très inspirée " Oh, toi de toute manière, t’es un rebelle " fusait dès que le débat s’animait. Sortie facile pour fuir et clore l’échange qui dérange, l’issue de secours idéale qui remet les choses en bon ordre… le qualificatif de « rebelle » annule de fait la crédibilité du propos ou de la personne… Bien utile.
Moi, je ne me suis pas décrété rebelle, ni même jamais imaginé comme tel. Si je suis un rebelle, c’est uniquement dans le regard de celui qui me considère ainsi, celui-là même qui doit représenter la majorité. Cela me fait violence !
Un rebelle est un hors-norme défini par les gardiens du temple. Il sera décrit tantôt comme celui qui ne fait pas l’effort d’intégrer le système, ou bien l’original qui aime à ne pas penser comme les autres par principe, peut-être que si son look diffère il sera celui qui cherche à se faire remarquer… ou encore celui qui résiste pour masquer son incompétence à intégrer un système dont il dit ne pas vouloir.
Alors non, il n’est pas possible d’être un rebelle non-violent ! Pour être rebelle, il convient d’abord d’accepter de se faire violence à soi-même, de bouleverser son existence. La violence de se remettre en cause, la violence de confronter ses convictions avec ses pratiques, avec celles des autres, avec le regard de ceux qui nous diront que de toute manière nous sommes un rebelle, pour nous réduire au silence ! Il faudra accepter de déranger, de ne pas être à la bonne place, de dire ce que les autres ne veulent pas entendre, de montrer ce qui doit resté caché ...
Être rebelle, alors ça doit demander certainement de se faire violence pour accepter tout cela ! Être rebelle, ça reviendrait à mettre entre parenthèse la bienveillance de sa propre existence ! Cf la phrase de Gandhi : "La non-violence sous sa forme active consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe" »
Voilà ce qu'en pense le second lecteur : « Trois raisons : 1) Etymologique : re = recommencer et belle = bellum c'est-à-dire guerre. 2) Biologique : les animaux dont l'homme réagissent soit en fuyant soit en luttant ; se rebeller c'est lutter. 3) Historique : jusqu'à ce jour, les non-violents se sont retrouvés, in fine, face à des fusils ou des canons.
Peut être la révolution numérique apportera-t-elle enfin une arme de rébellion non-violente. Ce serait formidable. Mais encore faudra-t-il que le non-violent rebelle soit capable de retourner sa violence contre sa nature. Utopie ? Pourquoi pas ? »
Sur les trente réponses, deux lecteurs disent non : « On ne peut être rebelle et non-violent. Que celui qui pense que je suis un rebelle se lève ! », écrit le premier. « N’est pas rebelle qui veut… Je n’ai jamais pensé le matin en me rasant devant le miroir, tiens, je vais être un rebelle… J’aime à défendre mes idées et les valeurs pour lesquelles je me bats, et l’étiquette de rebelle m’a été posée bien des fois sur le dos comme un poisson d’avril.
La belle réplique très inspirée " Oh, toi de toute manière, t’es un rebelle " fusait dès que le débat s’animait. Sortie facile pour fuir et clore l’échange qui dérange, l’issue de secours idéale qui remet les choses en bon ordre… le qualificatif de « rebelle » annule de fait la crédibilité du propos ou de la personne… Bien utile.
Moi, je ne me suis pas décrété rebelle, ni même jamais imaginé comme tel. Si je suis un rebelle, c’est uniquement dans le regard de celui qui me considère ainsi, celui-là même qui doit représenter la majorité. Cela me fait violence !
Un rebelle est un hors-norme défini par les gardiens du temple. Il sera décrit tantôt comme celui qui ne fait pas l’effort d’intégrer le système, ou bien l’original qui aime à ne pas penser comme les autres par principe, peut-être que si son look diffère il sera celui qui cherche à se faire remarquer… ou encore celui qui résiste pour masquer son incompétence à intégrer un système dont il dit ne pas vouloir.
Alors non, il n’est pas possible d’être un rebelle non-violent ! Pour être rebelle, il convient d’abord d’accepter de se faire violence à soi-même, de bouleverser son existence. La violence de se remettre en cause, la violence de confronter ses convictions avec ses pratiques, avec celles des autres, avec le regard de ceux qui nous diront que de toute manière nous sommes un rebelle, pour nous réduire au silence ! Il faudra accepter de déranger, de ne pas être à la bonne place, de dire ce que les autres ne veulent pas entendre, de montrer ce qui doit resté caché ...
Être rebelle, alors ça doit demander certainement de se faire violence pour accepter tout cela ! Être rebelle, ça reviendrait à mettre entre parenthèse la bienveillance de sa propre existence ! Cf la phrase de Gandhi : "La non-violence sous sa forme active consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe" »
Voilà ce qu'en pense le second lecteur : « Trois raisons : 1) Etymologique : re = recommencer et belle = bellum c'est-à-dire guerre. 2) Biologique : les animaux dont l'homme réagissent soit en fuyant soit en luttant ; se rebeller c'est lutter. 3) Historique : jusqu'à ce jour, les non-violents se sont retrouvés, in fine, face à des fusils ou des canons.
Peut être la révolution numérique apportera-t-elle enfin une arme de rébellion non-violente. Ce serait formidable. Mais encore faudra-t-il que le non-violent rebelle soit capable de retourner sa violence contre sa nature. Utopie ? Pourquoi pas ? »
De nouvelles pistes
Utopie, la rébellion non violente? Pas seulement et c'est bien là le mérite de ceux et celles qui ont ouvert la voie et nous ont montré qu'il y avait des possibles.
Vos commentaires sont riches à la fois de réflexion et de techniques applicables pour rendre visibles les signes de violence afin d'y répondre de façon active, originale et mobilisatrice. La parole est précieuse pour s'expliquer, pour poser les questions de la compréhension, pour amorcer le dialogue, pour entraîner les gens, pour réfléchir à d'autres façons d'envisager l'action : cela ne s'invente pas, la formation a sa place. Ne nous donnerait-elle pas au moins les moyens de choisir notre forme de rébellion?
La rébellion est l'amorce d'une prise de conscience. Mais après ? Résister ? Un mouvement de résistance est-il toujours progressiste ? C'est un autre question comme vous en aurez sans doute à la suite de ce compte-rendu.
La semaine prochaine, Jean Marichez et Florent Blanc, auteurs des articles sur Gene Sharp réagiront à vos réflexions.
Utopie, la rébellion non violente? Pas seulement et c'est bien là le mérite de ceux et celles qui ont ouvert la voie et nous ont montré qu'il y avait des possibles.
Vos commentaires sont riches à la fois de réflexion et de techniques applicables pour rendre visibles les signes de violence afin d'y répondre de façon active, originale et mobilisatrice. La parole est précieuse pour s'expliquer, pour poser les questions de la compréhension, pour amorcer le dialogue, pour entraîner les gens, pour réfléchir à d'autres façons d'envisager l'action : cela ne s'invente pas, la formation a sa place. Ne nous donnerait-elle pas au moins les moyens de choisir notre forme de rébellion?
La rébellion est l'amorce d'une prise de conscience. Mais après ? Résister ? Un mouvement de résistance est-il toujours progressiste ? C'est un autre question comme vous en aurez sans doute à la suite de ce compte-rendu.
La semaine prochaine, Jean Marichez et Florent Blanc, auteurs des articles sur Gene Sharp réagiront à vos réflexions.