Comment exprimer en mots la tragédie que vivent les femmes iraniennes, afghanes et tant d'autres dont le combat héroïque a été évoqué dans notre dernière édition. Seuls peut-être les poètes... On peut relire par exemple ce poème de Jean-François Ménard, fidèle compagnon d'Histoires Ordinaires que nos lecteurs connaissent bien (voir son portrait publié en 2013).
Nos voix sont à l’oubli
Comme perdrix blotties dans les orges en herbe
Au soleil de l’hiver nous sommes à merci
D’anonymes cyclopes qui prennent les vies
Le pain et l’eau Ne laissent que peur et chaos
Nul ne sait d’où viendra le malheur mais il vient
Chaque jour nos vergers nos prairies les villages
Où couraient les enfants les chiens et les chevaux
Les avenues les cours et nos murs font silence
Comme perdrix perdues dans les chaumes au vent
Nous sommes les yeux clos en quête de visages
Nous sommes sans ailleurs suspectes silhouettes
Nous n’avons que la lune la nuit pour nos âmes
Nous avons pour nos fils le chagrin de nos rêves
Les refus du destin dans les yeux de nos filles
L’amertume de peuple au défi de survivre
Nos voix sont à l’oubli Qui pour leur faire écho ?
Nos pieds lèvent poussière et narguent peurs et brutes
A danser ocre et feu dans nos cheveux des roses
Ailes de papillons et vols d’oiseaux nos mains
Nos corps seront toujours cavaliers des nuages
Mais nos voix se perdent Qui pour leur faire écho ?
Nos voix sont à l’oubli
Comme perdrix blotties dans les orges en herbe
Au soleil de l’hiver nous sommes à merci
D’anonymes cyclopes qui prennent les vies
Le pain et l’eau Ne laissent que peur et chaos
Nul ne sait d’où viendra le malheur mais il vient
Chaque jour nos vergers nos prairies les villages
Où couraient les enfants les chiens et les chevaux
Les avenues les cours et nos murs font silence
Comme perdrix perdues dans les chaumes au vent
Nous sommes les yeux clos en quête de visages
Nous sommes sans ailleurs suspectes silhouettes
Nous n’avons que la lune la nuit pour nos âmes
Nous avons pour nos fils le chagrin de nos rêves
Les refus du destin dans les yeux de nos filles
L’amertume de peuple au défi de survivre
Nos voix sont à l’oubli Qui pour leur faire écho ?
Nos pieds lèvent poussière et narguent peurs et brutes
A danser ocre et feu dans nos cheveux des roses
Ailes de papillons et vols d’oiseaux nos mains
Nos corps seront toujours cavaliers des nuages
Mais nos voix se perdent Qui pour leur faire écho ?