Engagés
L’amour courtois a perdu un de ses poètes !
Un amoureux délicat dont l’élégance faisait la jonction entre les Parnassiens et les pixels.
Jacques Beun le photographe rennais est mort juste avant que ne s’achève 2024.
Le piéton de Rennes, le parleur, séducteur, flâneur, tous ou presque le connaissaient. Des Lices à la place Sainte-Anne, du Mail Mitterrand aux collines et, surtout, d’un thé à l’autre aux tables des bistrots rennais.
Un mot, plein de mots pour chacun, une part d’intime à chacun et le grand plaisir pour chacun d’une retrouvaille unique.
Jacques Beun a réenchanté les serres du Thabor. Y débusquant des jungles, des steppes ou des oasis, des déserts ou des rêves baroques, le ciel par-dessus le toit ! Les séquoias immenses ou les vivaces minuscules tissaient dans les reflets de verre rien de moins que son autoportrait.
C’était le Thabor de Beun, à tous inconnu, à lui de haute technicité ! Il pouvait dans le réverbère si singulier apercevoir un visage aimé. Il pouvait refaire au sens propre le monde !
Son regard ? Une mise en abîmes !
Les couleurs, les emboîtements, les transparences et les angles morts devenaient sous ses yeux et sur l’écran la matière vivante de sa palette.
C’était de ces révélation incroyables, quasi picturales, toujours esthétiques qu’il nous donnait à voir. Ni gratuites ni esthétisantes, bel et bien poétiques.
Jacques Beun a effeuillé des roses, pétale après pétale pour reconstituer jusqu’au plus brûlant l’origine du monde. Sans obscénité aucune, son impudeur était une transcendance.
De poissons en bassins jusqu’aux intérieurs des maisons qu’il découvrait y compris à leurs habitants, y dégottant l’invisible, Jacques Beun nous laisse deux livres : La forme du Regard et La maison du 37.*
Et tant de souvenirs rennais d’un brestois d’origine aux fantaisies picardes.
Adieu à toi l’ami d’âmes.
On ne regardera plus Rennes autrement qu’avec toi.
Gilles Cervera
* Dépôt Agence 1.61, 1 Rue du Louis d’Or, Rennes.
Un amoureux délicat dont l’élégance faisait la jonction entre les Parnassiens et les pixels.
Jacques Beun le photographe rennais est mort juste avant que ne s’achève 2024.
Le piéton de Rennes, le parleur, séducteur, flâneur, tous ou presque le connaissaient. Des Lices à la place Sainte-Anne, du Mail Mitterrand aux collines et, surtout, d’un thé à l’autre aux tables des bistrots rennais.
Un mot, plein de mots pour chacun, une part d’intime à chacun et le grand plaisir pour chacun d’une retrouvaille unique.
Jacques Beun a réenchanté les serres du Thabor. Y débusquant des jungles, des steppes ou des oasis, des déserts ou des rêves baroques, le ciel par-dessus le toit ! Les séquoias immenses ou les vivaces minuscules tissaient dans les reflets de verre rien de moins que son autoportrait.
C’était le Thabor de Beun, à tous inconnu, à lui de haute technicité ! Il pouvait dans le réverbère si singulier apercevoir un visage aimé. Il pouvait refaire au sens propre le monde !
Son regard ? Une mise en abîmes !
Les couleurs, les emboîtements, les transparences et les angles morts devenaient sous ses yeux et sur l’écran la matière vivante de sa palette.
C’était de ces révélation incroyables, quasi picturales, toujours esthétiques qu’il nous donnait à voir. Ni gratuites ni esthétisantes, bel et bien poétiques.
Jacques Beun a effeuillé des roses, pétale après pétale pour reconstituer jusqu’au plus brûlant l’origine du monde. Sans obscénité aucune, son impudeur était une transcendance.
De poissons en bassins jusqu’aux intérieurs des maisons qu’il découvrait y compris à leurs habitants, y dégottant l’invisible, Jacques Beun nous laisse deux livres : La forme du Regard et La maison du 37.*
Et tant de souvenirs rennais d’un brestois d’origine aux fantaisies picardes.
Adieu à toi l’ami d’âmes.
On ne regardera plus Rennes autrement qu’avec toi.
Gilles Cervera
* Dépôt Agence 1.61, 1 Rue du Louis d’Or, Rennes.