A un mois tout juste de l’élection des députés, une atmosphère assez bizarre règne dans le pays. Comme un manque d’élan, d’allant, d’ardeur. Où est le hic ? Peut-être dans cette discordance inégalée : les trois partis gagnants de la Présidentielle sont les perdants des dernières élections locales, départementales et régionales. Le scrutin des législatives a beau être national, il eût fallu en tenir compte. Au contraire, tout est tombé d’en haut, imposé aux militants locaux. Passe encore pour l’extrême-droite et le camp du Président jupitérien, c’est dans les gènes. Il en va autrement à gauche où la soumission aux Insoumis, les parachutages, la personnalisation de Jean-Luc Mélenchon, la captation du vote utile et des investitures passent mal. Au-delà les dissidences socialistes et des protestations jusque chez les militants des quartiers populaires engagés puis dépossédés, il y a surtout l’invisible : la réticence à aller tracter, faire du porte à porte, quand le candidat de la Nupes n’est pas de la famille d’origine, voire un adversaire d’hier. En matière d’union, la gauche a connu meilleure dynamique.
Michel Rouger
Michel Rouger
20220519 Y'a un hic.mp3 (1.3 Mo)